Dossier d’œuvre architecture IA80001537 | Réalisé par
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

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Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • patrimoine de la villégiature, La Côte picarde
  • patrimoine de la villégiature, Villégiature et tourisme en Picardie
Ancien établissement communal de bains froids de Mers-les-Bains (détruit)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) SMACOPI
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bresle Yères - Ault
  • Commune Mers-les-Bains
  • Adresse la plage
  • Dénominations
    établissement de bains
  • Précision dénomination
    établissement de bains froids
  • Parties constituantes non étudiées
    cabine de bain

La pratique des bains à la lame nécessite d'être au plus près de l'eau. Si la commune envisage dès 1858 d'établir un établissement de bains sur la digue, ce n'est qu'à partir du 20 juillet 1877 que les archives parlent d'une portion de plage longue de 250 mètres louée par l'État à la commune de Mers-les-Bains. Un arrêté municipal de 1876 réglemente l'utilisation de la plage par les baigneurs (annexe).

Le 1er février 1884, un nouveau bail est signé entre l'État et la commune : ce dernier l'autorise à placer pendant la saison des bains de mer les cabines et le matériel nécessaire à l'exploitation des bains à la lame. De plus, la commune est autorisée à percevoir des particuliers une redevance pour la location des cabines de bain sur cette partie de la plage. En contrepartie, la commune ne peut élever sur cette plage aucune construction ni ouvrage fixe, ni faire des travaux en contrebas des plus hautes marées. Les travaux exécutés au-dessus de ce niveau ne doivent quant à eux pas modifier le relief naturel de la plage. Par ailleurs, la construction des cabines fixes n'est possible qu'après en avoir reçu l'autorisation et uniquement à la suite d'une enquête de commodo et incommodo. Enfin, les baigneurs gardent le droit de se baigner gratuitement sur cette portion, sauf s'ils utilisent du matériel municipal. Le bail est fixé à deux cent francs par an. Les premières cabines de l'établissement de bains froids sont placées en face de la rue Buzeaux, à un emplacement signalé comme réservé aux bains mixtes : au nombre de quarante, elles sont près de deux cent vingt en 1891. Les instructions du cahier des charges imposaient un espace entre chaque cabine, mais leur nombre croissant implique que celles-ci sont désormais accolées, formant un bloc compact en front de mer.

La présence de ces nombreuses cabines gêne la vue sur la mer depuis la digue et plus particulièrement depuis le casino. C'est la raison pour laquelle, en 1891, le propriétaire du Grand Hôtel du Casino, M. Quincampois, demande à la municipalité de les déplacer devant la rue des Bains (actuelle rue Paul-Doumer). Mais la municipalité de Mers-les-Bains se montre réticente, pensant que les problèmes ne seraient que déplacés. Finalement, la construction d'un nouveau casino, sur un nouvel emplacement plus à l'ouest, facilite le déplacement des cabines au droit de la rue des Bains (actuelle rue Maurice-Dupont, entre les îlots 13 et 15) au cours des saisons 1892 et 1893.

Mais, toujours installées sur le terre-plein, elles gênent à nouveau la vue d'autres riverains du front de mer : les nombreuses plaintes amènent la municipalité à faire construire une terrasse en contrebas de l'esplanade (qui consiste encore en une digue de galets), afin de réduire la visibilité des cabines. L'architecte Édouard Boeuf, chargé des travaux, propose un premier projet, daté du 27 septembre 1894, qui prévoyait une terrasse sur la longueur de deux îlots (actuels îlots 13 et 15). A la demande des Ponts et Chaussées, un second projet est dessiné, daté du 23 avril 1895. Cette fois, la terrasse, toujours en contrebas de l'esplanade, se déploie sur la largeur de trois îlots (actuels îlots 11, 13 et 15), de la rue du Casino (actuelle rue Paul-Doumer) à la rue Buzeaux. Plus longue et moins profonde (5 m) que celle du premier projet, elle permet d'élargir la future esplanade, portée à 24 mètres. Le mode de construction diffère entre les deux projets : le garde-corps côté mer n'est plus en béton, mais en bois. En 1899, une tempête hivernale oblige à remplacer les pieux en bois par de la maçonnerie.

En 1906, la plate-forme en maçonnerie de béton est réparée à la suite d'un fort coup de vent. A cette époque, le garde-corps n'est plus en menuiserie mais en ferronnerie (AD Somme, 99 O 2592). Les plans de cette époque montrent que la terrasse est longue de 130,50 mètres et qu'elle constitue, avec le terre-plein situé à l'arrière, la première portion de digue du front de mer [fig. 5]. En 1924, 540 francs sont alloués par la commune pour la construction de 12 cabines neuves.

  • État de conservation
    détruit

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 2592. Mers-les-Bains, travaux communaux (1870-1939).

    dossier travaux divers
  • AD Somme. Série O ; 99 O 2595. Mers-les-Bains, travaux communaux (1870-1939).

    dossier établissement de bains (1876-1924)

Documents figurés

  • Etablissement de bains froids, élévation du soubassement sud, encre, crayon et lavis sur calque, par Lelong architecte, 10 mars 1890 (AD Somme ; 99 O 2594).

  • Plage de Mers, pose de cabines, réclamation de M. Quincampoix, plan, encre et lavis sur calque, par l´ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 21 juillet 1891 (AD Somme ; 99 O 2595).

  • Construction d´une terrasse entre murs en béton et en contrebas de la plage, plan, coupe, encre et lavis sur simili calque, par Boeuf architecte, 27 septembre 1894 (AD Somme ; 99 O 2595).

  • Construction d´une terrasse entre murs en béton et bruchis et en contrebas de la plage, plan et coupe rectificatifs, encre et lavis sur papier, par Boeuf architecte, 23 avril 1895 (AD Somme ; 99 O 2595).

  • Réfection de l'établissement de bains à la lame, plan d'ensemble, encre et lavis sur papier quadrillé, [s.n.], 9 février 1906 (AD Somme ; 99 O 2592).

  • 66 - Mers-les-Bains, la promenade et la plage, carte postale, par L.L. photographe éditeur, 1er quart 20e siècle (coll.part.).

Annexes

  • Police des Bains de mer, arrêté du maire de Mers-les-Bains, affiche imprimée, 27 août 1876 (AD Somme ; 99 O 2595).
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2004, 2015
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de la Somme
(c) SMACOPI
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

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Barbedor Isabelle
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Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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