Ce tableau, d'une assez belle qualité plastique, est une copie, d'après le peintre anversois Pierre Paulus Rubens, d'une œuvre conservée aujourd'hui au Wadsworth Atheneum à Hartford (Angleterre). Il s'agit d'une des compositions les plus célèbres de Rubens qui connaît une grande diffusion dans l'Europe et l'Amérique Latine du 17e siècle. L’œuvre de Vervins reprend la gravure, inversée par rapport à l’œuvre originale, de Lucas Vorsterman, datant de 1620, qui est à l'origine de la grande diffusion du tableau de Rubens, sous la forme de tableaux destinés aux édifices et établissements religieux ou à la dévotion privée. Ce tableau, datable de la 2e moitié du 17e siècle et attribuable à l'école flamande, diffère de la gravure de Vosterman par le remplacement du palmier, évoquant l’Égypte, par une végétation arborée de type européen. C'est un exemple de peinture dévote, de dimensions moyennes, souvent destinée à une clientèle privée, reprenant les thèmes nouveaux du Concile de Trente, en particulier l'accent donné à la Sainte Famille. De belle facture, il allie à une riche gamme chromatique un modelé sûr, non exempt d'une certaine maladresse qui le place dans la lignée de ces tableaux exécutés pour le marché provincial ou des établissements religieux. Sa provenance est inconnue, tout comme son emplacement primitif dans l'église, l’œuvre étant aujourd'hui exposée dans la sacristie et dépourvue de cadre. Le tableau a fait l'objet d'une estimation lors de l'inventaire du 22 janvier 1906, à la suite de la loi de 1905, pour une valeur de 20 francs. Elle a fait l'objet d'une restauration complète en 1973 sous l'autorité du CAOA.