Dossier d’œuvre objet IM02001260 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
  • mobilier et objets religieux
Relief : l'Arbre de Jessé
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Soissonnais - Villers-Cotterêts
  • Commune Longpont
  • Adresse Ancienne abbaye de Cisterciens Notre-Dame, actuellement église paroissiale Saint-Sébastien , place de l' Abbaye
  • Emplacement dans l'édifice bâtiments abbatiaux
  • Dénominations
    relief
  • Titres
    • Arbre de Jessé (l')

Ce relief sculpté dans l'albâtre, représentant l'arbre de Jessé, est l’œuvre d'un atelier anglais. Bien que les historiens aient fixé jadis le centre de cette production à Nottingham - d'où le nom d'"albâtres de Nottingham" dont on qualifie souvent ces reliefs -, il y eut en réalité plusieurs centres de production. Cependant, en l'absence d'informations précises sur l'histoire de cette œuvre, il est actuellement impossible de découvrir le site où elle fut créée.

Son montage actuel, qui masque totalement son revers et ses bordures, ne permet pas de savoir s'il s'agit d'un objet de dévotion ou d'un panneau de polyptyque, cette dernière hypothèse étant la plus probable à cause de l'iconographie traitée.

Les études de référence sur cette famille d'objets, qui placent la production de ces panneaux sculptés entre le milieu du 14e siècle et la Réforme anglaise au milieu du 16e siècle, soulignent la difficulté de dater ces œuvres avec précision. La raison en est l'utilisation de modèles, qui ont été fidèlement reproduits par les sculpteurs sur albâtre au cours des décennies. Des quelques comparaisons qu'il a été possible d'établir - l'Arbre de Jessé est en effet un thème peu traité dans cette technique -, il ressort que l’œuvre conservée à Longpont pourrait avoir été réalisée à la fin du 14e siècle ou dans la première moitié du 15e siècle. C'est ce que suggèrent la composition symétrique du sujet, l'attitude statique des nombreux rois et prophètes qui masquent presque entièrement les branches latérales de l'arbre, ou la position du roi David (une jambe croisée sur l'autre), caractéristique des hommes de pouvoir au Moyen Âge.

Rien n'est connu sur l'époque à laquelle ce panneau a gagné la France. Vers le milieu du 19e siècle, il se trouve, soit dans les environs de Crouy-sur-Ourcq (Poquet, 1857), soit à Lizy-sur-Ourcq (Poquet, 1869). Il est alors acquis par la famille de Montesquiou qui le dépose ensuite dans l'église paroissiale de Longpont, où le décrit l'abbé Corneaux en 1879. L’œuvre ne paraît pas avoir subi de grands dommages au cours de la Première Guerre mondiale. Après l'offensive Mangin de juillet 1918, ce relief a été déposé au musée Condé à Chantilly, puis dans les caveaux du Panthéon à Paris où il est resté jusqu'en juin 1920, date de sa restitution à son propriétaire.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1ère moitié 15e siècle , (incertitude)
  • Lieu d'exécution
    Édifice ou site : Angleterre

Le panneau, de forme rectangulaire verticale, s'achève en arc brisé à la partie supérieure. Il a été taillé dans un seul morceau d'albâtre. À l'origine, les personnages étaient partiellement peints et se détachaient sur un fond peint et doré. Ce relief est maintenu par un cadre-châssis en bois, peint en noir et en doré.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • rectangulaire vertical, en arc brisé
  • Matériaux
    • albâtre, monolithe taillé, peint, polychrome, peint faux or, décor dans la masse
    • bois, en plusieurs éléments taillé, peint, monochrome, peint faux or
  • Précision dimensions

    Mesures prises à l'ouverture du cadre : h = 51,5 ; la = 28. Mesures de l’œuvre, cadre compris : h = 69 ; la = 36,5 ; pr = 7.

  • Précision représentations

    Du flanc de Jessé endormi et couché, sort un tronc, dont la branche centrale porte le roi David couronné et jouant de la harpe, puis la Vierge, assise et couronnée, qui soutient l'Enfant Jésus assis. L'Enfant serre dans sa main le globe terrestre. La Vierge tenait à la main gauche un sceptre ou une tige de lys dont il ne subsiste que quelques traces. Des personnages, dont des rois, sont représentés de part et d'autre, par groupes de deux, soit désignant de la main la Vierge et l'Enfant, soit conversant. En l'absence d'attributs, il est impossible d'identifier chacun des personnages représentés. La plupart ne sont pas couronnés et doivent donc être des prophètes et des patriarches. Par comparaison avec le relief d'albâtre de même sujet qui est conservé dans l'église Notre-Dame des Fleurs à Plouharnel, le personnage qui occupe l'angle supérieur droit du relief de Longpont est sans doute Moïse présentant les Tables de la Loi. En revanche, le personnage aux pieds nus qui occupe l'angle inférieur gauche n'a pu être identifié. Il tient un long objet à la main droite (une palme ?) et en porte un autre (peut-être un livre) sur la gauche. Ce personnage jeune et glabre est surtout remarquable par la déchirure de sa tunique, entourée de gouttes de sang.

  • État de conservation
    • mauvais état
    • traces de peinture
    • oeuvre complétée (incertitude)
  • Précision état de conservation

    Le relief était à l'origine rehaussé d'une polychromie partielle, mais la peinture ne subsiste plus aujourd'hui qu'à l'état de traces, dans les plis des vêtements, sur les barbes et les cheveux, et sur le fond. La surface du relief est très usée et il manque certains petits éléments saillants qui ont été brisés (extrémité du pied de la Vierge, attributs, quelques mains). L'objet a été cassé et refixé dans l'angle supérieur droit.

    La partie supérieure en arc brisé est peut-être une recréation du 19e siècle. L'abbé Poquet mentionne en effet que les polylobes de la partie supérieure sont formés "par de légères arcatures en fer, style XIVe siècle".

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1976/06/15
  • Référence MH

Bibliographie

  • CORNEAUX, abbé Victor. Longpont et ses ruines. Soissons : Fèvre-Darcy, 1879.

    p. 105.
  • POQUET, abbé Alexandre. Dissertation sur les arbres de Jessé à propos d'un albâtre de Longpont. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1857, t. 11, Première séance, Lundi 5 janvier 1857, p. 13-21.

    p. 18-20.
  • POQUET, abbé Alexandre. Monographie de l'abbaye de Longpont. Son histoire, ses monuments, ses abbés, ses personnages célèbres, ses sépultures, ses possessions territoriales. Paris : chez Édouard Didron, chez Dumoulin, 1869.

    p. 80-81.
Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 1993
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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