Dossier d’œuvre architecture IA80010025 | Réalisé par
Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • inventaire topographique, Val-de-Nièvre
  • patrimoine funéraire, Val-de-Nièvre
Ancienne église paroissiale Saint-Jacques-le-Majeur et cimetière de l'Etoile
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Picquigny
  • Commune L'Étoile
  • Adresse ruelle Devraigne
  • Cadastre 1978 AE 70
  • Dénominations
    église paroissiale, cimetière
  • Vocables
    Saint-Jacques-le-Majeur
  • Parties constituantes étudiées

L'église de la paroisse de l’Étoile, attestée au début du 12e siècle, dépendait du chapitre cathédral d'Amiens. L'édifice est cependant bien plus tardif et remonterait en partie au 17e siècle et à la première moitié du 18e siècle pour une autre partie.

Si les fouilles archéologiques, menées en 2000, ont mis au jour les fondations partielles d'un édifice pouvant remonter au 12e siècle, l'élévation de l'édifice actuel est bien plus récent. Les deux travées les plus à l'est de la nef constitueraient la partie de l'édifice la plus ancienne et pourrait dater de la seconde moitié du 17e siècle. Une source mentionne d'ailleurs la pose d'un dallage dans la nef en 1668. Au début du 18e siècle, l'épitaphe de Noël Groulle, curé de l’Étoile entre 1720 et 1724, évoque d'autres travaux importants. L'épitaphe indique en effet qu'au cours des quatre années durant lesquelles il administra la paroisse, "Le choeur fut rebatie, et [les] bans(?) arran[gés]". Ces travaux coïncideraient avec l'hémicycle du chœur. Mais au milieu du 18e siècle, l'espace liturgique s'avère bien trop exigu. Un procès verbal de visite effectué le 13 mars 1750 décrit l'espace comme "veritablement tres petit et si embarrassé des armoires qui renferment les linges et ornements, d'un luttrin, du ban du curé, et du ban du seigneur qui entame d'un pouce ou deux le sanctuaire, qu'il ne reste plus assez de vide pour faire les ceremonies avec la decence convenable". Ces constatations confortent les paroissiens, le seigneur et le curé dans leur demande d'agrandir le chœur. Toutefois, les travaux ne consistent pas à démolir la partie qui avait été construite vingt-cinq ans plus tôt, mais plutôt à agrandir l'espace liturgique vers la nef, et de prolonger celle ci d'une travée à l'ouest. L'allongement de 22 pieds (environ 7,30 m) mentionné dans le procès verbal de 1750 correspond en effet à la longueur de la première travée de la nef et confirme cette hypothèse chronologique. Le clocher aurait été construit dans la foulée, vers 1760. Cette chronologie avancée par G. Lancel est aujourd'hui la plus plausible.

AU début du 19e siècle, l'église fait l'objet de plusieurs campagnes de travaux d'entretien et de réparation, notamment des contreforts, d'une partie du flanc nord de l'édifice, ou des verrières reprises en 1807 pour un montant total de 3300 francs. En 1828, d'autres travaux sont encore engagés en reprises de charpente notamment, pour la somme de 3473,09 francs. En 1851, une sacristie est aménagée à l'arrière de l'autel. Le montant des crédits alloués à l'édifice restent cependant insuffisants pour lui assurer un état sanitaire correcte. En 1863, Goze déclare : "Cette église est humide et malsaine, par l'accumulation des terres du cimetière, du côté du nord, à la hauteur de près de 2 mètres ; elle n'est pas assez grande pour la population, et il est nécessaire de la remplacer par une plus convenable. Les habitants tiennent à la conserver dans l'emplacement avantageux qu'elle occupe". Malgré un manque manifeste d'entretien et des dimensions qui ne sont plus adaptées à la population croissante du village au cours du dernier quart du 19e siècle, l'édifice est conservé.

Toutefois, dans la seconde moité du 20e siècle, deux incendies et l'effondrement du clocher vont lui être fatals. Dans les années 1960, le clocher, dont la stabilité avait déjà été ébranlée par des affaissements de terrain en 1928 et 1931, présente d'inquiétantes fissures, qui contraignent le conseil municipal à descendre les cloches par précaution. Néanmoins, les problèmes de stabilité n'ayant pas été traités, le clocher s'effondre dans la nuit du 15 au 16 juillet 1985. Quelques années auparavant, en 1977, le chœur, et surtout la sacristie, avaient été fortement endommagés par un incendie qui avait réussi à être circonscrit à cette partie de l'édifice. Malheureusement, le 17 juillet 1991, un second incendie ravage l'édifice et son mobilier. Seuls les murs gouttereaux parviendront a être conservés. L'édifice qui n’accueillait déjà plus d'offices religieux de manière régulière n'est pas reconstruit. Les quelques éléments de mobilier sauvés sont conservés dans l'ancienne école de garçons, convertie en chapelle Sainte-Anne.

