Dossier d’œuvre objet IM02001154 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
  • mobilier et objets religieux
Verrière figurée, de style néo-Renaissance : scènes de la vie de la Vierge (baie 3)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Soissonnais - Villers-Cotterêts
  • Commune Largny-sur-Automne
  • Adresse Église paroissiale Saint-Denis , rue Saint-Denis
  • Emplacement dans l'édifice mur est du collatéral nord (baie 3)
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • Scènes de la vie de la Vierge
  • Appellations
    style néo-Renaissance

En 1862, Jules-Henri Leclercq de Laprairie, dans sa description de l'église de Largny, y remarque la grande fenêtre du transept nord. Il s'y trouve alors "quelques fragments de vitraux du XVIe siècle où l'on croit distinguer une résurrection, une cène, etc". Cet état fragmentaire est confirmé par le silence d’Étienne Moreau-Nélaton, qui, habituellement, n'hésite jamais à mentionner et à photographier des éléments de vitrail d'Ancien Régime.

La Première Guerre mondiale endommage gravement les verrières du monument. Un rapport de l'architecte en chef des Monuments historiques Lucien Sallez, daté du 15 mars 1926, précise que des fragments épars de verrières du 16e siècle pendent dans les vestiges des panneaux des baies du transept nord. Il décide que ces fragments seront regroupés et remontés dans la baie nord du même bras de transept. Le desservant de Largny, l'abbé Guyot, projette alors de faire réaliser une verrière représentant l'Assomption, à destination de la grande baie qui domine l'autel de la Vierge (baie 3). La maquette, rapidement exécutée par les peintres-verriers parisiens Tony et Jacques Socard - tous deux fils du peintre-verrier Edmond Socard -, n'appelle aucune observation critique du service des Monuments historiques qui approuve le projet le 26 novembre 1926 (d'après les archives du service des Monuments historiques conservées à la Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Les mêmes artistes en assurent la réalisation au début de l'année 1927, ce dont témoignent leur nom et la date du 1er mai 1927 peints au bas de la verrière. L'hebdomadaire diocésain, en rapportant le récit de la bénédiction du vitrail par l'évêque de Soissons le 14 août 1927, souligne que cette œuvre, pour laquelle les deux frères Socard ont ressuscité l'art du 16e siècle, est le couronnement des travaux et des embellissements qui ont été poursuivis dans l'église de Largny pendant un quart de siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1926, daté par source
    • 1927, porte la date
  • Ile-de-France, 75, Paris
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Socard Tony
      Socard Tony

      Louis Paul Tony Socard est né à Paris (17e) le 26 septembre 1901. Il est le fils de Marie Paul Henri Edmond Socard, peintre-verrier, et de Marie Pauline Selmersheim, issue d'une famille d'architectes. Il devient lui-même architecte vers 1932 et va mener alors une carrière d'architecte. Il se marie à Alger le 31 octobre 1936 et décède à Nice le 4 avril 1996.

      Sa biographie se trouve en ligne sur le site de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine.

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      cartonnier, peintre-verrier signature, attribution par source
    • Auteur :
      Socard Jacques
      Socard Jacques

      Frère cadet de Tony Socard, il naît en décembre 1905. Il reprend l'atelier paternel, avant de rentrer chez les bénédictins à En-Calcat, sous le nom de Dom Éphrem. Il y crée vers 1950 un atelier de dalles de verre. Il meurt en 1985.

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      cartonnier, peintre-verrier signature, attribution par source

La verrière prend place dans une baie formée de trois lancettes à arc en plein cintre juxtaposées, et d'un tympan ajouré, constitué de sept jours de réseau de tailles et formes diverses.

Elle est constituée de pièces de "verre antique" incolore et coloré, assemblées par un réseau de plomb. Les détails de la scène et de son cadre ornemental sont rendus par des applications de grisaille et de jaune d'argent.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • lancette, 3, juxtaposé, en plein cintre
    • tympan ajouré
    • jour de réseau, 7
  • Matériaux
    • verre transparent, soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre, jaune d'argent
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    h = 340 ; la = 240

  • Précision représentations

    Les scènes représentées sur la verrière illustrent des passages des Évangiles, ainsi que le chapitre consacré à l'Assomption de la Vierge par Jacques de Voragine dans La Légende dorée.

