Dossier d’œuvre objet IM02002759 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
  • patrimoine funéraire
Ensemble de deux éléments réputés provenir du monument funéraire de l'abbesse Gabrielle-Marie de la Rochefoucauld : plaque funéraire et relief
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice mur occidental de la cathédrale, au sud de la porte centrale

La plaque portant l'épitaphe de l'abbesse Gabrielle-Marie de la Rochefoucauld et le relief orné des armoiries de cette famille sont réputés provenir du monument funéraire de cette abbesse, qui ornait à l'origine l'église abbatiale de l'abbaye bénédictine Notre-Dame de Soissons. Ce monument a dû être créé à la fin du 17e siècle, peu après le décès de l'abbesse survenu le 23 novembre 1693. On ignore avec précision à quoi pouvait ressembler l'œuvre au moment de sa création. Toutefois, il ne pouvait s'agir d'un "mausolée", les deux seuls mausolées de l'abbaye ayant été destinés, l'un à l'abbesse Catherine de Bourbon et à sa sœur la princesse Marie de Bourbon, l'autre à l'abbesse Louise de Lorraine d'Aumale. Il devait plus vraisemblablement s'agir d'une simple épitaphe entourée d'un cadre de marbre et surmontée d'un couronnement décoratif agrémenté des armoiries de l'abbesse. Une vue intérieure de l'église abbatiale dessinée par Tavernier de Jonquières et gravée par Née, peu avant la Révolution, montre un grand nombre de ces plaques funéraires ornant les murs de la nef.

Pendant la Révolution, M. Brayer, propriétaire à Soissons, acquiert des éléments de monuments funéraires provenant de l'ancienne abbaye Notre-Dame, dont cette inscription et ce relief. En 1812, il propose l'ensemble à Alexandre Lenoir, administrateur du Musée impérial des Monuments français, contre le simple remboursement des frais supportés pour conserver ces œuvres. Cette proposition est agréée par le ministre de l'Intérieur. Après la fermeture du musée en 1816, un certain nombre d'œuvres retournent à leur lieu d'origine, par décision du 24 décembre 1819. Ces deux éléments attribués au monument funéraire de Gabrielle-Marie de la Rochefoucauld sont rendus en 1820 à la ville de Soissons qui les abandonne à la cathédrale. L'épitaphe semble avoir été installée rapidement sur le mur occidental de la nef, en 1821 ou peu après. On ne sait en revanche quand fut fixé le relief armorié, qui se trouvait encore dans une resserre de la cathédrale en 1860. Jean Ancien signale que ce relief, présent avant 1914, puis sans doute déposé au moment de la restauration de la cathédrale, avait rejoint le dépôt lapidaire de l'édifice, et avait par la suite gagné un autre dépôt à Saint-Jean-des-Vignes. Ce relief a été remis en place à la cathédrale en novembre 1978.

Bien que de nombreux historiens locaux associent depuis le 19e siècle l'épitaphe et le relief armorié, il faut ici préciser que la provenance exacte du relief n'est pas absolument certaine. Après Gabrielle-Marie de La Rochefoucauld, cette famille a donné à Notre-Dame de Soissons trois abbesses qui se sont succédé dans le courant du 18e siècle. Si la troisième, qui a survécu à la Révolution, n'est pas concernée, en revanche l'abbesse Françoise-Marguerite de La Rochefoucauld (1737-1766), puis sa sœur l'abbesse Elisabeth-Catherine de Roye de La Rochefoucauld (1766-1778), ont vraisemblablement reçu l'hommage d'un monument funéraire à leur décès. Et en effet, parmi les épitaphes sauvées par M. Brayer, figurait celle de l'abbesse Françoise-Marguerite de La Rochefoucauld, comme l'atteste le baron de Guilhermy. Le relief armorié provient donc, soit du monument de Gabrielle-Marie de La Rochefoucauld, soit de celui de Françoise-Marguerite de La Rochefoucauld.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle
    • Principale : 4e quart 17e siècle, 3e quart 18e siècle , (incertitude)
  • Lieu de provenance
    Édifice ou site : Picardie, 02, Soissons, abbaye de Bénédictines Notre-Dame

Le premier élément du monument funéraire consiste en une plaque rectangulaire de marbre ou de calcaire noir, actuellement encastrée dans le mur, portant l'épitaphe de l'abbesse. Les lettres gravées sont également peintes en doré. Le second élément est un relief sculpté dans un seul bloc de marbre blanc, orné des armoiries de la défunte.

