Dossier d’œuvre objet IM62003987 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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Riboulleau Christiane (Contributeur)
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • patrimoine de la Reconstruction
  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
Ensemble de neuf verrières historiées des fenêtres hautes de l'église Saint-Nicolas de Bapaume : scènes de la vie de la Vierge et apparitions mariales
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Sud-Artois - Bapaume
  • Commune Bapaume
  • Adresse Église paroissiale Saint-Nicolas , rue de l'Église
  • Emplacement dans l'édifice nef (baies 109, 111, 113, 115, 124, 126, 128, 130, 133)
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • Apparitions mariales
    • Scènes de la vie de la Vierge
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Il n'y a aucun point commun entre les verrières de la nef de l'ancienne église Saint-Nicolas et celles actuelles. De quelques vitraux aux thèmes sans liens entre eux (Jésus docteur enseigne les foules, Ecce Homo et saint Éloi et saint Honoré), on passe à un programme iconographique raisonné entièrement consacré à la Vierge.

On peut répartir les vitraux de Lucien Langlet en deux ensembles de style assez différents.

La première série concerne les vitraux consacrés aux apparitions de la rue du Bac et de La Salette (baies 130 et 128), au Magnificat et aux Noces de Cana (baies 113 et 115). On y retrouve les mêmes verres monochromes, où parfois l'application d'une légère grisaille crée un effet de camaïeu, séparés par des réseaux de plomb soulignés de grisaille noire. Sur certaines pièces de verre monochrome de grande taille, les traits à la grisaille noire sont même totalement indépendants du réseau de plomb. La découpe des verres privilégie des polygones irréguliers aux formes très anguleuses. Leur agencement aussi bien dans les fonds que dans les personnages, crée des verrières qui rappellent beaucoup les toiles cubistes de Juan Gris ou de Marcel Duchamp.

Les personnages ont des formes très géométriques et les positions, pas plus que les couleurs, ne cherchent la véracité anatomique (mains du Magnificat, couleur verte du visage du domestique dans les Noces de Cana). Même les mains ou les visages pourtant repris à la grisaille offrent des traits très géométriques sans véritable expression. Les personnages sont posés devant un décor de formes géométriques anguleuses où apparaissent quelques rares éléments de contexte très stylisés (église et mouton de l'apparition de La Salette).

En revanche, les jours de réseau sont particulièrement réalistes (agneau mystique de la baie du Magnificat, visage du pape Jean XXIII dans la baie de La Salette).

Le second ensemble réunit les verrières consacrées aux apparitions de Lourdes et de Pontmain (baies 109 et 126), à la vision de Sainte-Thérèse (baie 124) et la Vierge et Saint-Luc (baie 111).

Les différences sont nombreuses entre les deux groupes alors même qu'ils semblent avoir été réalisés sur une période identique.

La différence la plus frappante est la finesse des plombs qui ne sont jamais épaissis à la grisaille noire. Celle-ci sert cependant à apporter un peu de profondeur et de relief aux pièces de verre monochromes, par exemple pour les plissés des vêtements. La grisaille est également utilisée pour dessiner les traits des visages et en rendre les expressions (tendresse de la Vierge de Lourdes, émerveillement des enfants de Pontmain) même si le traitement reste très naïf. Langlet l'utilise enfin pour dessiner des détails anatomiques (musculature des jambes de l'enfant de l'apparition de Pontmain, articulations des pieds et des mains des personnages sur tous les vitraux).

Les décors, même s'ils ne visent pas à représenter avec exactitude l’environnement dans lequel s'est déroulée la scène, donnent des éléments de contexte très réalistes : rideaux, lit et tabouret du vitrail de sainte Thérèse qui recréent la chambre où s'est manifestée la Vierge, rivière/source miraculeuse qui coule aux pieds de Bernadette dans l'apparition de Lourdes, église devant laquelle se sont réunis les fidèles dans celle de Pontmain... Et pour le vitrail de l'Annonciation racontée par saint Luc, les détails réalistes comme les lys dans leur vase et la palette posée au sol sont privilégiés. Quelques vitraux portent des fleurs : branche de roses près de Bernadette et fleurs le long de la rivière, lys dans le vase aux pieds de la Vierge et de saint Luc... alors qu’aucune représentation de plante ne figure dans la première série.

