Comme le mentionne le "Rituel de l’Église de Soissons", transcrit et publié par l'abbé Poquet, la relique du chef de saint Denis l'Aréopagite a été rapportée de Constantinople en 1205 par l'évêque de Soissons Nivelon Ier de Chérizy, et offerte à l'abbaye de Longpont. Elle est placée dans un coffret du 12e siècle - peut-être lui-aussi rapporté de Byzance -, qui reçoit un nouveau couvercle plus approprié à la forme de la relique. D'après les "Acta sanctorum", le coffret est conservé vers la fin du 17e siècle dans une châsse d'ivoire ornée de cristaux et de figures en argent.

Au moment de la fermeture de l'abbaye vers le début de la Révolution française, le coffret est caché dans un caveau du monument par des officiers municipaux. En 1802, lors du rétablissement du culte, le dépôt est remis à l'abbé Louis-Henri de Maussac, propriétaire de l'abbaye et premier curé de Longpont, puis réinstallé vers 1804 dans l'église paroissiale aménagée dans les bâtiments abbatiaux. Aucune information relative à d'éventuelles interventions sur cet objet dans le courant du 19e siècle ne nous est parvenue .

En revanche, la Première Guerre mondiale cause divers dommages au coffret, portant principalement sur le couvercle. Le devis rédigé par le joaillier parisien Deyeux en 1920 mentionne, parmi diverses réparations, la nécessité de remettre en forme le couvercle, de refaire une torsade décorative, un trèfle niellé ainsi que le médaillon supérieur, enfin d'effectuer plusieurs consolidations. En l'absence de facture détaillée, il est difficile de dire si les vis et écrous qui maintiennent actuellement les quatre pieds résultent de cette restauration ou d'une intervention du 19e siècle non documentée. De même, la présence d'un nom finement gravé à l'intérieur du coffret (lu, sans aucune certitude : Chocquet, Chouquet ou Chouquel) n'a pu être reliée à aucun événement.