Dossier d’œuvre architecture IA80010894 | Réalisé par
Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
  • patrimoine de la Reconstruction
Hospice-hôpital de Roye (ancien hôpital de la Charité)
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Grand Roye
  • Commune Roye
  • Adresse rue de l'Hospice
  • Cadastre 1827 H 311 à 314
  • Dénominations
    hospice, hôpital
  • Appellations
    Hôpital de la Charité
  • Parties constituantes non étudiées
    maternité, dispensaire, chapelle

D'après Grégoire d'Essigny (1818), l'hôpital de la Charité, hôpital pour les hommes, fondé en 1636 et administré par les religieux de la Charité, de l'ordre de Saint-Jean-Evangéliste, réunit les deux hôpitaux existant à Roye avant la Révolution, après la suppression de l'hôpital pour les femmes, construit en 1685 et agrandi en 1766 et desservi par des filles pieuses, sous l'administration du chapitre et du Corps-de-ville. Devenu hospice de la Charité au début du 19e siècle, la salle des hommes contient 12 lits, celle des femmes, bâtie en 1801, contient aussi 12 lits. On n'admet dans cet hospice que les pauvres attaqués de maladies curables, non-contagieuses, et les militaires qui, en passant par Roye, se trouvent malades ou bléssés.

L'édifice est représenté sur le cadastre napoléonien de 1827.

D'après Emile Coët (1880), l'hôpital de la Charité est reconstruit intra-muros, à son emplacement actuel, en 1614. "Les constructions consistaient en un corps de logis donnant sur la rue, portant trente pieds de long sur vingt de large, plus en un autre bâtiment, vers le rempart, de vingt-quatre pieds de longueur sur vingt-deux de largeur et destiné à faire salle pour les malades. On construisit en même temps une chapelle, dans les proportions de quarante pieds de long sur vingt de large". L'hôpital qui ne pouvait contenir que huit à dix lits et recevoir cinq religieux, est agrandi par l'acquisition d'une maison en 1663. Après la Révolution, l'hospice est dirigé par des filles charitables puis des soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. Donnant une description assez détaillée (cf. annexe), Emile Coët précise : "Cet établissement est tout à la fois un hôpital et un hospice ; on y admet les malades des deux sexes, ainsi que des vieillards et des infirmes".

D'après le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1909), l'hôpital des hommes est fondé en 1614 ; il est dirigé par les religieux de la Charité ou Frères de Saint-Jean-de-Dieu, installés en 1636 en vertu de lettres patentes de Louis XIII. Les sœurs de Saint-Vincent de Paul y sont appelées en 1834.

En 1902, un terrain, situé à l'angle des boulevards de l'Est et du Sud (actuel boulevard Gracchus-Babeuf), est cédé par la ville à l'Hospice, qui y fait construire un nouveau bâtiment, Inauguré en 1906 (Progrès de la Somme). Ce nouveau bâtiment est le seul vestige de l'édifice détruit en 1917. Il est restauré et agrandi au cours des travaux de reconstruction.

L'édifice est reconstruit après la Première Guerre mondiale.

La maternité et le dispensaire, situés à l'angle du boulevard de l'Est et de la rue de l'Hospice, sont reconstruits en 1921, grâce au don de Julia Elena Acevedo de Martinez de Hoz, affecté à la construction d'une maternité à Roye par le maréchal Joffre en 1920 (Le Figaro). La maternité porte ainsi le nom de "Fondation argentine". Le maréchal Joffre, accompagné du ministre de la République Argentine, pose la première pierre de la maternité le 11 juillet 1921 (Le Petit Parisien).

L'adjudication des travaux de reconstruction de l'hôpital-Hospice a lieu en octobre 1926 (Progrès de la Somme). Il est mis en service début 1929. "Parmi les bâtiments dont la municipalité eut à cœur de réédifier au plus vite, il faut citer l’hôpital-hospice. Le cauchemar des malades et des vieillards logés en baraques fort bien tenues, mais fatalement insalubres, et susceptibles de devenir à chaque instant la proie d’un incendie, va bientôt prendre fin. Un nouvel édifice ruisselant de lumière et facilement aérable, sera bientôt mis en service. Les derniers progrès de la technique moderne ont été appliqués à l’aménagement de ce bel établissement hospitalier, qui comportera 98 lits et de nombreuses salles de réunion, ou galeries de cure d'où l’on découvre le faubourg Saint-Gilles et la campagne, qu’une petite rivière égaie de ses arabesques capricieuses" (Progrès de la Somme, 1928).

Les recensements de population indiquent qu'il accueille 53 patients en 1931.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 17e siècle, 1er quart 19e siècle , (détruit)
    • Principale : 1er quart 20e siècle, 2e quart 20e siècle

L'édifice occupe une vaste parcelle d'angle traversante, en surplomb du boulevard Gracchus-Babeuf, fermée d'un mur bahut surmonté d'une grille le long de la rue de l'Hospice et d'un mur de briques le long du boulevard de l'Est. Il comprend un bâtiment principal en coeur de parcelle et des bâtiments alignés sur la rue de l'Hospice et sur le boulevard Gracchus-Babeuf. Une entrée (murée) est visible boulevard de l'Est.

Le bâtiment principal, à ossature en béton armé et remplissage de briques, compte deux étages carrés et un étage de comble.

Le bâtiment secondaire en rez-de-chaussée (angle du boulevard de l'Est et rue de l'Hospice) est construit en briques et couvert d'ardoises. Il dispose de plusieurs entrées, l'une à l'angle de la rue de l'Hospice et du boulevard surmontée de l'inscription MATERNITE / PAVILLON ARGENTIN, deux autres, rue de l'Hospice, dont une surmontée de l'inscription DISPENSAIRE, enfin une dernière, depuis la cour. Le dispensaire a été surélevé d'un étage carré.

Le bâtiment secondaire aligné sur le boulevard Gracchus-Babeuf compte un étage de soubassement en briques et un rez-de-chaussée surélevé enduit. Il présente une élévation à sept travées au centre, flanqué de deux pavillons reconstruits éclairés par de grandes baies vitrées. Deux portes murées sont visibles dans le soubassement, à l'est (boulevard de l'Est) et au sud (boulevard Gracchus-Babeuf).

  • Murs
    • brique enduit
    • béton pan de béton armé
  • Toits
    ardoise
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AD. Somme. Série O. 99O 3294. Roye. Bâtiments communaux (1870-1939).

  • Péronne. Le nouveau tribunal. Le Progrès de la Somme, 9 juillet 1931, p. 3.

    27/11/1906, p. 2 ; 15/09/1926, p. 4 ; 25/12/1928, p. 4.
  • Le Figaro.

    "Amérique Latine. La générosité argentine", 13 septembre 1920, p. 2.
  • Le Petit Parisien.

    Le maréchal Joffre pose la première pierre de la maternité à Roye, 12 juillet 1921, p. 2.

Bibliographie

  • COET, Emile. Histoire de la ville de Roye. Tome Second. Paris : H. Champion libraire, éditeur, 1880.

    p. 235-244.
  • Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie. Tome V. Arrondissement de Montdidier. Cantons de Rosières et de Roye, 1909.

    p. 165.
  • GREGOIRE-D'ESSIGNY, Louis Antoine Joseph. Histoire de la ville de Roye, département de la Somme, avec des notes historiques et statistiques sur les communes environnantes. Noyon : imp. Devin, 1818.

    p. 313-314.

Documents figurés

  • Roye. Plan cadastral. Section H, 1827 (AD Somme ; 3P1909/13).

Annexes

  • Description de l'hospice-hôpital de Roye en 1880
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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