Dans tous les vitraux relatifs à une apparition, la Vierge est représentée dans les attitudes et avec les attributs tels qu'ils ont été décrits par les visionnaires, comme par exemple les roses sur les pieds à Lourdes ou la croix rouge sur la poitrine à Pontmain, ce qui n'est pas du tout le cas par exemple pour la représentation de l'apparition de la Salette.

Le traitement des personnages et des fonds est beaucoup moins géométrique et les mouvements des corps beaucoup plus naturalistes que dans l'ensemble précédent, même si quelques positions de tête sont tout à fait irréalistes (enfant roux dans l’apparition de Pontmain ou saint Luc aux pieds de la Vierge). Pour les personnages "humains" Langlet semble privilégier des visages de profil, parfois en lame de couteau et presque sans nez (saint Luc, Bernadette) alors que la Vierge est systématiquement présentée de face.

Les compositions ont beaucoup de mouvements très "longilignes" : plis des vêtements de la Vierge qui tombent verticalement, rayons autour de l'ange de l'Annonciation ou de la Vierge de Lourdes, drapés des rideaux de la chambre de sainte Thérèse.

Dégardin indique que toutes les baies des fenêtres hautes sont restées fermées par du verre cathédral blanc jusqu'après la Seconde Guerre mondiale. L'ensemble actuel a été réalisé de 1954 à 1965 d'après des cartons de Lucien Langlet.

Plusieurs verrières sont datées et signées et l'une d'entre elle porte aussi le nom du verrier G. Surty (baie 126, apparition de Pontmain).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1954, porte la date
    • 1955, porte la date
    • 1957, porte la date
    • 1962, porte la date
    • 1965, porte la date
  • Lieu d'exécution
    Commune : Lille
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Langlet Lucien
      Langlet Lucien

      En 1943, il intègre les ateliers de Constant Cléty et Léonce Bocquet à l’École des Beaux-Arts de Lille, dont il sort diplômé en 1947. Les quelques mois passés en Algérie pour son service militaire et la découverte de l'Italie lui font éclaircir sa palette.

      A son retour, il se consacre à la technique du vitrail dans l'atelier du maître-verrier lillois Gaston Surty. C'est avec lui qu'il réalise les vitraux de la chapelle du collège St Jean Baptiste à Bapaume en 1947.

      Il participe aux deux expositions universelles de Montréal (1967) et d'Osaka (1970).

      Il avait son atelier au 18, rue de Douai à Bapaume.

      Il est le fils de Daniel Langlet.

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      peintre-verrier signature
    • Auteur :
      Surty Gaston
      Surty Gaston

      Ateliers à Lille. Sur le vitrail du collège Saint Jean Baptiste de Bapaume, il est mentionné : "verriers d'art à Lille".

      Actif dans les années 1930 à 1950.

      On lui doit également la restauration du vitrail du tympan de Église Saint-Martin d'Embry en 1949 (http://www.wikipasdecalais.fr/index.php?title=%C3%89glise_Saint-Martin_d%27Embry).

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      peintre-verrier signature

Les verrières des fenêtres hautes (baies 109 à 115, et 124 à 130) sont identiques : les deux lancettes réunies sous un arc brisé sont surmontées d'un jour de réseau en forme de losange et s'appuient sur deux jours de réseau rectangulaires. La scène représentée se déroule dans les deux lancettes et en occupe tout l'espace. Il n'y a pas de registres historiés superposés.

Tous les jours de réseau sont occupés par des armoiries, des symboles religieux ou le nom des donateurs du vitrail.

Les vitraux sont réalisés en pièces de verre monochrome. Elles sont insérées dans un réseau de plomb souligné par une application épaisse de grisaille noire. Afin d'en augmenter les contrastes, certaines pièces de verre ont été très légèrement repassées à la grisaille.

