Dossier d’œuvre objet IM02004661 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Peinture monumentale (décor intérieur) : saint Pierre et saint Paul aux pieds du Christ glorieux, Dieu le Père
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice première chapelle du collatéral sud de la nef dite chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul
  • Dénominations
    peinture monumentale
  • Titres
    • Saint Pierre et saint Paul aux pieds du Christ glorieux
    • Dieu le Père

Vers 1856, l'architecte Pierre Bénard est appelé à la direction des travaux réalisés dans l'ancienne collégiale de Saint-Quentin. Commence alors une restauration concertée de l'édifice. Ces travaux, envisagés comme une oeuvre de régénération, s'accompagnent d'un renouvellement du décor proscrivant, dans la mesure du possible, tout ce qui est postérieur à l'époque médiévale et recherchant au contraire tout ce qui peut rappeler l'ornementation d'origine du monument. Selon Gustave Demoulin, membre de la société académique de Saint-Quentin en 1859, la seule technique "qui mette d'accord le bon sens, le vrai goût et les saines traditions" est la peinture murale polychrome. Cette dernière "doit s'emparer de toutes les surfaces planes qui se trouvent à la portée de l'oeil et n'y représenter que des sujets empruntés à la religion et à l'histoire religieuse en les traitant d'une manière sévère". Cette peinture historique "doit traduire une expression de tristesse recueillie, de noblesse surnaturelle et de majesté redoutable" et, pour ce faire, recouvrir les murs de "teintes graves et sombres". En novembre 1857, deux artistes peintres parisiens, originaires de Saint-Quentin, proposent au Conseil de Fabrique d'exécuter la partie figurée de la décoration de la chapelle Saint-Pierre au nord du choeur (actuelle chapelle Saint-Quentin), ne demandant que le remboursement des dépenses matérielles. C'est ainsi que commence la collaboration des peintres Désiré-François Laugée (1823-1896) et Alphonse-Hippolyte Leveau (1815-1871) dans la basilique de Saint-Quentin. Les fonds nécessaires ayant pu être réunis, les peintures murales sont réalisées dans la chapelle Saint-Pierre en 1858, à l'entière satisfaction du Conseil de Fabrique, tandis que l'architecte Pierre Bénard dresse le plan de restauration de la chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul, au sud de la nef. Une importante lacune dans les archives de la Fabrique empêche d'appréhender la mise en oeuvre de ce dernier programme. Néanmoins, en 1859, Désiré Laugée exécute la peinture murale qui surmonte immédiatement l'autel, représentant les deux saints patrons de la chapelle aux pieds du Christ (la scène est signée et datée). La même année, le mur occidental de la chapelle est recouvert de citations empruntées aux deux apôtres. L'auteur de cette peinture décorative est inconnu, mais il ne doit s'agir d'aucun des deux peintres parisiens qui se consacraient exclusivement aux parties figurées. Enfin, en 1860, Alphonse Leveau achève le programme en peignant un Père Eternel bénissant, au-dessus du Christ (oeuvre signée et datée). L'ensemble est jugé excellent par la sobriété des motifs, la simplicité de la couleur et l'aspect général sévère et discret. La chapelle est endommagée au cours de la Première Guerre mondiale et les peintures sont restaurées en 1930 par le peintre Léon Delvigne (également conservateur du musée Antoine-Lécuyer) qui ajoute son nom à celui des créateurs de l'oeuvre. Le décor figuré, dégradé par le passage du temps, a été restauré pour la dernière fois en 2005-2006 par l'entreprise ARCOA de Montesson.

La peinture figurée se développe au-dessus d'un soubassement monochrome, occupant toute la largeur du mur jusqu'à la voûte où elle s'achève en arc brisé, entre deux ogives. La couche picturale semble être constituée d'une peinture à l'huile posée directement sur la paroi.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • élévation, rectangulaire vertical, en arc brisé
  • Matériaux
    • calcaire, support peinture à l'huile, polychrome
  • Précision dimensions

    Largeur du mur entre les colonnettes d'angle : la = 254.

