Cette œuvre s'inscrit dans la tradition hollandaise de la peinture de genre du 17e siècle, à la suite des Teniers, Adriaen van Ostade ou encore Adriaen Brouwer qui multiplièrent les scènes et les figures de buveurs ou de tabagie en groupe ou isolé, comme c'est le cas ici. Elle illustre le développement de la peinture profane pour une clientèle civile qui se plaisait à collectionner ces petits tableaux où la représentation souvent réaliste de personnages populaires n'exclut pas un souci moraliste ou symbolique, en particulier lié aux cinq sens. Le tableau de Vervins possède, selon le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie de la Haye, certaines ressemblances formelles avec les œuvres du hollandais Abraham Diepraem (1622-1670). La qualité très moyenne de ce petit tableau ne plaide pas en faveur d'une œuvre autographe, il s'agit plus probablement d'une de ces nombreuses répliques ou pastiches exécutés à la suite de son atelier par quelque suiveur au cours de la 2e moitié du 17e siècle. Face aux nombreuses maladresses stylistiques et à la faiblesse du modelé, visible tout particulièrement dans la collerette du jeune homme, on ne peut cependant exclure l'idée d'une copie voire d'un pastiche exécuté au cours du 19e siècle. L'historique de cette œuvre, les circonstances de sa probable entrée parmi les collections du musée municipal de Vervins, achat ou don, ne nous sont pas connues. Son cadre, datant sans doute de la 2e moitié du 19e siècle, a peut-être été réalisé à cette occasion. Le tableau ne porte en outre aucune inscription ou marque distinctives.