  • Catégories
    taille de pierre, sculpture
  • Structures
    • élévation, rectangulaire horizontal
    • encastré
  • Matériaux
    • marbre uni, noir, monolithe (incertitude), taillé, poli, gravé, peint faux or
    • marbre uni, blanc, monolithe taillé, poli, décor dans la masse
  • Précision dimensions

    Dimensions de la plaque de marbre ou de calcaire : h = 35 ; la = 160. Le relief mesure approximativement 75 cm de haut et 60 cm de large.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    L'écu ovale est surmonté d'une couronne et d'une crosse de feuillage. Il est encadré de deux palmes, aux tiges liées. Les extrémités inférieure et supérieure du relief se terminent en enroulements, donnant naissance, à la partie supérieure, à des feuilles d'acanthe.

  • Inscriptions & marques
    • épitaphe, gravé, sur l'oeuvre, peint, français, latin
    • armoiries, sculpté, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Transcription de l'épitaphe :

    ICY REPOSE LE CORPS DE TRES HAVTE, TRES ILLVSTRE, ET TRES PVISSANTE DAME MADAME GABRIELLE /

    MARIE DE LA ROCHEFOVCAVLD, FILLE DE FRANCOIS 6ME DE LA ROCHEFOVCAVLD, ET DE DAME GABRIELLE /

    DUPLESSY DE LIANCOVRT, QVI APRES AVOIR ESTÉ ABBESSE DV PARACLET DVRANT 29. ANS, FVT NOMÉÉ /

    PAR LE ROY LOVIS 14. A CETE ABBAYE ROYALLE QV'ELE A GOVVERNEE 9. ANS ET DEMY, ELLE A FAIT FAIRE /

    LE GRAND AVTEL DE CETTE EGLISE, TOVTES LES CHAPELLES, LE PETIT CHOEVR, POVR CHANTER L'OFFICE /

    LA NVIT DVRANT L'HIVER, LE GROS HORLOGE DE L'EGLISE, ET AV DEDANS DE LA MAISON QVANTITÉ /

    D'EMBELLISSEMENTS POVR LA COMMODITÉ DE SES RELIGIEVSES. ELLE DECEDA LE 23. NOV[EM]BRE 1693. AAGEÉ /

    DE 71. ANS. PRIEZ POVR SON AME. /

    Ut sapientiam habens Obtulit sacrificium consummationis templij. 2.Mach.2.

    La citation latine est empruntée à la Bible, au deuxième livre des Maccabées, paragraphe 2, verset 9. Traduction : [...] doué de sagesse, il offrit le sacrifice de l'achèvement du sanctuaire.

    Les armoiries sont celles de la famille de la Rochefoucauld : burelé d'argent et d'azur de dix pièces, à trois chevrons brochant de gueules, le premier écimé.

  • État de conservation
    • élément
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    La plaque a été cassée et refixée. Il en manque un fragment dans la partie inférieure. La peinture des lettres s'efface beaucoup.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1862
  • Référence MH

La cathédrale figurant sur la liste des édifices classés de 1862, ces objets intégrés à l'architecture bénéficient de la même protection.

Documents d'archives

  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

    folios 265 r°, 267 v°.

Bibliographie

  • ANCIEN, Jean. Cathédrale de Soissons. Les statues des abbesses de Notre-Dame. Texte dactylographié, Soissons, sd [ca 1980].

    p. 2.
  • ANCIEN, Jean. Vitraux de la cathédrale de Soissons. Réédition du livre du 24 juillet 1980. Neuilly-Saint-Front : imprimerie Lévêque, 2006.

    p. 6.
  • MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS. Inventaire général des richesses d'art de la France. Archives du musée des monuments français. Première partie. Papiers de M. Albert Lenoir, membre de l'Institut, et documents tirés des archives de l'administration des Beaux-Arts. Paris : E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1883.

    p. 416-419.
  • MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS. Inventaire général des richesses d'art de la France. Archives du musée des Monuments français. Troisième partie. Inventaires, correspondance, pièces administratives, etc., tirés des archives du musée et déposés aux archives nationales (suite et fin). Paris : E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1897.

    p. 214-215, 311.
  • POQUET, abbé Alexandre. Notice historique sur l'ancienne abbaye de Notre-Dame de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1854, t. 8, onzième séance, lundi 4 décembre 1854, p. 191-278.

    p. 250.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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