• inventaire topographique, canton d'Aubenton
Eglise paroissiale Saint-Nicolas d'Aubenton (détruite)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes des Trois Rivières - Aubenton
  • Commune Aubenton
  • Adresse rue Saint-Nicolas
  • Cadastre 1986 B2 180 à 181, 649 à 650, 740 à 741

Le milieu du 13e siècle est une période de prospérité pour Aubenton, dotée en 1238 d'une charte de commune par Nicolas V, seigneur de Rumigny. L'expansion démographique conduit à la création d'une deuxième paroisse, Saint-Nicolas, située dans les faubourgs au sud de la ville, à proximité de la porte de Saint Nicolas. Les travaux débutent en 1257, en 1259 une charte en fait la succursale de Notre-Dame d'Aubenton. Sa construction est liée à la présence, attestée dès la fin du 12e siècle de fabriques d'étoffes et de tissage, une corporation de foulons existant dès 1183. Le portail de la façade occidentale était orné de représentations de foulons. Le 26 août 1624 il est fait mention de travaux à entreprendre sur la poutre de gloire et le pupitre de l'église par Charles Ghoiset, "Maître peintre à Fumay Pays de Hainaut". L'église semble être en mauvais état dès la 2e moitié du 17e siècle. En 1682 le portail et la façade occidentale s'effondrent, entraînant la reconstruction de celle-ci. Le 23 août 1682 la réunion des paroissiens traite des travaux à entreprendre au comble et à la charpente de la tour" nouvellement rétablie par Nicolas Petit et Ambroise Pringot, maîtres charpentiers demeurant à Blanchefosse". Un état complet des réparations "des defectuosités" le 1er novembre 1683 montre la nécessité de reconstruire partiellement voire totalement les arcades et les voûtes du choeur et des chapelles latérales dont celle du rosaire, tout comme les "fenêtres tant au dessus du grand autel que celle des côtés qui sont aussi défectueuses attendu qu'elles menacent aussi ruine". L'église a vraisemblablement fait ainsi l'objet d'une campagne importante de reconstruction. Le procès-verbal de la visite du 15 juin 1742 concernant les litres et armoiries mentionne la présence de "108 toises littres et 40 blasons tant en dedans que dehors", avec sur le devant de la porte "2 blasons défigurés à coup de pierre ce qui n'a pu être fait que par les enfants". En 1745, l'église dont le patron est l'abbaye de Saint-Michel, également décimateur avec Saint-Etienne de Reims, compte près de 300 communiants, le revenu de la fabrique est de 200 livres. Elle comportait deux bas-côtés et un clocher sur l'avant-nef, mesurant 35 métres de longeur sur 15 environ de largeur. La vente comme bien national le 5 Thermidor an II, pour près de 2000 livres, la décrit comme bâtie en pierre de taille et couverte en ardoise, ce "bâtiment servant ci-devant d'église de St Nicolas de 16 toises, un pied de long sur 4 toises 2 pieds de large et 5 toises de haut, 2 bas côtés servant d'allées de 6 toises de long sur 2 toises 3 pieds de haut et 1 toise 1 pied de la large, la devanture en pignon droit et le derrière 5 toises en avançant sur le bâtiment un peu plus étroit et le bout en pointe en pignon rabbatu". L'église comportait aussi un cimetière. La Révolution est fatale à cette église, décidant de la suppression de la paroisse. Malgré une pétition des habitants, le 11 février 1790, pour la conserver, l'église est fermée, transformée en grange à foin puis en fabrique de salpêtre. Le 5 Messidor an II (23 juin 1794), l'église est "occupée pour le présent par l'atelier de la fabrication de salpêtre", et est achetée le 13 Messidor An II par Joseph Cherpin avec "un terrain vague appelé le cimetière contenant 88 verges ou environ" pour 612 livres et 440 pour le cimetière. Il est précisé que "l'objet commissionné n'était pas loué en 1790 servant alors au culte catholique". A partir de 1798 elle est démolie pour en vendre les matériaux. Dès le 1er quart du 19e siècle toute élévation semble avoir disparue. A son emplacement est bâti, sur les parcelles B2 180 à 181, 649 à 650 et 740 à 741, un ensemble de maisons. Peu d'éléments du décor intérieur ont survécu, outre la statue de Vierge à l'Enfant en bois polychrome du 15e siècle et la statue de saint Nicolas qui sont réputées traditionnellement en provenir (église Notre-Dame d'Aubenton), le Christ en croix de Logny-les-Aubenton pourrait être celui décrit en 1624 comme ornant la poutre de gloire.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 13e siècle
    • Principale : 4e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1257, daté par travaux historiques
    • 1682
  • Murs
    • calcaire
  • Toits
    ardoise
  • État de conservation
    détruit

Cette église, dont aucune élévation n'a subsisté, est liée tant à l'histoire urbaine de la ville d'Aubenton, qu'au rôle jouée par l'industrie drapière au Moyen-Age.

Annexes

  • Références documentaires
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 1999
Articulation des dossiers
Fait partie de