Dossier d’œuvre objet IM02005615 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique départementale, vitrail dans le département de l'Aisne (XIXe et XXe siècles)
  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
Ensemble de deux verrières (verrière figurée et verrière figurée décorative) : le symbole des apôtres, saint Michel
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Chauny-Tergnier-La Fère - Tergnier
  • Commune Tergnier
  • Lieu-dit Fargniers
  • Adresse Église paroissiale Notre-Dame (Assomption) , avenue Jean-Jaurès , rue Faidherbe
  • Emplacement dans l'édifice mur est du chœur et mur ouest de la tribune (baies 0 et 11)

L'église paroissiale de Fargniers est reconstruite de 1926 à 1929 sur les plans de l'architecte Pierre Guidetti, et bénite par l'évêque de Soissons le 3 mars 1929. Aucune verrière présente dans l'édifice n'est datée. Mais, d'après l'ouvrage consacré à l'atelier Louis Barillet, c'est en 1928 que l'éminent peintre-verrier parisien aurait réalisé les vitraux de l'église. Cet ensemble homogène est sans doute en place au moment de la bénédiction.

Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale endommagent gravement le vitrage de l'église. Une enquête sur l'état des églises après le conflit précise que le vitrail qui surmonte l'autel (baie 0) est le seul qui soit resté intact, les autres verrières devant être en grande partie refaites (d'après les archives de l’Évêché de Soissons).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1928, daté par travaux historiques
  • Stade de création
  • Lieu d'exécution
    Commune : Paris
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Barillet Louis
      Barillet Louis

      Louis-Joseph-Pierre Barillet est un peintre verrier né à Alençon (Orne) en 1880 et mort à Clamart (Hauts-de-Seine) en 1948. Il reçoit une formation de peintre-décorateur puis exerce le métier de peintre-verrier.

      À partir de 1932, son atelier est installé au 15 square Vergennes (Paris XVe arrondissement).

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      peintre-verrier attribution par source

Les deux baies sont identiques de structure et de taille. Chacune est constituée de sept lancettes étroites, juxtaposées, bornées à la partie supérieure par un arc brisé en mitre. Ces lancettes - séparées par des meneaux verticaux de béton - sont de taille inégale et gagnent progressivement en élévation, depuis les côtés de la verrière jusqu'à la lancette centrale, qui est la plus haute de l'ensemble.

Les verrières unissent le verre antique et le verre à reliefs, dont les pièces découpées sont assemblées par un réseau de plomb. Le verre à reliefs, de différents motifs, est utilisé exclusivement pour les parties décoratives, le verre antique étant réservé aux sujets figurés. Les détails sont peints à la grisaille. En dépit de la géométrisation du dessin, le modelé des chairs et le volume des corps sous les vêtements sont rendus par des applications de lavis de grisaille. Certaines nuances de couleur, visibles par exemple sur le manteau rouge du Christ, ont peut-être été obtenues par l'emploi de la gravure.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • lancette, 7, juxtaposé, en arc brisé
  • Matériaux
    • verre transparent, verre antique, soufflé, découpé, peint, grisaille sur verre, gravé, verre à reliefs
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    Largeur approximative de chacune des verrières : la = 370.

  • Précision représentations

    La verrière de la baie 0 est ornée d'un sujet exceptionnel, sans doute inspiré par des représentations médiévales. Il s'agit du " symbole des apôtres ", énoncé synthétique de la foi chrétienne. La lancette centrale est occupée par les trois personnes de la Trinité. Au centre, prend place le Christ, environné de rayons lumineux dont la teinte évolue du blanc au bleu foncé ou au violet. L'iconographie du Christ semble empruntée à une Résurrection. Jésus, debout et de face, est vêtu d'une longue tunique, d'un manteau rouge royal et tient un étendard. La colombe du Saint-Esprit, qui plane au-dessus de lui, est surmontée par les deux mains ouvertes de Dieu le Père. La partie inférieure de la lancette est réservée à un sujet eucharistique combinant un calice, une hostie et des grappes de raisin.

    De part et d'autre, les douze apôtres sont alignés sur deux rangs concentriques autour du Christ. Les six apôtres du rang inférieur sont drapés dans des manteaux bleus et violets, tandis que le peintre-verrier a donné au rang supérieur des manteaux bleus et verts. Bien que ne reposant sur aucun sol terrestre, ils sont tous debout, de face ou de trois-quarts, et tournent leurs regards en hauteur vers le Christ ou au contraire le dirigent vers l'observateur. Chacun d'eux porte un phylactère chargé d'une inscription.

