Dossier d’œuvre objet IM02004680 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Croix-reliquaire de la Vraie Croix
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin

Vers le milieu du 13e siècle, le roi Louis IX donne à son médecin, Roger de Provins, plusieurs reliques dont des fragments de la couronne d'épines et du sépulcre du Christ. Ces dons sont enchâssés dans un reliquaire d'or, que Roger de Provins, qui est aussi chanoine et chancelier de l'église de Saint-Quentin, remet quelque temps après à la collégiale. A la demande de Roger de Provins, le roi donne en 1251 à la collégiale une portion de la croix du Christ, qui devient la principale relique de l'église. Aucune information ne nous est parvenue sur le reliquaire de ce bois insigne, jusqu'en 1693. A cette date, le bois se trouve enchâssé dans une grande croix d'argent doré, qui figure encore parmi le mobilier de la collégiale lors de l'inventaire de 1792. Ce reliquaire est envoyé à la Convention nationale en novembre 1793, avec l'ensemble des objets en métaux précieux provenant des églises de la ville. La relique ayant été sauvée sous la forme de deux morceaux de taille inégale, ces derniers sont placés dans des croix de bois doré en 1805, ou vers cette époque, après la reprise du culte caltholique. En 1834, la croix qui abrite la plus importante relique est détériorée et jugée indigne de son usage. La confrérie de la Sainte-Croix aspire alors à la remplacer par une croix en argent doré, au moyen d'une souscription. Le dessin du nouveau reliquaire est conçu par Louis-Claude-Gabriel Vatin-Robert (serrurier à Saint-Quentin) et l'objet est réalisé par l'orfèvre saint-quentinois Philippe Auguste Rigeasse (les noms sont inscrits sur le socle de l'objet). Le 3 mai 1835, l'archiprêtre François Grandmoulin peut déposer la relique dans la nouvelle croix. L'objet profite de réparations en 1861. Par la suite, la relique est retirée de la croix à deux reprises, pour être soustraite à d'éventuelles profanations pendant les guerres. Elle est transportée à Bruxelles en septembre 1870 et ne revient à Saint-Quentin qu'en juillet 1875. Elle est à nouveau ôtée de la croix en septembre 1915 et emportée en Belgique en juin 1917. Elle ne regagne la France qu'une fois la paix revenue. La croix est restaurée en 1932, à l'occasion du jubilé archipresbytéral de l'abbé Léon Démaret, et la relique y retrouve sa place le 13 octobre 1935.

La croix-reliquaire est constituée de deux éléments : le socle de plan rectangulaire, qui repose sur quatre pieds, et la croix qui est amovible. L'ensemble est réalisé en argent doré, repoussé et ciselé. Le socle dissimule un système en fer qui le renforce et qui, en faisant ressort, permet à cet élément de supporter le poids de la croix sans plier. La croix est formée d'un placage d'argent doré sur une âme de bois. La relique prend place dans un renfoncement ménagé à la base du montant. L'objet est orné d'un décor en relief, repoussé et ciselé dans la masse, et d'éléments en relief et ronde-bosse, rapportés.

  • Catégories
    orfèvrerie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
    • pied, 4
    • présence d'une âme
  • Matériaux
    • argent, en plusieurs éléments fondu, repoussé, poli, ciselé, doré, ajouré, décor en relief, décor dans la masse, décor rapporté, décor en ronde-bosse
    • bois, structure taillé
  • Précision dimensions

    H = 137 ; la = 54 ; pr = 31.

  • Iconographies
    • figure biblique, Christ en croix, I.N.R.I., la couronne d'épines, lance, éponge, clous, palme, I.H.S.
    • ornementation, en pied, de profil, couronne végétale, saint Quentin ange
  • Précision représentations

    Le socle est orné de frises de rosaces et d'un motif trèflé. La partie supérieure comporte un décor d'écailles. Des trilobes et quadrilobes recouvrent les pieds. A l'avant du socle, deux anges, debout et de profil, tiennent une couronne végétale au-dessus d'un médaillon ovale renfermant le buste de saint Quentin (armoiries de l'ancien chapitre et de la ville). La base de la croix, en forme de colonne, comporte un chapiteau dont la corbeille est recouverte de feuilles d'eau. Cette partie inférieure est entourée d'une balustrade cantonnée par quatre clochetons. L'espace réservé à la relique est bordé de colonnettes. La monture de la relique comporte une représentation de la couronne d'épines, de la lance et de l'éponge au bout de la tige. En dessous du morceau de bois, deux palmes entourent les lettres IHS et les trois clous. La partie supérieure du montant de la croix et la traverse s'achèvent en quadrilobes. La croix est ornée d'un Christ, surmonté par un titulus portant l'inscription INRI.