La baie 133 qui accueille le vitrail de la tribune de l'orgue diffère des autres baies de la nef. Seule la partie haute est occupée par une verrière, aujourd'hui partiellement masquée par le buffet de l'orgue, et côté extérieur, le bas des lancettes est occulté par des panneaux. Dans le remplage de la partie haute, qui rappelle les roses médiévales, seuls trois oculi sont assez grands pour accueillir un personnage. La technique de la dalle verre est mise en œuvre pour l'ensemble de la verrière : les tessons de verre sont assemblés dans un réseau en béton qui est également le matériau du remplage.

  • Catégories
    vitrail, dalle de verre
  • Structures
    • lancette, 2, juxtaposé, en arc brisé
    • jour de réseau, 3, carré, losangé vertical
  • Matériaux
    • plomb, réseau
    • béton, réseau
    • verre transparent, coloré verre antique, peint, grisaille sur verre
  • Précision dimensions

    h = 310 ; l = 145.

  • Iconographies
    • Annonciation
    • Noces de Cana
    • sainte Thérèse de Lisieux
    • Apparition de la vierge
    • Visitation
  • Précision représentations

    Le programme iconographique des verrières de la nef est consacré à la Vierge. Il associe des illustrations d'épisodes de sa vie racontés dans les évangiles (en particulier celui de saint Luc) et d'apparitions qui ont eu lieu en France au 19e siècle (cinq des huit verrières).

    Baie 109 : apparition de Lourdes

    Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Vierge apparait 28 fois à Bernadette Soubirous, jeune fille de 14 ans, dans la grotte de Massabielle.

    La Vierge est représentée dans une grande auréole. La tête entourée de rayons, elle est vêtue conformément à la description qu'en a donnée la jeune fille : robe blanche, ceinture bleue, roses jaunes sur les pieds. Elle porte un rosaire accroché à son bras. Les mains jointes, le visage souriant, elle incline la tête vers Bernadette agenouillée en prière à ses pieds, le visage extatique levé vers l’apparition. Entre elles deux coule le chenal d'un moulin qui passait devant la grotte.

    Le jour de réseau supérieur est décoré d'un rosaire et de fleurs de lys symboles de la pureté de la Vierge. Ceux inférieurs sont occupés par deux blasons.

    Baie 111 : l'Annonciation

    Saint Luc est le seul des quatre évangélistes à décrire la scène de l'Annonciation. Il aurait peint le premier portrait de la Vierge, qui lui serait apparue lors d'une vision. Ce statut fait de lui le saint patron des peintres.

    Dans la lancette gauche, la Vierge debout dans son manteau bleu, les mains croisées sur la poitrine en signe d'humilité, incline la tête et regarde vers Luc. Au-dessus de la tête de la Vierge, la colombe dans un triangle symbolise le Saint-Esprit et la Trinité. À ses pieds, un vase de lys évoque sa virginité et une palette rappelle que Luc est le premier à avoir réalisé un portrait de la Vierge. Dans la lancette droite Luc est assis, le visage levé vers la Vierge. Il rédige son évangile avec une plume sur un rouleau de parchemin qui se déroule jusqu'à ses pieds. Au-dessus de Luc, entouré des rayons lumineux qui signalent sa provenance céleste, l'archange Gabriel occupe le reste de la lancette. L'aube violette et orange dont il est vêtu est assez peu fréquente pour un ange.

    Le jour de réseau supérieur est occupé par une tête de bœuf, l'animal qui représente l’évangéliste saint Luc. Le jour de réseau inférieur gauche est décoré d'une lampe à huile allumée sous une couronne dont retombent des rideaux. Cette lampe peut être la représentation de la présence de Dieu et de la lumière qu'il apporte mais également rappeler la parabole des vierges sages. À droite, la colombe du Saint-Esprit est installée sous une tour, peut-être le symbole de la Jérusalem céleste, dont s’échappent des rideaux.

