Le tableau de Vervins paraît dériver d'un prototype du peintre italien Francesco Albani dit l'Albane dont le Louvre conserve une version sur cuivre provenant du Palais Braschi à Rome. Le lieu originel, la grotte lui servant d'ermitage sur le mont Alverne, est ici transformé par l'ajout d'une tenture. La scène paraît désormais se dérouler dans un intérieur, le crâne sur lequel saint François posait sa main a disparu. Cette représentation est cependant très stéréotypée et se retrouve chez d'autres peintres italiens du 17e siècle dont Le Guerchin. L'état de conservation de l’œuvre, couverte en particulier d'un chancis généralisé, rend difficile toute appréciation stylistique et plastique approfondie. Il est très malaisé de se prononcer sur la datation en l'occurrence de cette copie. Il peut s'agir d'une copie ancienne de la 2e moitié du 17e siècle, sans que toutefois l'on puisse écarter l'hypothèse d'une œuvre datant du 19e siècle. De même il pourrait s'agir d'une œuvre réalisée par une main italienne ou française. Le cadre date du 19e siècle. Ce tableau témoigne de la diffusion renouvelée de l'iconographie du saint d'Assise par les franciscains réformés que sont les Capucins tout au long du 17e siècle, en mettant l'accent sur les aspects mystique et visionnaire de celui-ci. L’œuvre comporte un numéro sur étiquette, qui correspond peut-être à l'inventaire réalisé à la suite de la loi de 1905. Lors de celui-ci, exécuté le 22 janvier 1906, elle a fait l'objet d'une estimation pour une valeur de 40 francs. Dans son état actuel de conservation, elle est menacée de disparition à brève échéance.