Dossier d’œuvre architecture IA02002850 | Réalisé par ;
Dufournier Benoît
Dufournier Benoît

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, la communauté d'agglomération de Saint-Quentin
Ancienne poudrerie, puis minoterie et huilerie Hardempont, puis entrepôt commercial
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Communauté d'agglomération et ville de Saint-Quentin

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Lieu-dit Ville close
  • Adresse 29 rue de la Grange , boulevard Victor-Hugo
  • Cadastre 1821 D 1041  ; 2004 BC 78, 80, 253, 331, 332, 335
  • Dénominations
    minoterie, huilerie
  • Appellations
    Hardempont
  • Destinations
    entrepôt commercial
  • Parties constituantes non étudiées
    logement patronal, logement de contremaître

En 1817, M. Hardempont, entrepreneur de roulage, fonde sur ce site, précédemment occupé par une poudrière, une minoterie associée à une huilerie, équipée d'un mécanisme à quatre paires de meules et d'une machine à vapeur de 6 CV provenant d'Angleterre. L'édifice comprend également un vaste établissement de roulage, menacé par la construction d'un bastion, en 1818 (cf. annexe). Les nuisances sonores, dues au fonctionnement nocture de l'huilerie, entraînent la condamnation de M. Hardempont, en 1834, à la suite des plaintes portées notamment par ses concurrents (cf. annexe). M. Hardempont, en association à M. Minard-Mismaque, acquiert une ancienne filature, située plus à l'ouest, sur l'actuel boulevard Victor-Hugo. La minoterie-huilerie de la rue de la Grange, mise en faillite par le tribunal de commerce dès 1835, semble cesser toute activité entre 1843 et 1850. L'ensemble est alors constitué de la minoterie et de l'huilerie (ou tordoir) entre lesquelles s'intercale la salle de la machine à vapeur, ainsi que des magasins et entrepôts, et deux logements de contremaître et patronal. Vers 1854, la Compagnie des Messageries Générales de France, sans doute propriétaire des terrains, envisage le lotissement et le percement d'une voie nouvelle, parrallèle au boulevard. Le projet est abandonné. Au cours des années 1860 le site est scindé en deux : à l'ouest, à l'angle du boulevard et de la rue de la Grange, se situent les logements, acquis et remaniés par les industriels Boca-Wulvérick (logement patronal d'Ernest Boca en 1890), à l'est l'ancienne minoterie-huilerie. Cette dernière, transformée en entrepôt commercial, abrite un négoce de charbon dans les années 1860 (Dickens et Cie), repris dans les années 1890 par Alfred Hémond, autre négociant en charbon implanté alors place du Huit-Octobre. Celui-ci cède le site à Eugène Touron en 1910, qui le loue à un autre marchand de charbon, M. Rostaing (les Docks de Saint-Quentin), en 1914. Au lendemain de la guerre, Eugène Touron réunit l'ancienne minoterie-huilerie à sa filature de coton et construit, à l'emplacement des bâtiments qu'il fait raser, la chaufferie de l'usine. En 1921, la famille Bris-Boca cède à Eugène Touron le logement patronal et le logement de contremaître qu'il réaffecte au personnel de la filature. Avec les logements construits en bordure de la rue de la Grange en 1924, ce sont les seuls vestiges du site de la filature Touron rasée en 2002. Cette minoterie est dotée dès 1817 d'un ensemble de quatre paires de meules, mises en mouvement par une machine à vapeur. Selon certaines sources, la machine proviendrait d'Angleterre. En réalité, il semble plutôt qu'elle soit construite par un ingénieur anglais, Edwards (collaborateur de Woolf), qui, installé après 1815 en France, reprendra par la suite les ateliers des frères Périer à Chaillot. L'autorisation de remplacement de cette machine est accordée dès novembre 1820.

L'ancien logement patronal, situé à l'angle de la rue de la Grange et du boulevard Victor-Hugo, est construit en brique. Les façades sur cour sont enduites. Il se compose d'un sous-sol, d'un étage carré et d'un étage de comble, couvert d'un toit en pavillon en ardoise. Le soubassement du bâtiment, les encadrements de baies, les bandeaux qui parcourent les façades au niveau des linteaux et des appuis de fenêtre, sont en pierre de taille. L'angle sur rue du bâtiment est légèrement coupé. Une extension au logement patronal, formant le hall d'entrée, est couvert en terrasse. L'ancien logement de contremaître est entièrement construit en brique. L'étage carré est couvert d'un toit à longs pans avec une croupe, en ardoise.

  • Murs
    • calcaire
    • brique
    • enduit
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
  • Énergies
    • énergie thermique
    • produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Il s'agit alors de l'une des deux premières minoteries à vapeur construite à Saint-Quentin, avec celle de M. Nobécourt-Caulier (ou Cordier), rue du Gouvernement. Elle est conçue pour adopter la nouvelle méthode de mouture importée en France à partir de 1815, la "mouture à l'Anglaise".

Documents d'archives

  • AC Saint-Quentin. Série G ; 1 G 61. Matrice des propriétés baties [1842-1846].

  • AC Saint-Quentin. Série G ; 1 G 24 à 93. Matrices des contributions personnelles et des patentes. 1864-1914.

    année 1895 (1 G 44)
  • AC Saint-Quentin. Série D ; 3 D 17 à 27. Correspondance générale - lettres du Sous-Préfet - 1806 à 1838.