    Baie 113 : la Visitation

    Le Magnificat, qui est le nom qui figure sur le vitrail, est le cantique (chant directement dicté par Dieu) chanté par Marie lors de la Visitation. Également intitulé Cantique de Marie ou Cantique de la Vierge, le Magnificat est tiré de l'Évangile de Luc (1, 46-56). "Magnificat" est le premier mot de la version latine de ce chant de louange.

    Sous un décor végétal stylisé, deux femmes debout se font face. Le mouvement de leurs jambes, rendu perceptible par l'angle des vêtements, laisse penser qu'elles vont l'une vers l'autre. Toutes deux sont auréolées. Celle de gauche, à la carnation rose, porte une robe blanche. Celle de droite, vêtue de rouge et d'orange, présente une carnation bleue. Quatre mains sortent des plis des robes, sans qu'il soit possible de savoir à quel personnage elles appartiennent car leurs positions ne correspondent à aucune réalité anatomique. La Vierge est à gauche : on la reconnait car elle montre ses cheveux, tandis qu’Élisabeth, plus âgée et mariée, porte une coiffe qui masque sa chevelure.

    Dans le jour de réseau supérieur, Langlet a représenté un cœur enflammé. Les jours inférieurs sont occupés à gauche par l'Agneau Mystique, figure symbolique du Christ qui donne sa vie pour racheter les péchés de l'humanité, et à droite par des abeilles volant au dessus d'un livre ouvert à côté duquel est posé un couteau. L'abeille est un symbole marial : comme la Vierge, elle accepte sans protester sa mission sur terre, et si le miel qu'elle produit symbolise la douceur divine, la douleur provoquée par sa piqure évoque la sévérité de la justice divine. Il est aussi possible que les abeilles rappellent la subsistance de saint Jean-Baptiste dans le désert, le couteau étant alors l'outil nécessaire à la récolte du miel.

    Comme dans les lancettes, le motif central est entouré de formes géométriques aux angles vifs formant un décor abstrait.

    Baie 115 : les Noces de Cana

    Jésus, accompagné de ses disciples et de sa mère, participe à une noce dans la ville de Cana en Galilée. Au cours du banquet, Marie fait remarquer à son fils que le vin vient à manquer. Jésus, à l’insu des invités et des mariés, fait remplir des jarres d'eau qu'il transforme en vin. Il s’agit là du premier miracle de Jésus : à Cana, Jésus n’enseigne pas par des paroles mais il agit et manifeste la puissance divine. L'évangile de saint Jean (2, 1-11) est le seul des quatre évangiles à mentionner cet épisode. Hormis la crucifixion, c'est le seul épisode de la vie du Christ lorsqu'il est adulte où Marie apparait.

    Marie et Jésus sont debout l'un à côté de l'autre, habillés de jaune. Marie regarde vers le sol où deux serviteurs vêtus de tuniques courtes rouges et vertes sont en train d'amener les jarres. Jésus, empli de la puissance divine, tend vers les jarres ses bras dont s'échappent des rayons. Son regard est dardé vers le spectateur.

    Le jour de réseau supérieur est orné d'un motif décoratif dans les tons rouges. Ceux inférieurs sont décorés à gauche par une grappe de raisin et des feuilles de vigne et à droite par une main bénissant des anneaux, thèmes qui rappellent le mariage.

    Le vitrail, qui n'est ni signé ni daté, a été offert par la famille Eslin à l'occasion du mariage de leur fille.

    Baie 124 : la vision de sainte Thérèse de Lisieux

    À l'âge de 10 ans, alors qu'elle est très malade, la jeune Thérèse est apaisée et guérie après avoir vue la statue de la vierge qui était dans sa chambre lui sourire.