Le cimetière, connu au 18e siècle, est vraisemblablement contemporain de l'église qu'il côtoie à l'est. Une croix funéraire en pierre, datée de 1788, témoigne de cette occupation antérieure au 19e siècle. Si le cimetière semble être resté relativement confiné autour de l'église au cours d'une grande partie du 19e siècle, le développement important de commune dans le dernier quart du 19e siècle, avec notamment La cité des Moulins-Bleus, se répercute également sur les phases d'extension dont il va faire l'objet. Entre 1876 et 1902, le cimetière est étendu à quatre reprises, passant de 16,2 ares à 62,16 ares.

En 1876, alors que la cité des Moulins Bleus n'existe pas encore, une délibération du Conseil municipal du 14 mars 1876 souligne déjà l'insuffisance de la capacité du cimetière. Il souhaite son extension par l'achat d'un terrain contigu à l'est, qui appartient à Dulin-Josse. La somme de 625 francs nécessaire à l'achat du terrain est votée et l'acquisition est autorisée par le préfet de la Somme en octobre 1876.

Un second agrandissement, envisagé en 1888, est directement lié à la création de l'importante cité ouvrière des Moulins-Bleus qui concourt à un accroissement massif de la population de la commune. Lors du Conseil municipal du 6 avril 1888, le Maire, Adonis Fricot, propose cette nouvelle extension du cimetière vers le nord, au dessus de l'église, par l'acquisition d'une bande de terre de trois ares qui appartient à Urbain Beaussart, et qui permet d'intégrer une ancienne concession isolée.

Mais en 1899, le terrain s'avère rapidement insuffisant et inadapté aux besoins de la commune qui doit envisager un nouveau prolongement du cimetière à l'est, sur les parcelles B 725 et 726. Le préfet autorise l'acquisition nécessaire de 10,9 ares par arrêté du 12 octobre 1899.

Moins de trois ans plus tard, en 1902, la commune doit encore recourir à une extension du cimetière. Elle rachète un terrain contigu de 18,9 ares, qui appartient à Gaston Joseph Jourdain de l’Étoile, Les parcelles B 722 à 724 sont acquises en juillet 1902. Cette phase constitue la dernière extension possible du cimetière.

En 1952, il est abandonné au profit du nouveau cimetière que la commune aménage à l'est de la commune.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 17e siècle, 1er quart 18e siècle, milieu 18e siècle
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1724, daté par source
    • 1750, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1876, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1888, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1899, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1902, daté par source, daté par travaux historiques

L'église paroissiale est accrochée sur le flanc sud de l'oppidum et domine le village. Elle est orientée à l'est et présente un plan allongé, sans transept, terminé par une abside semi circulaire. Construit en calcaire, l'édifice mesure 26,50 m de long, sur 8,70 m dans l’œuvre. La nef, longue de 19 m, est composée de trois travées éclairées latéralement par autant de baies en plein cintre. Quatre contreforts extérieurs épaulent le mur de la nef, dont le deuxième au sud s'appuie sur un soubassement de brique et d'assises alternées de brique et pierre. Le portail occidental forme une arcade en plein cintre. Le chœur, aveugle, est rythmé de sept arcades feintes. La baie (ou niche) axiale est encadrée de quatre arcades agrémentées d'une niche trilobée en partie supérieure. Les deux arcades latérales sont éclairées d'une baie en plein cintre. Après l'incendie de 1991, l'église, qui n'a conservé que ses murs, a été abandonnée.

Le cimetière, qui s'étend à l'est de l'église, occupe un terrain présentant un fort dénivelé, dans lequel les tombeaux sont disposés suivant deux modalités : à l'est, ils respectent un plan régulier, ce qui n'est pas le cas à l'ouest dans la partie la plus ancienne.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Typologies
    cimetière d'enclos paroissial (churchyard) ; cimetière indépendant (graveyard) de plan régulier ; mutation
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

L'édifice présente le parti homogène et régulier des églises du 18e siècle à vaisseau unique et abside semi-circulaire, ce qui fait d'autant plus regretter sa disparition partielle.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série G ; 4 G 2227/1. Procès-verbal de visite par Antoine Duval, bachelier en Sorbonne, curé de Saint-Georges d’Abbeville, doyen de chrétienté de la même ville, commissaire député en cette partie par l’évêque d’Amiens, du chœur de l’église de l’Étoile qu’il convient de rallonger de 22 pieds. 17 mars 1750.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 1619/2. L’Étoile. Biens communaux, 1870-1939.

Documents figurés

  • Représentation figurée de l'église de L'Etoile, dessin à l'encre sur papier, 1714 (AD Somme ; IV G 2224).

  • Représentation de l'église de L'Etoile, détail d'un Plan d'arpentage du fief du chapitre de la cathédrale d'Amiens à L’Étoile, dessin à l'encre sur papier, 1720 (AD Somme. Série G ; 3 G CP_2241/1).

  • [Eglise de l’Étoile], détail de la Vue du village de l’Étoile, canton de Picquigny, d'après nature, aquarelle sur papier, par Oswald Macqueron, 22 avril 1865 (BM Abbeville. Fonds Macqueron ; Pic 36).

  • L'ancienne église de l'Etoile par Louis Duthoit, milieu du 19e siècle. In : Aimé et Louis Duthoit..., 1979.

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

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