  • Inscriptions & marques
    • signature, gravé, sur l'oeuvre
    • inscription concernant le lieu d'exécution, gravé, sur l'oeuvre
    • inscription, gravé, sur l'oeuvre
    • date, gravé, sur l'oeuvre
    • poinçon de maître, sur l'oeuvre
    • 1er titre départements 1819-1838, sur l'oeuvre
    • grosse garantie départements 1819-1838, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    A l'avant du socle, est gravée l'inscription suivante : LE 3 MAI 1835 / PAR LES SOINS DE MR FRANÇOIS GRAND-MOULIN CURÉ ARCHIDIACRE DE SAINT QUENTIN, / ET LA LIBÉRALITÉ DES PAROISSIENS DE TOUT AGE, DE TOUT SEXE ET DE TOUTE CONDITION, / POUR RENFERMER LA PRÉCIEUSE RELIQUE DE LA VRAIE CROIX DONNÉE PAR ST LOUIS A CETTE ÉGLISE. La signature de l'auteur du modèle est gravée au-dessus de l'un des pieds antérieurs : PLAN ET DIRECTION DE VATIN-ROBERT. La signature de l'orfèvre et le lieu d'exécution sont gravés au-dessus de l'autre pied : FAIT PAR RIGEASSE A ST QUENTIN. Le poinçon de 1er titre de l'argent, le poinçon de grosse garantie (tête précédée du chiffre 2) et le poinçon de l'orfèvre Rigeasse (initiales AR, sous un croissant de lune et au-dessus d'une étoile à cinq branches, le tout dans un losange vertical) sont insculpés sur l'un des côtés du socle et sur le titulus du Christ.

  • État de conservation
    • bon état
  • Précision état de conservation

    La croix est en bon état. Il y manque seulement, dans le décor en relief qui est rapporté à l'avant du pied, la moitié inférieure du corps de l'ange gauche.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • AC Saint-Quentin. Série D ; 1 D 5. Registre des délibérations du Conseil Général de la commune, du 27 brumaire an 2 au 29 messidor an 2.

    folios 3 verso, 4 recto (délibérations des 27 et 28 brumaire an 2)
  • AC Saint-Quentin. Série P ; 1 P 5.

    Inventaire des meubles et objets servant au culte, réalisé d'octobre à décembre 1792, folios 8 verso et 9 recto
  • AC Saint-Quentin : 6 S 1. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (21 mars 1811-10 janvier 1836).

    p. 430-431 (délibération du 5 octobre 1834)
  • AC Saint-Quentin; Série S ; 6 S 5. Registre des délibérations du bureau des marguilliers de la fabrique de Saint-Quentin (21 mars 1811-9 juillet 1877).

    folio 155 verso (séance du 9 juillet 1861)
  • A Évêché Soissons : 3 F 1805. État de la paroisse de la ville de Saint-Quentin (mai 1805).

    p. 2
  • A Evêché Soissons : 4 G 1. Saint-Quentin. Reliques et reliquaires.

    Authentique, daté du 13 octobre 1935
  • Société académique de Saint-Quentin : Jubilé archipresbytéral de Monsieur le Chanoine L. Démaret à la basilique de Saint-Quentin. 1907-1932 (brochure).

Bibliographie

  • COLLIETTE, Louis-Paul. Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, civile et militaire de la province de Vermandois. 3 volumes. Cambrai : Samuel Berthoud imprimeur, 1771-1772.

    t. 2, 1772, p. 638-639, 758.
  • DREILING, Prof. Dr. Raymund. Die Basilika von St. Quentin. Ihre Geschichte und ihr Charakter. St. Quentin, 1916.

    p. 44
  • GOMART, Charles. Extraits originaux d'un manuscrit de Quentin de La Fons intitulé Histoire particulière de l'église de Saint-Quentin, publiés, pour la première fois, par Ch. Gomart. Saint-Quentin : librairie Doloy, 1854, t. 1er.

    p. 301
  • HACHET, Jules. La basilique de Saint-Quentin. Son Histoire - Sa Description. Troisième édition. Saint-Quentin : Imprimerie moderne, 1926.

    p. 33
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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