    La verrière de la baie 11, dédiée à saint Michel, se trouve au niveau de la tribune, au-dessus de la porte d'entrée. Elle rappelle l'habitude médiévale d'établir les espaces consacrés à l'archange en hauteur, à proximité des portes pour préserver les églises du démon. Un médaillon circulaire renferme une représentation de l'archange, à mi-corps et de face. Saint Michel est vêtu d'une armure et casqué. Il tient une épée à la main droite. À son autre main est suspendue une balance à fléau, dans un plateau de laquelle se trouve un petit personnage en prière. Saint Michel est en effet chargé de peser les âmes ou les bonnes actions des humains après leur mort. Comme pour presque toutes les verrières de l'église, le médaillon figuré se détache sur un fond de rayons lumineux.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, latin, lecture incertaine
    • inscription donnant l'identité du modèle, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Les inscriptions de la verrière de la baie 0 sont peintes à la grisaille. Le mot PAX (paix) est peint sur l'étendard du Christ.

    La phrase : EGO SUM VIA/VERITAS ET VITA est inscrite dans deux cartels au-dessus et en dessous du calice et de l'hostie. Traduction : Je suis le chemin, la vérité et la vie (d'après l’Évangile selon saint Jean, chapitre 14, verset 6).

    Chacun des douze apôtres tient un phylactère porteur d'une inscription latine, empruntée au symbole des apôtres - dans une version du 6e ou du 7e siècle -, et transcrite à l'aide d'abréviations. Sur le vitrail, la lecture commence au rang supérieur, avec l'apôtre de droite, se poursuit de droite à gauche, puis descend au rang inférieur et continue de gauche à droite. Néanmoins, on remarquera que deux versets ne figurent pas à l'emplacement approprié.

    Transcription du texte :

    CR[EDO] I[N] D[EU]M P[AT]RE[M] O[MN]IPOT[ENTEM] CR[EATOREM] CAELI ET TERRAE (Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du Ciel et de la Terre).

    ET [IN] I[ESUM] X[RISTUM] FIL[IUM] U[N]ICU[M] EI[US] D[OMINUM] N[OSTRUM] (Et en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur).

    Q[UI] CONCEPT[US] E[ST] DE SP[IRIT]U S[AN]C[T]O, NAT[US EX] M[ARI]A VIRG[INE] (Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie).

    DESCE[N]DIT AD INF[EROS] TERT[IA] DIE RESUR[REXIT] A MORT[UIS] (Est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts).

    PASS[US] SUB P[ONTIO] PIL[ATO] CRUCIFIX[US] MORTU[US] ET SEPULT[US] (A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli).

    ASCE[N]D[IT] AD CAELOS SED[ET] AD DEXT[ERAM] D[E]I PAT[RIS] O[MN]IP[OTENTIS] (Est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant).

    I[N]DE VE[N]TUR[US] EST IUD[ICARE] VIV[OS] ET MORT[UOS] (D'où il viendra juger les vivants et les morts).

    CR[EDO] I[N] SP[IRITU]M S[AN]C[TU]M (Je crois au Saint-Esprit).

    S[AN]C[T]AM ECCL[ESI]A[M] CAT[HOLICAM] S[AN]C[T]OR[UM] CO[MMUNIONEM] (À la sainte Église catholique, à la communion des saints).

    R[EM]ISS[IONEM] P[EC]CAT[ORUM] (À la rémission des péchés).

    CARN[IS] RESURR[ECTIONEM] (À la résurrection de la chair).

    VITA[M] AETERNA[M] (À la vie éternelle).

    À la verrière de la baie 11, le nom de l'archange est peint en réserve, sous sa représentation : S. MICHEL.

  • État de conservation
    • grillage de protection
    • plombs de casse
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    La verrière de la baie 0 est protégée par un grillage extérieur, contrairement à celle de la baie 11, un peu plus haute et moins menacée par un accident. Quelques plombs de casse se remarquent sur les deux vitraux, sans doute consécutifs à la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, les deux verrières présentent quelques rares trous et fentes.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections

La verrière de la baie principale du chœur est une œuvre majeure, pour l'utilisation de ses coloris variés qui font ressortir le Christ glorieux central, pour sa composition qui y contribue, et pour son thème inaccoutumé : les principaux articles de la foi chrétienne.

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série R ; 15 R 1987. Dommages de guerre de la société coopérative de reconstruction des églises du diocèse de Soissons (Première Guerre mondiale).

    AD Aisne : 15R1987
    Projet de liquidation au compte de la commune de Fargniers.
  • A Évêché Soissons : non coté. Enquête sur l´état des églises en 1940-1945.

    Doyenné de La Fère.

Bibliographie

  • ARCHIERI, Jean-François (dir.), NEBOUT, Cécile (dir.). Atelier Louis Barillet maître verrier. Paris : Editions 15, square de Vergennes, 2005.

    p. 80.
  • La Semaine Religieuse du diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin. Organe de l'Union des Catholiques de l'Aisne.

    t. 56, 1929, n° 12, 23 mars 1929, p. 146-148.

Documents figurés

  • [Fargniers : église paroissiale. Verrière de la baie 0 au-dessus du maître-autel], photographie positive, [vers 1930] (A Evêché Soissons).

  • Fargniers. Eglise paroissiale. Vue intérieure vers l'entrée. Photographie, vers 1930 (Archives diocésaines de Soissons).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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