Dossier d’œuvre objet IM62003973 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
  • mobilier et objets religieux
  • patrimoine de la Reconstruction
Chemin de croix de l'église Saint-Nicolas de Bapaume
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Sud-Artois - Bapaume
  • Commune Bapaume
  • Adresse rue de l'église
  • Dénominations
    chemin de croix

L'ensemble des scènes représentées est conforme à la liste établie par le pape Clément VII.

Tous les tableaux présentent une scène sur fond bleu, avec quelque fois un paysage de collines basses à la végétation rase en arrière-plan. Seule la station I, qui illustre la condamnation par Ponce Pilate, montre un décor d'architecture antique (une longue colonnade). C'est également la seule où une foule est représentée. La seule, enfin, où un rouge franc est utilisé : il est employé pour peindre la tunique du Christ.

Les couleurs utilisées sur les autres toiles relèvent d'une gamme plus éteinte : bleu du manteau de la vierge, orangés et bruns des tuniques des soldats ou des femmes de Jérusalem et de Véronique, blanc bleuté de la tunique du Christ.

Hormis le Christ, aucun des personnages n'est représenté de face. Sauf à de rares exceptions (Ponce Pilate sur son trône, soldat portant la croix à la station III, la vierge agenouillée de la station XIII), les personnages sont présentés à mi-corps.

Aucune scène ne présente de mouvement : tous les personnages semblent figés au milieu d'une action.

Cette absence d'agitation, la simplification des volumes des vêtements, la disparition des décors et de la foule autour du Christ, et la douceur de la palette colorée apportent à ce chemin de croix une grande sérénité en même temps qu'elles laissent la place à la tristesse des différents protagonistes.

Le chemine de croix avant la Première Guerre mondiale

Dans son Histoire de la ville de Bapaume publié en 1884, l'abbé Bédu (p. 368 à 373) évoque l'emplacement de la première station du chemin de croix et conclut en disant que "le chemin de croix vraiment monumental [...] et tous les décors font de cette église un des édifices religieux les plus remarquables du diocèse". Il ajoute que "Les tableaux qui, par la correction des dessins, par l'expression profondément chrétienne, rappellent les siècles de foi, sont dus à M. Demory d'Arras".

Dégardin (1945) donne des informations précises sur la répartition des différentes stations dans les chapelles des bas-côtés : sept de chaque côté présentées par ordre chronologique en partant du chœur. Aucun rythme particulier dans l'occupation des chapelles n'est perceptible : certaines ont une station, d'autres deux, et d'autres encore aucune ! Le chemin de croix est complet et compte 14 stations. Aucune précision sur l'apparence du chemin de croix lui-même n'est apportée par Dégardin, hormis qu'il est "en carton romain en relief".

Le chemin de croix actuel

Les 14 stations du chemin de croix actuel ont été peintes par l'artiste local Daniel Langlet, à la fin de la reconstruction de l'église. Ce sont des habitants de Bapaume qui ont servi de modèles. Il est béni en septembre 1937.

On doit aussi à Daniel Langlet le Tableau commémoratif des morts de la première guerre mondiale peint en 1920 (et toujours conservé dans l'église) et le Monument aux morts de la Grande Guerre.

Le chemin de croix a été restauré en 2013.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1937, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Langlet Daniel
      Langlet Daniel

      Né et mort à Bapaume. Après des études à l’École des Beaux-Arts de Lille puis de Bruxelles, il s'installe dans sa ville natale comme artiste peintre (recensement de 1931) et marchand de couleurs au décès de son père en 1940 (magasin rue des récollets). Il enseigne également le dessin au collège Saint Jean Baptiste.

      En 1920, il peint le tableau commémoratif des morts installé dans l'église St Nicolas, pour laquelle il réalise également entre 1933 et 1937 les tableaux du chemin de croix et le décor en fausses mosaïques de la chapelle Notre Dame de Pitié.

      On lui doit le modèle du monument aux morts de la première guerre mondiale en 1925.

      Il a également peint le chemin de croix de la chapelle du collège Saint Jean Baptiste en 1930.

      Lucien Langlet est son fils.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      peintre signature

Le chemin de croix, peint à l'huile sur toile, est complet. Il est installé par groupe de deux stations dans les chapelles latérales, en démarrant par la première chapelle du bas-côté nord.

Les scènes représentées dans les différentes stations sont conformes à celles préconisées depuis Clément VII (voir annexe Petite histoire des chemins de croix), même si les titres portés sur la traverse basse du cadre ne sont pas toujours ceux officiels. Ainsi la station VI s'intitule par exemple "Jésus récompense Sainte Véronique" et non "Sainte Véronique essuie le visage de Jésus".

Tous les tableaux ont des dimensions identiques et sont présentés de la même manière : la toile, de format rectangulaire horizontal, est encadrée par un important cadre en bois d'inspiration art déco. Les côtés sont en marche d'escalier d'épaisseur et de hauteur dégressives, tout comme l'entourage de la croix au sommet du cadre. Le haut et le bas du cadre sont une simple traverse. La traverse supérieure est décorée de deux branches d'épines entrelacées. Le cadre repose sur deux gros supports.

  • Catégories
    peinture, menuiserie
  • Matériaux
    • chêne
    • matériau textile
  • Précision dimensions

    Ouverture du cadre : 79 cm de large sur 114 de long. Cadre : 105 cm de large sur 158 de long. Hauteur totale avec la croix et le support : 130 cm.

  • Inscriptions & marques
    • signature
    • date
  • Précision inscriptions

    Chaque tableau porte, en lettres peintes sur le bois de la partie inférieure du cadre, le titre de la station qu'il illustre. Dans la croix qui achève le cadre, le numéro de la station est gravé en chiffres romains.

    Seuls deux tableaux sont signés "DanieL" et datés (1937). Il s'agit des stations 5 et 11.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • DÉGARDIN, Gaston. Rues et monuments de Bapaume. Arras : Presses de l'imprimerie centrale de l'Artois, 1945.

    p. 90 à 100.
  • BEDU, Louis (abbé). Histoire de la ville de Bapaume depuis son origine jusqu'à nos jours. Arras : Typographie Rousseau-leroy, 1867. Réédition : Autremencourt : Lorisse, 2004. Collection "Monographies des villes et villages de France".

    p. 368 à 373.

Annexes

  • Petite Histoire des Chemins de Croix
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.