    Placée devant un rideau qui rappelle un ciel de lit, la Vierge debout sur des nuées sourit avec bienveillance à la petite fille agenouillée devant elle. Elles sont toutes les deux vêtues de blanc et nimbées d'une auréole jaune et bleue. Leurs mains sont écartées dans un geste d'adoration pour sainte Thérèse, ou d'accueil pour la Vierge qui reprend la position de la statuette originale. À l'arrière, accroché aux tentures, un rosaire entoure un bénitier domestique. Placé devant sainte Thérèse, le tabouret avec un bol rappelle sa maladie. Enfin, posé sur le sol, un livre est ouvert, rappelant celui publié d'après les écrits de sainte Thérèse. Tous deux sont posés sur un sol en carreaux rouges et bleus dont les couleurs sont également celles des tentures.

    Les trois jour de réseau sont occupés par des armoiries.

    Baie 126 : apparition de Pontmain

    Lors de cette apparition dans le village de Pontmain en Mayenne le 17 janvier 1871, la Vierge est apparue à trois enfants, petit à petit rejoints par les habitants du village.

    De nombreux détails iconographiques donnés par les enfants sont repris dans le vitrail pour représenter la Vierge qui occupe la lancette de gauche : couleur bleue du manteau décoré d'étoiles, croix rouge sur la poitrine, couronne d'or sur la tête. Les enfants et les adultes en prière forment un cercle dont la Vierge est le centre et tous les regards sont tournés vers elle. Un phylactère est posé sur le bas de sa robe. Les mouvements des corps sont assez réalistes, contrairement au décor composé d'éléments géométriques (y compris pour la petite église stylisée située au fond à droite). Toutes les couleurs sont extrêmement vives : fond jaune et rouge, vêtements verts et rouges des personnages en prière.

    Dans le jour de réseau supérieur, les lettres AM sont inscrites dans un triangle entouré de trois étoiles.

    Le jour de réseau en bas à gauche est décoré de sept cierges et porte le nom des donateurs. Dans le jour de droite, l'ancre de marine est l'attribut de l'Espérance.

    Baie 128 : apparition de La Salette

    Le 19 septembre 1846, la Vierge serait apparue à deux petits bergers, une fille et un garçon, dans le petit village alpin de La Salette, alors qu'ils conduisaient leur troupeau dans les alpages. En 1852 débute la construction d'une église et d'un sanctuaire marial sur le lieu de l'apparition.

    La Vierge occupe la partie centrale du vitrail. Elle se penche vers les deux enfants qui l'entourent, les mains autour du visage dans un geste d'affliction. Son corps forme un S inversé, comme si elle était saisie en train de s'agenouiller plutôt qu'assise ainsi que l'ont décrite les enfants. Aucun des détails vestimentaires décrits par les enfants (longue robe blanche et tablier jaune, guirlandes de roses à ses pieds, croix et instruments de la Passion sur la poitrine) ne figure sur le vitrail. Un mouton stylisé et quelques touffes d'herbe placés aux pieds des enfants rappellent qu'ils sont bergers. Les attitudes des enfants sont très rigides et les corps sont peu réalistes (disproportion des bras par rapport aux bustes et aux mains, représentation des mains et des pieds). Même les visages traités en grisaille, et de ce fait plus détaillés, arborent des expressions figées. Hormis la représentation de l'église construite sur le lieu de l’apparition dans le dos de la Vierge et le mouton aux pieds du berger de droite, le reste du décor est une abstraction géométrique.

    Ces motifs se poursuivent dans le jour de réseau supérieur.

    Les jours de réseau inférieurs sont consacrés à Jean XXIII, devenu pape en 1958, dont le portrait est à droite, et qui était venu en visite à Bapaume en le 13 avril 1952 alors qu'il n'était encore que nonce apostolique sous le nom de Monseigneur Roncalli.

    Baie 130 : apparitions de la rue du Bac

    Entre juillet et décembre 1830 sœur Catherine Labouré, religieuse au couvent des Filles de la Charité, déclare avoir vu trois fois la Vierge, qui lui aurait demandé de faire frapper et diffuser une médaille en son honneur.

