L’œuvre date vraisemblablement de la 2e moitié du 17e siècle ; il peut s'agir d'une copie ancienne d'après une composition originale qui n'a pu être identifiée. Une certaine mollesse dans le traitement du modelé et le rendu des formes, certaines maladresses semblent plaider en faveur d'une copie, peut-être d'après une composition connue par la gravure. Le traitement et la composition paraissent relever de l'école italienne ; cependant dans l'hypothèse d'une copie, l'identité du copiste pourrait être aussi française. Malgré certains défauts, certaines parties de l’œuvre attirent l'attention par leurs qualités plastiques, en particulier la figure de la femme de Loth transformée en statue de sel devant Sodome en flammes, le motif de la nature morte à droite ou encore les visages des jeunes filles. De même, on notera l'aspect dramatique introduit par le ciel d'orage et l'incendie de la ville de Sodome livrée à l'ire divine, avertissement qu'ignore pourtant les trois personnages portés par une coupable ivresse. Le thème de Loth et de ses filles connaît un grand développement à partir de la Renaissance, principalement dans la peinture profane flamande, italienne et française ; probablement en raison de sa portée morale édifiante et de son caractère érotique quelque peu scabreux, prétexte à opposer à la vieillesse de Loth, la jeunesse et l'innocence quelque peu pervertie de ses deux filles. Il est souvent, comme ici, un moyen de célébrer les joies de la boisson et de la nourriture, en s'appliquant à dépeindre, outre les mets du repas, les différents composants des arts de la table. Le cadre date vraisemblablement du 19e siècle. Le tableau fait l'objet d'un don à la commune de Vervins, don annoncé lors de la séance du 7 mars 1873 de la Société archéologique de Vervins, par Monsieur Lepelletier, ancien président du tribunal civil de Vervins, occupant alors les fonctions de conseiller à la Cour d'appel d'Amiens. Cette libéralité comprenait aussi le tableau sur bois, les deux têtes de vieillard, fragment supposé d'une Suzanne au Bain, conservé dans la salle dite des archives municipales. Le tableau est actuellement dans un mauvais état de conservation.