Dossier d’œuvre architecture IA80009683 | Réalisé par
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Val-de-Nièvre
Château de Fransu
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Domart-en-Ponthieu
  • Commune Fransu
  • Adresse 1 rue, dite Grande-Rue
  • Cadastre 1833 A2 701, 707-709  ; 1983 D 44, 46, 48, 313, 314
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, ferme, jardin d'agrément, jardin potager, pavillon de jardin, cour, mur de clôture, portail

Un château médiéval se situait dans le parc de l'actuel château, à proximité de la rue Madame. Il est délaissé avant le 16e siècle par les seigneurs qui n'y résident guère, mais conserve sa ferme seigneuriale. Détruit à la Révolution puis démantelé dans les premières années du 19e siècle, il en subsiste seulement la muche (carrière souterraine) creusée à son emplacement au 16e ou au 17e siècle. Comme l'indique la date de 1670 inscrite sur un mur extérieur de l'actuel logis, un premier édifice aurait été érigé à cette époque, probablement à l'initiative de Marie-Claude de Monchy, épouse de Charles, marquis de Sailly. Par acte passé devant maître Lemoine, notaire à Paris, le 25 juillet 1737, Louis, marquis de Sailly, vend la seigneurie de Fransu à Adrien Jacques Wignier, chevalier, capitaine d'infanterie et contrôleur des guerres, qui ajoute à son patronyme le nom de sa nouvelle terre. L'acte de vente ne mentionnant pas de maison seigneuriale, c'est probablement le nouveau seigneur qui fait aménager peu après le corps de bâtiment de 1670 pour y établir une résidence, en y faisant notamment ajouter un pavillon au sud. La modestie de la construction indique une maison des champs assez caractéristique de l'époque, seulement accompagnée de deux ailes de communs bordant la cour.

Au début du mois de juillet 1791, le château est saccagé et incendié en partie. En 1809, le domaine passe par héritage à Armand Douville (1793-1845), écuyer, officier de cavalerie et futur aide de camp du prince de Croÿ, qui relève à son tour le nom de Franssu. Entre 1833 et 1845, il fait ajouter un avant-corps central au corps de logis, qui est diminué à son extrémité nord pour le dégager de l'aile des communs en retour d'équerre sur la cour, et y faire construire un pavillon symétrique à celui du sud.

En 1854, est mentionnée une construction nouvelle et en 1862 un agrandissement de construction (matrice des propriétés foncières), sur la parcelle A 707 (château et communs). De fait, sous le Second Empire, de nombreux aménagements du domaine sont réalisés pour Henri Armand Douville de Franssu (1823-1870), membre fondateur de la Société des agriculteurs de France. C'est probablement à cette époque qu'un avant-corps central est ajouté au corps de logis, qui est diminué à son extrémité nord pour le dégager de l'aile des communs en retour d'équerre sur la cour, et où est construit un pavillon symétrique à celui du sud. Le mur de clôture de la cour et la grille sont avancés sur la rue, et les deux ailes de communs remaniées et agrandies.

De même, la ferme est reconstruite et agrandie sur la parcelle voisine (A 706), acquise à cette occasion à l'angle de la Grande-Rue et de la rue Madame. Une écurie caractéristique des bâtiments d'accompagnement de style régionaliste, proposés par les traités d'architecture contemporains. Une distillerie d'alcool de betterave (système Champonnois) et une huilerie d’œillets avec pilon sont installées dans la ferme, selon le projet du 1er juillet 1862 avec plan de l'ingénieur parisien A. Bonnaterre. La distillerie est mentionnée comme construction neuve en 1863, et détruite en 1869 (matrice des propriétés foncières). L'ancienne distillerie de betterave a été étudiée en 1990 dans le cadre du pré-inventaire du patrimoine industriel de la Somme. Le jardin du château a été repéré dans le cadre du pré-inventaire des jardins remarquables de Picardie en 1995 (n° 061D/IA80000434).