    La composition du vitrail est une illustration presque littérale des visions de Catherine Labouré. Vêtue d'une robe bleue avec un voile blanc qui correspond aux vêtements de son ordre, elle est agenouillée devant l'apparition de la Vierge vers laquelle son visage est tourné. La représentation de la Vierge est celle de l’apparition : bras écartés et mains tendues dont s'échappent des rayons. Il y manque cependant le globe et le serpent sous ses pieds, et la robe n'est pas blanche. Au-dessus de la Vierge, est inscrite la phrase de la prière reprise sur la médaille miraculeuse. Installés devant un fond composé de motifs géométriques abstraits, les personnages sont traités de manière très géométrique bien que les mouvements des corps conservent une certaine réalité anatomique. Traités à la grisaille et donc plus détaillés, les visages et les mains expriment les sentiments des personnages : tristesse et mansuétude de la Vierge, adoration et humilité de Catherine.

    Le jour de réseau supérieur est décoré d'une nef dont la poupe et la proue sont décorées d'une fleur de lys, un rappel des armoiries de Paris. Celui inférieur gauche porte un écusson sous un chapeau d'évêque, une devise accompagnée d'une date. Dans celui de droite, on trouve la représentation du revers de la médaille miraculeuse demandée par la Vierge à Catherine Labouré (le cœur de Jésus avec la couronne d'épines et celui de Marie percé d'un glaive, surmontés d'un M, initiale de Marie, surmonté d'une croix et entouré de douze étoiles) ainsi que les noms des pères venus prêcher à Bapaume.

  • Inscriptions & marques
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • signature, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant le donateur, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre
    • armoiries, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Baie 109 : apparition de Lourdes

    Sur le vitrail, l'auréole qui entoure la Vierge porte le texte "Je suis l’Immaculée conception", vocable sous lequel elle s'est présentée à Bernadette.

    Dans les jours de réseau inférieurs, l'armoirie de gauche (une colombe sous une tiare pontificale) et le texte "Saint Justitiae pax" font référence à Pie XII (1939 - 1958), dont la devise exacte est "Opus Justitiæ Pax (La paix est l'œuvre de la justice, Isaïe 32:17). La devise "Per tuas semitas" ("Par tes voies, conduis-nous") est une phrase tirée du motet Panis Angelicus. C'est la devise choisie par l’évêque d'Arras, de Boulogne et de Saint-Omer Victor-Jean Perrin, dont on reconnait aussi le lion des Flandres surmonté du chapeau d'évêque.

    Le vitrail est signé en bas de la lancette droite : L. Langlet, maître-verrier. La date de 1854 portée dans le jour de réseau inférieur droit est celle de proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX, et celle de 1954 qui correspond au centenaire à l’occasion duquel le vitrail a été fait.

    Le vitrail a été financé grâce à un don de la paroisse, ainsi que cela est indiqué dans le texte en bas des jours de réseau inférieurs.

    Baie 111 : l'Annonciation

    Sous la lampe, dans le jour de réseau inférieur gauche, la phrase "Je suis la servante du Seigneur" est celle prononcée par Marie pour signifier qu'elle accepte son destin. À droite, la colombe du Saint-Esprit surmonte le texte "Salue pleine de grâce" qui sont les premiers mots de la salutation de l'archange Gabriel.

    Dans la lancette droite, le bas du vitrail porte le nom du donateur et la date "Don de Mr le Chanoine Louis Breuvart et de sa famille, 1955". Le nom de L. Langlet est peint sur la palette de Luc.

    Baie 113 : la Visitation

    Le vitrail est signé et daté en bas à gauche du jour de réseau inférieur gauche : L. Langlet, 1955. Il a été offert par les familles Demagny-Duchatel et C.C.

    Le texte au bas du vitrail "Vous êtes bénie entre toutes les femmes" n'est pas tiré du Magnificat mais de l’Évangile selon saint Luc (1, 42) : c'est la phrase prononcée par Élisabeth lorsqu'elle accueille la Vierge.

