Dossier d’œuvre architecture IA80007869 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ancienne ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Nouvion
  • Commune Ponthoile
  • Lieu-dit Romaine
  • Adresse 32 rue du Marais-de-Neuville
  • Cadastre 1984 A2 108
  • Dénominations
    ferme
  • Destinations
    ferme, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, porcherie, étable, grange, étable à chevaux, laiterie, fournil, bergerie, puits, pigeonnier

Des poutres datées de 1817 ont été réutilisées pour la construction de cette habitation, qui ne figure pourtant pas sur le cadastre napoléonien de 1833, prouvant le remploi des matériaux anciens. D'après le propriétaire, le logis avait été construit sur un autre emplacement, non loin de là et déplacé donc après 1833. Les dépendances datent, elles, du début du 20e siècle. Toujours d'après le propriétaire, le fournil aurait été reconstruit en 1919, les étables et le pigeonnier (édifié avec le reste des briques) en 1921, les écuries en 1922. La construction était alors plus aisée car l'agriculture avait enrichi les habitants. Le fournil, situé au nord du logis, permettait la confection du pain. On y faisait également la lessive ainsi que la cuisson du blé pour les petits cochons. Un puits occupait le nord de la propriété. Le logis était couvert en chaume à l'origine. Lors du passage du toit de chaume au toit d'ardoise, les murs gouttereaux ont été surélevés par des briques d'argile crue. D'ouest en est, les pièces étaient ainsi réparties : la chambre des parents, la salle commune, la chambre de la fille au sud et celle du fils au nord. L'exploitation possédait jusque dans les années 1960 cinq ou six vaches, deux lots de quatre boeufs (nourris avec la pulpe de betterave) et cinq à six chevaux. Peu à peu, la ferme acquit un taureau que l'ensemble des agriculteurs du territoire utilisait pour la reproduction. Dans les années 1960, les verrats élevés dans cette ferme servirent au premier centre d'insémination artificielle (l'élevage de cochons s'était développé après la Première Guerre mondiale). La concurrence des Allemands fit chuter l'activité (tout comme le prix du blé). L'exploitation élevait également des chevaux boulonnais, chevaux de travail, parqués dans les marais. Les poulains (trois à quatre par an) étaient vendus à 18 mois, essentiellement dans l'Oise. Ils composaient la seule ressource valable (car les vaches laissées dans les marais faisaient du beurre de mauvaise qualité, elles étaient donc négligées). L'exploitation disposait d'un manège à battre (il y en avait trois à Ponthoile) ; toujours à l'abri, il était actionné par trois chevaux. L'écurie disposait d'un lit pour le commis. Le hangar actuel, au sud de la propriété, était occupé à l'origine par une grange, une étable et une bergerie. On battait le grain au fléau, puis à la batteuse. Dès 1914, la ferme se procura une piétonneuse (instrument actionné par un cheval permettant la confection des bottes, liées à la main). Puis on acquit une batteuse à plan incliné.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1919, daté par tradition orale
    • 1921, daté par tradition orale
    • 1922, daté par tradition orale

Dans cette ferme au plan rectangulaire, le logis est situé au nord, perpendiculairement à la voie de circulation, en retrait de celle-ci, isolé des bâtiments agricoles. Long de trois travées, il est construit sur un lit de cailloux et est donc totalement dépourvu de fondations. Il dispose, pour lutter contre les remontées capillaires du sol, d'un solin bas composé d'un blocage de silex recouvert de goudron sur lequel est placée directement la sablière basse. Le pignon oriental, percé d'une fenêtre d'engrangement accessible par une échelle, est couvert d'un essentage de planches. L'habitation a conservé la disposition intérieure des pièces. Dans la salle commune (pièce dans laquelle le visiteur entre), la cheminée picarde est toujours en place, aujourd'hui munie d'un foyer de cheminée prussienne. Le conduit est composé de briques crues en argile. Les ouvertures (portes basses et fenêtres) sont encore in situ et relativement basses. Chaque fenêtre est accompagnée d'une tablette à l'intérieur de la maison. Un élément attire l'oeil du visiteur : une baguette moulurée en bois située dans le prolongement de la cheminée tenant lieu de porte-couvert pour 16 éléments. A l'ouest de la maison se situe le plat-cul : cave semi-enterrée permettant la conservation des denrées alimentaires, notamment la jatte de viande de cochon et le beurre. Les porcheries occupent l'ouest de la cour, le long de la rue. En brique, elles sont composées de quatre boxes et d'une pièce pour la cuisson des aliments au nord, avec cheminée. Les écuries sont placées directement à l'est du logis. Entièrement en brique, elles disposent d'une porte et de deux ouvertures hautes, surmontées d'une lucarne à fenêtre pendante pour l'engrangement. Le plafond, de 8 mètres de large, est composé de rails de chemin de fer (ce qui explique sa largeur atypique) et d'escarbilles. Les étables, également en brique, sont à l'est de la cour. Composées de cinq boxes, elles sont surmontées d'un pigeonnier à huit pans. Au sud, se situent encore d'autres étables, toujours en brique.

  • Murs
    • torchis
    • brique
    • silex
    • brique crue
    • essentage de planches
    • essentage d'ardoise
    • pan de bois
  • Toits
    végétal en couverture, ardoise, tuile flamande, tôle galvanisée
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

D'après le propriétaire, les pannes proviennent du Nord. L'argile utilisée pour les briques crues et le torchis est extraite des digues du Hamelet, réputée pour sa qualité. Les poutres de la charpente sont en chêne. Le déplacement et le remploi de la structure du logis ancien indiquent le peu d'importance que ce bâtiment représentait aux yeux des paysans à l'époque, qui apportaient davantage de soins aux annexes agricoles, totalement reconstruites.

Documents figurés

  • Carte postale en noir et blanc, début du 20e siècle (collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI
Articulation des dossiers