    Dans la lancette gauche, la Nativité figure au premier plan. La Vierge agenouillée et saint Joseph debout et appuyé sur son bâton, contemplent l'Enfant Jésus couché. Les têtes du bœuf et de l'âne apparaissent au-dessus de l'Enfant. À l'arrière-plan, se déroule l'Annonce aux bergers. Deux bergers, installés avec un mouton sur une éminence arborée, écoutent un ange en vol leur annoncer la naissance du Christ.

    La lancette centrale est occupée par l'Assomption. Au-dessus d'un tombeau ouvert et vide, trois anges portent la Vierge au Ciel, au milieu de nuées. Mais à l'arrière-plan dans le lointain, une petite scène représente les funérailles de la Vierge, avec l'attentat du prêtre juif Jéphonias, dont les mains restent miraculeusement attachées au cercueil qu'il voulait renverser.

    La lancette droite représente le Golgotha avec les deux larrons en croix de part et d'autre de la croix du Christ inoccupée. À l'arrière des croix, un homme s'éloigne, portant une échelle. Au premier plan, la Vierge pleure le Christ mort qu'elle porte sur ses genoux. La Couronne d'épines et un clou sont déposés sur le sol devant eux. Aux côtés de la Vierge, un évêque représente le vieillard Syméon dont les paroles, lors de la présentation de l'Enfant Jésus au Temple (ton âme sera transpercée d'un glaive de douleur), sont interprétées comme une annonce de la Passion.

    Le bord inférieur de la verrière et le tympan sont ornés d'une association de motifs décoratifs de style Renaissance. Ce décor repose sur des angelots et des têtes d'ange ailées, les monogrammes I.H. et M.A., le soleil et la lune, des feuillages, des couronnes végétales, des fleurettes, des rinceaux, des cornes d'abondance, des candélabres et des frontons à coquille.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint
    • date, peint
    • inscription concernant l'iconographie, peint, latin, partiellement illisible
  • Précision inscriptions

    La signature des deux verriers et la date de création sont peintes dans la partie inférieure de la lancette gauche : T.J Socard 1er Mai 1927.

    Inscription peinte sur le phylactère de l'ange de l'Annonce aux bergers : GLORIA IN EXCELCIS DEO ET PAX HOMINIBUS BONAE VOLUNTATIS. La citation, qui signifie "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix aux hommes de bonne volonté", est empruntée à l’Évangile selon saint Luc, chapitre 2, verset 14 ; inscription peinte sur le phylactère tenu par le vieillard Syméon : ET TUAM IPS[IUS] ANIMA[M] PER TRA[N]SIBIT GLAD[IUS]. La citation, qui signifie " Et toi, ton âme sera transpercée d'un glaive", est empruntée au même Évangile que ci-dessus, chapitre 2, verset 35.

  • État de conservation
    • grillage de protection
  • Précision état de conservation

    L'ange central du tympan, qui avait été endommagé, a été restauré à l'aide d'une pièce de verre dont le décor peint ne s'accorde pas avec le reste du personnage.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 1975/01/13
  • Précisions sur la protection

    La verrière a été inscrite au titre des Monuments historiques, comme datant du 16e siècle. Il faut insister sur le fait qu'il s'agit d'un pastiche dans le style de la Renaissance, créé en 1926-1927, et que l’œuvre n'intègre aucun verre du 16e siècle.

    La verrière ne peut donc bénéficier d'un classement au titre immeuble, puisque elle n'était pas encore installée dans l'église le 2 mai 1912, date du classement de l'édifice.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 102. Largny-sur-Automne, église ; Dossier de travaux (1913-1967).

    Sous-dossier vitraux (1926-1955).

Bibliographie

  • LECLERCQ DE LAPRAIRIE, Jules-Henri. Répertoire archéologique de l'arrondissement de Soissons. Canton de Villers-Cotterêts. Bulletin de la société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1862, t. 16, 9e séance, lundi 6 Octobre 1862, p. 178-203.

    p. 186.
  • Q., Ch. Largny. - Bénédiction d'un vitrail, La Semaine Religieuse du diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin. Organe de l'Union des Catholiques de l'Aisne, 1927, 54e année, samedi 27 août 1927, n° 35, p. 559-560.

Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 1992, 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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