    Baie 115 : les Noces de Cana

    Le vitrail, qui n'est ni signé ni daté, a été offert par la famille Eslin à l'occasion du mariage de leur fille.

    La phrase au bas du vitrail "Ce qu'il vous dira faites-le", est l'ordre donné par Marie aux serviteurs.

    Baie 124 : la vision de Sainte Thérèse de Lisieux

    Le texte sur le livre ouvert posé au sol est le titre du livre "Histoire d'une âme" composé d'après ses manuscrits et publié après sa mort.

    Les armoiries du jour de réseau supérieur (croix latine pattée entourée de trois étoiles) sont celles du Carmel. Celles des jours de réseau inférieurs portent des symboles dans un écusson tranché encadré de rideaux plissés, surmonté de lettres puis du Sacré-Cœur de Jésus. Ce sont des armes d’alliance, qui associent les blasons des deux époux. Elles ont été dessinées par sainte Thérèse pour symboliser son union avec le Christ. Le blason de gauche est celui de Jésus, représenté dans sa crèche et sur le voile de Véronique. Il est surmonté des lettres JHS signifiant "Jesus homines salvatori" (Jésus sauveur des hommes). À droite, les armes de sainte Thérèse sont une étoile et une fleur de lys, symboles de la Vierge, et la lance et le roseau qui rappellent la Passion du Christ. Les lettres FMT au dessus de l'écusson sont ses initiales (Françoise Marie Thérèse).

    Le vitrail est signé L. Langlet en bas à gauche de la lancette gauche mais il ne porte pas de date.

    Les donateurs, dont les noms sont portés sur un phylactère, sont les familles Pruvost-Potriquet et E. Bouchez-Merlin.

    Baie 126 : apparition de Pontmain

    La phrase inscrite sur le phylactère "Mais priez mes enfants" est celle prononcée par la Vierge lors de l'apparition.

    Le nom des donateurs est précisé dans le jour de réseau inférieur gauche "Don de la famille Lupart - Mission 1957 - Père Bœuf - Père Julien".

    Le vitrail est signé L. Langlet dans le bas gauche de la lancette gauche, entre les pieds de l'enfant agenouillé. Il est également signé G. Surty 1957 dans l'angle inférieur droit de la lancette droite, près de la chaussure de l'autre enfant.

    Baie 128 : apparition de La Salette

    Les armes dans le jour de réseau de gauche sont celles du pape Jean XXIII (1958 - 1963).

    Le nom des donateurs figure en bas des jours de réseau : familles Dollé-Dartois et Droulez-Yvart.

    Le vitrail est signé et daté L. Langlet - 1962 en bas à gauche de la lancette gauche.

    Baie 130 : apparitions de la rue du Bac

    Le jour de réseau inférieur gauche porte au-dessus de l'écusson la phrase "ita pater", ce qui signifie "Oui père" eyt en dessous de l'écusson "evangelizare pauperibus" (porter la bonne nouvelle aux pauvres) ainsi que l'année 1965, date de la mission à l'occasion de laquelle le vitrail a été réalisé. Dans celui de droite, Père Rocher et Père Jeandel sont les noms des pères qui ont prêché cette mission.

    Le vitrail n'est ni signé ni daté, mais la date de la mission permet de le dater vers 1965.

    La phrase de la prière reprise sur la médaille miraculeuse est "Oh Marie, conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous."

    Les armoiries représentées sont celles de monseigneur Huyghe (1961-1984), évêque d'Arras.

  • État de conservation
    • grillage de protection
  • Précision état de conservation

    Grillage à l'arrière pour l'ensemble des verrières.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Pas-de-Calais - 89 W 1-1448 : Dommages de guerre : propriétés des personnes publiques et assimilées (1940-1965). 89 W 239 : Dommages de guerre seconde guerre mondiale : Eglise Bapaume - 1941-1960.

    89W239 : Eglise de Bapaume - 1941-1960.

Annexes

  • Les apparitions mariales des verrières de l'église Saint-Nicolas de Bapaume : des apparitions mariales en France au 19e siècle
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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