Le corps de logis principal s'élève au fond d'une cour fermée par une grille en fer forgé. Il est formé d'un rez-de-chaussée surélevé surmonté d'un étage de comble. Un avant-corps de calcaire à trois travées marque le centre de la façade. Il est prolongé par un devant de lucarne flanqué d'ailerons à volutes et couronné d'un fronton triangulaire portant les initiales D et F (Douville de Franssu). L'ensemble est construit en brique et pierre, à assises alternées pour le corps de logis principal dont le soubassement est formé d'une assise en damier de brique et silex. Sur les pavillons latéraux, seuls les encadrements de baies et les chaînes d'angle sont en calcaire. Le pignon sud est en calcaire avec soubassement et linteau cintré des baies en brique, alors que le pignon nord est en brique, encadré par des chaînes horizontales et des chaînes d'angle en calcaire. La cour qui précède le château à l'est est flanquée des deux corps de bâtiments bas en brique et pierre abritant les communs. Le bâtiment sud borde également la cour de l'ancienne ferme du château, très remaniée. Celui du nord donne sur un potager clos de mur, complété dans l'angle nord-ouest par un pavillon en rez-de-chaussée dit maison du jardinier. À l'est de la ferme, une cour secondaire est bordée par un bâtiment abritant une écurie et une remise. De nombreux bâtiments d'exploitation en tôle bordent la rue Madame. Le jardin, qui prolonge le corps de logis à l'ouest, ne se présente plus que sous la forme d'une grande pelouse, mais il a conservé sa perspective à travers le bois.

  • Murs
    • calcaire
    • brique
    • pierre de taille
    • appareil en damier
    • brique et pierre à assises alternées
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier en H
  • Étages
    en rez-de-chaussée surélevé, étage de comble, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • toit à deux pans
    • croupe
    • croupe brisée
    • pignon couvert
    • pignon découvert
  • Jardins
    groupe d'arbres, pelouse
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 2004/08/18
  • Précisions sur la protection

    Château (façades et toitures), grille d´honneur en fer forgé, parc en totalité comprenant l´ancien potager clos de murs et la maison du gardien (façades et toitures) (cadastre D 313, 314, 44, 48) : inscrit MH par arrêté du 18 août 2004.

  • Référence MH

Malgré les modifications du 19e siècle, le château de Fransu appartient au type du château de plaisance en rez-de-chaussée du 18e siècle, assez proche notamment, avec ses deux courtes ailes en retour d'équerre, du château de Bézencourt à Hornoy.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série P ; 3 P 348/4. Matrice des propriétés foncières, 1836-1914.

  • AD Somme. Série M ; M 81757. Projet de distillerie et d'huilerie à vapeur pour M. Douville de Franssu, 1er juillet 1862.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 348/7. Fransu. Matrice des propriétés bâties, 1882.

Bibliographie

  • LONGUET, Patrick. Fransu. La mémoire d'un village picard. Tapuscrit, 2000 (non paginé).

  • SEYDOUX, Philippe. Gentilhommières en Picardie. Ponthieu et Vimeu. Paris : Editions de la Morande, 2003.

    p. 52-53, 231
  • INVENTAIRE GENERAL DU PATRIMOINE CULTUREL. Région PICARDIE. Le Val de Nièvre, un territoire à l'épreuve de l'industrie. Réd. Frédéric Fournis, Bertrand Fournier, et al. ; photogr. Marie-Laure Monnehay-Vulliet, Thierry Lefébure. Lyon : Lieux Dits, 2013. (Images du patrimoine ; 278).

    p. 75

Documents figurés

  • Fransu. Plan cadastral : section A2, dessin à l'encre, à l'aquarelle et au lavis sur papier, Fauvel géomètre, 1833 (AD Somme ; 3 P 1362/3).

  • Fransu. Le château, carte postale colorisée, 2e quart du 20e siècle (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

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