  • Iconographies
    • figure biblique, tablette Christ, en pied, de face, tunique, auréole, croix, désigner
    • figure biblique, saint Pierre, agenouillé, de trois-quarts, barbe, moustache, auréole, tunique, manteau, clé
    • figure biblique, saint Paul, agenouillé, de trois-quarts, auréole, tunique, manteau, livre, épée
    • figure biblique, globe, bénédiction Dieu le Père, assis, de face, barbe, moustache, trône, tunique, manteau, auréole, ciel
    • ornementation, colonne, arc brisé, arc trilobé, gable, pinacle, frise
  • Précision représentations

    Le centre du tableau inférieur est occupé par un grand Christ, debout et de face, vêtu d'une tunique blanche et portant un nimbe crucifère, se détachant sur une croix. De la main droite, il désigne au spectateur une inscription peinte sur une tablette qu'il tient de la main gauche. Saint Pierre et saint Paul sont agenouillés devant lui, de trois-quarts, et le regardent. Ils sont tous deux vêtus d'une tunique, d'un manteau, portent la barbe et la moustache. Leur tête, dont les cheveux se raréfient, se détache sur une auréole. A notre gauche, saint Pierre tient sa clef emblématique à la main droite, tandis qu'à notre droite, saint Paul porte à la main gauche l'épée de son martyre et dans la main droite le livre de ses Epîtres. Le tableau supérieur est entièrement consacré à Dieu le Père, assis de face, sur un trône. Son visage, caractérisé par une longue barbe, une moustache et des cheveux blancs, est nimbé. Il est vêtu d'une longue tunique et drapé dans un manteau. Le globe céleste repose dans sa main gauche, tandis qu'il bénit de la droite. Les deux scènes sont encadrées par un décor d'architecture, évoquant la composition des pierres tombales médiévales. Dieu le Père se détache à l'intérieur d'un arc brisé, reposant sur de fines colonnettes, tandis que le Christ et les deux apôtres sont peints sous trois arcs trilobés, surmontés de gables séparés par des pinacles. Ces derniers se détachent à l'avant d'un pan de mur dominé par une frise décorative.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'oeuvre
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, latin
    • inscription donnant l'identité du modèle, peint, sur l'oeuvre, latin
    • inscription concernant une restauration, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    On lit sur la traverse de la croix du Christ : IESUS CHRISTUS, peint en doré. Le nom des deux saints agenouillés est également peint en doré, au-dessus d'eux : SCS / PETRUS et SCS / PAULUS. L'inscription désignée par le Christ est peinte en rouge : NEMO / VENIT AD / PATREM NISI / PER ME (Saint Jean XIV 6. Traduction : Personne ne va au Père si ce n'est par moi). A droite de la tête de Dieu le Père, est peint en doré : EGO / SUM / QUI / SUM (Exode III 14. Traduction la plus fréquente : Je suis celui qui est). Le tableau inférieur est signé et daté en bas et à gauche des marches : D. Laugée. 1859. Le tableau supérieur est signé et daté à la base d'un accoudoir du trône divin : Leveau / 1860. Enfin, l'inscription se rapportant à la restauration de cette peinture après la Première Guerre mondiale se lit sur le tableau inférieur, en bas et à droite des marches : RESTAURÉES. EN 1930 PAR / LÉON DELVIGNE. Le mur occidental de la chapelle est recouvert de citations des deux apôtres, qui sont transcrites en pièce annexe.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    L'oeuvre a été restaurée après la Première Guerre mondiale, en 1930, puis récemment en 2005-2006 par l'entreprise ARCOA de Montesson (Atelier de Restauration et de Conservation d'Objets d'Art).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

S'il subsiste encore de nombreuses traces de la peinture ornementale apposée au 19e siècle sur les murs et les supports de la basilique, cette chapelle reste l'unique témoin du décor figuré peint au 19e siècle dans plusieurs chapelles du monument, puis retiré à l'occasion de la restauration qui a suivi la Première Guerre mondiale.

Documents d'archives

  • AC Saint-Quentin. Série S ; 6 S 2. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (10 avril 1836-26 novembre 1858).

    folios 273 recto, 280 verso-281 recto, 282 recto-283 recto (séances des 20 novembre 1857, 10 mai 1858, 25 juin 1858)

Bibliographie

  • DEMOULIN, Gustave. Restauration décorative de la collégiale de Saint-Quentin. Travaux de la Société académique des Sciences, Arts, Belles-Lettres et Agriculture de Saint-Quentin (Aisne) , 3e série, t. 2, travaux de 1858 à 1859.

    p. 69-99
  • DREILING, Prof. Dr. Raymund. Die Basilika von St. Quentin. Ihre Geschichte und ihr Charakter. St. Quentin, 1916.

    p. 61
  • HACHET, Jules. La basilique de Saint-Quentin. Son Histoire - Sa Description. Troisième édition. Saint-Quentin : Imprimerie moderne, 1926.

    p. 42
  • MATHIEU, Abbé Adolphe. Saint Quentin. Sa vie, son culte. Restauration de son pèlerinage. Saint-Quentin : typographie et lithographie Jules Moureau, 1878.

    p. 214

Annexes

  • Transcription et traduction des inscriptions
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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