    établissements insalubres - autorisations du 27/10/1820 (remplacement d'une machine à vapeur - usine à blé et à huile - Hardempont) et du 31/10/1834 (Hardempont-Lagnier - maintien d'un tordoir à huile)
  • AC Saint-Quentin. Série I ; 5 I 2. Hygiène et salubrités - Etablissements insalubres et dangereux - [1836-1877].

    Décembre 1834 - Hardempont, fabricant d'huile - procédure pour stopper la production nocturne
  • AC Saint-Quentin. Non coté. Matrices cadastrales - 3e série - 1911/1926, [les mêmes matrices sont conservées aux archives départementales : AD Aisne. 4 P 691/2 à 9].

    Case 2957 - Alfred Hémond Veuve
  • BM Saint-Quentin. Fonds local. Annuaires et almanachs.

    années 1834-1914
  • AD Aisne. Série P ; 4 P 691/11 à 19. Matrices des propriétés mixtes et non bâties - Première série (1827-1883).

    état des sections (matrices lacunaires : folio manquant) - 1831 - Hardempont (D''2656) - Maison et moulin à vapeur - Boulevard Saint-Martin
  • AD Aisne. Série U ; 255 U 174. Justice de Paix de Saint-Quentin - Actes de sociétés - Constitutions - Statuts - Dissolutions.

    1913 - Création des Docks de Saint-Quentin (achat et vente de charbon)

Bibliographie

  • Le Journal de la ville de Saint-Quentin et des communes environnantes.

    n°787, 14-12-1834 ; n°814, 22603-1835
  • BRAYER, J.B.L. Statistique du département de l´Aisne, publiée sous les hospices de M. Le Comte de Floviac, préfet et de MM. Les membres du Conseil Général. Laon : imp. De Melleville, 1824-1825.

    p. 37
  • LECOINTE, Alexandre. Annuaire du département de l'Aisne : pour l'année 1845. Laon : Lecointe, n.d. 35e année.

    Liste des brevets déposés en 1840 - Hardempont Auguste Louis - Procédé de décoloration et filtration des huiles
  • PICARD, Charles. Saint-Quentin de son commerce et de ses industries (1789-1866). Jules Moureau, 1867. Tome 2.

    p. 568
  • Etude de Me Béranger, avoué à Saint-Quentin. Vente par expropriation forcée [etc]. Le Journal de Saint-Quentin, 25-06-1854.

Documents figurés

  • Place de Saint-Quentin - Plan des limites intérieures militaires [détail]. Plan, encre, lavis, 67 x 54 cm, 22 messidor an 8, par Védié (adjudant du génie). (Musée Antoine Lecuyer ; non coté).

  • Ville de Saint-Quentin. Supplément à la section D de la ville. 2e feuille. Plan cadastral, manuscrit, couleur, 1 : 2500, [1821-1831] (AC Saint-Quentin ; non coté).

  • Plan de l'usine de Tour-I-Val située sur le boulevard Saint-Martin, à Saint-Quentin (Aisne). Plan, encre, 1 : 400, 25 x 35,5 cm, [1857] (AC Saint-Quentin. Série O ; 1 O 4. Cession de terrains par suite d'alignement et numérotage - 1819 à 1870).

  • Plan de la rue projetée sur le terrain de l'usine de Tour-Y-Va à St-Quentin. Plan sur toile, encre, lavis, 1 : 200, 69 x 59 cm, 1857 (AC Saint-Quentin. Série O ; 1 O 4. Cession de terrains par suite d'alignement et numérotage - 1819 à 1870).

  • [Plan du site de l'ancien moulin Hardempont]. Plan, encre, 1 : 250, 63 x 49 cm, [1875-1900] (AC Saint-Quentin. Service de l'Urbanisme ; Voirie. Dossier n° 224 - rue de la Grange).

  • Propriété de Monsieur Touron - Plan général de l'immeuble 35 bd Victor-Hugo (St-Quentin) - Dommage n° 2. Tirage de plan, 1 : 200, 42 x 53 cm, 04-09-1919, par Nalet Maurice (architecte). (AD Aisne. Série R ; 15 R 1871. Dommages de guerre. Dossier n° 7611 - Eugène Touron).

  • Alfred Hémond. Papier à en-tête, 9-01-1891 (AC Saint-Quentin. Service de l'Urbanisme ; Voirie. Dossier n° 185 - rue des Faucons).

  • Alfred Hémond. Papier à en-tête, 9-02-1894 (AC Saint-Quentin. Service de l'Urbanisme ; Voirie. Dossier n° 185 - rue des Faucons).

  • Vue aérienne. Photogr. pos., n. et b., 16 h, altitude 5000 m., format 178 x 238 mm., 30-06-1918 (AD Aisne ; 28 Fi Saint-Quentin 1).

  • [Vue aérienne de Saint-Quentin vers 1933-1936]. Photogr. pos., n. et b., série H 306, 23 x 16,5 cm [1933-1936]. Photographie de la Compagnie Aérienne Française (BM Saint-Quentin. Fonds local : photographies aériennes).

  • [Vue aérienne du site vers 1989]. Photogr. pos., coul., n° 71, 17,5 x 24,5 cm, [1989] (BM Saint-Quentin. Fonds local : photographies aériennes).

Annexes

  • Les établissements Hardempont en 1818, et leur importance industrielle et commerciale à Saint-Quentin
  • La condamnation pour nuisance sonore en 1834
  • Mise en vente de la minoterie Hardempont en 1854
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Communauté d'agglomération et ville de Saint-Quentin
Dufournier Benoît
Dufournier Benoît

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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