Dossier d’œuvre architecture IA02001868 | Réalisé par
  • patrimoine de la Reconstruction, Chemin des Dames
Église paroissiale Sainte-Benoîte de Craonnelle
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Chemin des Dames - Craonne
  • Commune Craonnelle
  • Adresse rue du Château
  • Cadastre 1962 AB 177

Le plan en croix latine de l´église du 16e siècle était composé de trois vaisseaux d'une longueur de trois travées chacun. De style gothique flamboyant, l'édifice, dédié à sainte Benoîte, était entièrement construit en brique et pierre de taille pour les ouvertures. Le clocher-porche était coiffé d´un toit octogonal brisé. L´entrée de l´édifice, matérialisée par un portail surmonté d´une rose, était située en face du château ; les bourgeois pouvaient ainsi y entrer sans devoir passer par le village. Le chevet en pierre de taille à cinq pans était percé de baies hautes à arc brisé et remplages. La nef principale était surmontée de voûtes ogivales, flanquée de deux collatéraux. L´intérieur tout entier subit une ultime restauration au 19e siècle (enduit au ciment blanc et faux appareillage) : l'un des collatéraux ainsi que le clocher furent reconstruits en 1875. En juillet 1916, l´église est déjà touchée par les bombardements. En juillet 1917, l´édifice est quasiment détruit. Seuls quelques pans de murs ont résisté. D'après le dossier de dommages de guerre, un premier projet de construction est établi dès 1922 par Edouard Monestès, architecte ayant travaillé pour les chantiers du Cardinal (un premier architecte local avait été désigné initialement). Le dossier de reconstruction prévoyait le remploi de la baie méridionale de l'abside du 15e siècle, un côté de la nef (1875), le bas-côté sud et une partie du clocher (1875). Mais il semble être rapidement abandonné pour des raisons financières puisque la commune adhère le 22 janvier à la coopérative de reconstruction des églises du diocèse de Soissons. La première proposition, faite en octobre 1928, est acceptée par le comité technique en juillet 1929, qui autorise le début du chantier. En février 1930, des difficultés liées aux conditions climatiques interviennent lors de l'édification des fondations, problème qui semble être réglé en juin 1931. Le chantier, assuré par l'entrepreneur C. Faucon à Soissons, s'achève en novembre de la même année. Le village disposait d'une baraque-chapelle afin de pouvoir assurer le culte pendant toute la durée des travaux. Le nouvel édifice, aujourd´hui occidenté, semble avoir été reconstruit au même emplacement sur le petit tertre surmontant la place du village. L'église de Craonnelle fut partiellement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet, l´artillerie française bombarda la batterie allemande installée à une centaine de mètres de là en mai 1940. L´église, située dans la trajectoire des obus, fut endommagée : la sacristie fut entièrement détruite, une partie du clocher et des vitraux et de la toiture également.

Entièrement constitué de pierre de taille d'appareillage irrégulier, l´édifice de plan centré ne comporte qu´une nef unique étroite et peu profonde, un petit transept et un chœur à cinq pans. L'entrée, située sous le clocher, est donc accessible par un escalier qui prend naissance à l'extérieur de l'édifice et se poursuit sous le porche. Une seconde entrée, située sur la face sud du chœur, conçue par l'architecte pour les personnes ne pouvant emprunter les escaliers, est également utilisée pour introduire les cercueils. Les murs sud et nord, supportés par de petits contreforts, sont percés de baies à arc brisé. Le clocher est établi sur une semelle en béton. Le toit en bâtière des croisillons est couvert en ardoise. Le décor extérieur, bien que discret et géométrique, a fait l'objet d'une certaine recherche : en effet, tous les modillons de la corniche sont différents, les bâtières sont en chevron, le tympan cintré du clocher-porche est orné de motifs en pointe de diamant. L'intérieur, dont l'aspect confiné est dû en partie à la faible hauteur des voûtes ainsi qu'aux couleurs chaudes des vitraux, est orné de motifs à chevrons très sobres concentrés aux chapiteaux et sur la frise répondant aux éléments décoratifs extérieurs. Les arcs doubles, en brique cuite recouverte d'enduit, participent de cette massivité. L'espace ramassé de l'église, ajouté à la surélévation du maître-autel, à l'absence de collatéraux et à la situation de la tribune en hauteur permettant d'accueillir la chorale, offre une visibilité parfaite de l'autel à tous les fidèles. Le plafond est recouvert de plâtre, les murs, en moellon dur, sont enduits.

  • Murs
    • béton
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan centré
  • Couvrements
    • voûte plate
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en bâtière
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

La nouvelle position de l'édifice permet de donner plus d'élévation au clocher et confère une ouverture monumentale à la façade occidentale. Seule une fenêtre à remplages a supporté les bombardements de la Première Guerre mondiale. Elle a été remployée pour éclairer la face sud de l'édifice. Rouen souhaitait la racheter afin de l'intégrer à la reconstruction de la cathédrale. Mais Monestès, en l'incorporant au nouvel édifice, a réussi à sauvegarder ce témoin unique de l'ancienne église.

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série R ; 11 R 6053. Dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale, mobilier de l'église de Craonnelle.

  • AC Craonnelle. 4 H 16. Reconstruction de l´église de Craonnelle.

  • Archives diocésaines de Soissons. Enquête sur l´état des églises en 1940-1945.

  • Médiathèque du Patrimoine. Dossier de reconstruction de l'église de Craonnelle, archives du Comité technique de la société coopérative de reconstruction de l'Aisne : 80/3/15.

Documents figurés

  • Plan et coupe, par André Prieur architecte, 1950 (AD Aisne : 11 R 7594-6).

  • Eglise de Craonnelle, dessin, par Amédée Piette, 3 septembre 1871 (AD Aisne : 8 Fi Craonnelle 1).

  • Craonnelle (Aisne) - La Place et la Fontaine, carte postale, par Robert photographe, 1er quart 20e siècle (AP).

  • Craonnelle - Eglise, choeur et nef, carte postale, [s.n.], 1er quart 20e siècle (AP).

  • Craonnelle - Eglise, carte postale, [s.n.], 1er quart 20e siècle (AP).

  • Eglise et ruines de Craonnelle, carte postale, [s.n.], 1er quart 20e siècle (AD Aisne : 2 Fi Craonnelle 2).

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic