Un vaste hôtel particulier est visible à cet emplacement sur le cadastre napoléonien levé vers 1839. Il s'agit de l'Hôtel d'Angleterre, tenu par M. Scales-Nozo qui en fait la publicité dans le Journal de la ville de Saint-Quentin en juin 1837 : "Ce nouvel hôtel, vaste et magnifique, renferme tout ce que peuvent désirer MM. les Voyageurs et Commerçants".
La sous-préfecture de Péronne apparaît à cet emplacement sur le plan de la ville de 1863, date de son installation (Decagny, 1865). La façade de l'édifice, sur la Grande Place de Péronne, est connue par une carte postale de 1911. On voit que l'édifice réunit deux maisons mitoyennes, identifiables par les toitures, derrière une façade homogène qu'on peut dater du début du 18e siècle. Le dossier d'évaluation des dommages de guerre en donne les plans. L'édifice comprend un bâtiment sur rue à passage cocher latéral avec un aile en retour d'équerre au nord de la cour en coeur de parcelle, un jardin potager, en fond de parcelle, dans lequel se trouve un vaste bâtiment à usage d'écurie, remise et bûcher. Le corps principal sur rue comprend deux escaliers. L'escalier principal, directement accessible depuis la cour, est situé à la jonction du bâtiment sur rue et de l'aile en retour d'équerre ; un escalier secondaire, accessible depuis le passage cocher, mène aux bureaux du sous-préfet et des employés, à l'étage. L'aile en retour d'équerre abrite cuisine et dépendances, ainsi que la salle du conseil d'arrondissement ; un escalier de service mène aux chambres de domestiques à l'étage. L'édifice est détruit durant la Première Guerre mondiale et la sous-préfecture est reconstruite avenue Charles-Boulanger.
Le terrain reste en friche jusqu'à son acquisition par la société Gueudet frères qui y fait construire un garage automobile en 1931.