Dossier d’œuvre objet IM02004978 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique départementale, vitrail dans le département de l'Aisne (XIXe et XXe siècles)
  • patrimoine de la Reconstruction, La première Reconstruction
Ensemble des sept verrières des bas-côtés (verrières figurées et verrière décorative) : scènes de la vie du Christ
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Chemin des Dames - Anizy-le-Château
  • Commune Chevregny
  • Adresse Église paroissiale Saint-Médard , rue Principale , rue du Mont-des-Vaches
  • Emplacement dans l'édifice collatéraux nord et sud de la nef (baies 7 à 13)

L'église Saint-Médard de Chevregny, dont la reconstruction s'est achevée en 1931, reçoit la même année un ensemble de verrières, sorti de l'atelier du peintre-verrier parisien Pierre Villette. Les sept verrières des bas-côtés, consacrées à la vie du Christ - sauf une -, forment un ensemble pertinent par l'iconographie et le style. La verrière de la baie 11 (résurrection de Lazare) porte la signature de son créateur mais non la date de réalisation qui est inscrite sur deux autres verrières de l'église. Contrairement aux vitraux du chœur, des absidioles et du transept, aucune inscription se rapportant à un don ou à une commémoration n'y est portée. Ces verrières ont peut-être été financées par les dommages de guerre ou par les paroissiens. La verrière décorative de la baie 12 détonne dans cet ensemble par son sujet - une gloire - et par sa réalisation en verres à reliefs dépourvus de rehauts peints. En l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible d'expliquer cette dissemblance. S'ils ne trahissent pas une insuffisance de fonds pour achever la série, ces rayons lumineux, symboles de la présence divine, sont peut-être destinés à mettre en valeur un meuble religieux ou une statue.

Ces verrières sont enfoncées et endommagées par le souffle des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. L'architecte Pierre Moreaux, chargé de la restauration de l'édifice, commande en 1961 leur réparation à leur créateur, Pierre Villette. Toutefois, le verrier n'ayant pu honorer cette commande pour raison de santé, ces vitraux sont restaurés en 1965 par le peintre-verrier soissonnais René Berthelot (d'après les archives communales, communiquées par l'actuel propriétaire du château).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1931, daté par source
  • Lieu d'exécution
    Commune : Paris
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Villette Pierre
      Villette Pierre

      Pierre Villette est né à Chartres (Eure-et-Loir) en 1903. En 1927 (listes électorales de Paris), il est dessinateur-verrier et demeure 4 rue Marie-Davy (Paris XIVe). Les recensements de la population parisienne le présentent en 1931 comme verrier, puis en 1936 comme maître-verrier. En 1942-1963, il est installé 3 passage Rauch à Paris (XIe). Il est décédé en 1973 à Créteil (Val-de-Marne).

      Son nom figure dans l'Aisne sur quelques ensembles de verrières dont il semble avoir également conçu les cartons. Néanmoins, en 1930, il réalise les verrières de Notre-Dame de Chauny sur les cartons de Louis Mazetier pour la Société nouvelle artistique. On ne sait s'il était alors le verrier de cette entreprise, investie à cette époque dans la décoration des édifices religieux, ou s'il ne s'est agi que d'une collaboration occasionnelle.

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      peintre-verrier signature

Les six fenêtres des bas-côtés ont la même structure. Il s'agit de baies libres verticales, surmontées d'un arc en plein cintre à la partie supérieure. L'imposte de la porte du bas-côté nord (baie 9) est occupée par un châssis de menuiserie semi-circulaire. Ce châssis est meublé par deux panneaux de vitrail juxtaposés, chacun en forme de quart de cercle.

Les verrières figurées sont réalisées avec des pièces de verre antique - intégrant du verre cordelé -, découpées puis assemblées par un réseau de plomb. Les détails et le modelé sont rendus par des applications de grisailles de différentes couleurs (noir, brun, vert, mauve...), plus ou moins délayées. Le verre à reliefs - probablement du verre cathédrale - est employé pour quelques éléments secondaires des scènes.

La verrière décorative de la baie 12 est composée à l'aide de verres à reliefs aux motifs variés, intégrant quelques pièces de verre antique. Ce vitrail, qui mêle uniquement le blanc à différentes nuances de jaune, ne comporte aucun rehaut peint.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • baie libre, 6, rectangulaire vertical, en plein cintre
    • châssis vitré, semi-circulaire
  • Matériaux
    • verre transparent, verre antique, soufflé, découpé, peint, grisaille sur verre, verre à reliefs
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    Mesures des six baies en plein cintre : h = 152 ; la = 104. La verrière semi-circulaire au-dessus de la porte latérale nord (baie 9) mesure approximativement 75 cm de largeur.

  • Précision représentations

    Verrières du bas-côté nord :

    Baie 7 : les pèlerins d'Emmaüs. Alors que la plupart des verriers représentent l'instant où le Christ bénit le pain au cours du souper, Pierre Villette, plus original, montre le moment où le Christ, faisant semblant de continuer sa route, est retenu par les deux disciples qui l'invitent à rester avec eux (d'après l’Évangile selon saint Luc, chapitre 24, versets 28-29). Ici, les deux hommes, l'un jeune et le visage glabre, l'autre plus âgé et barbu, se tiennent sur le seuil d'une maison. Le dernier s'adresse au Christ et tend le bras pour le retenir. Le Christ, debout et de trois-quarts, qui se préparait à s'éloigner vers notre gauche, tourne le visage vers ses deux compagnons.

    Baie 9 : l'Annonciation (d'après l’Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 26-38). Les deux personnages de la scène sont représentés en buste et de profil, tournés l'un vers l'autre et séparés par un lis. À gauche, prend place l'archange qui lève les yeux vers la Vierge. À droite, la Vierge Marie, les mains jointes, baisse le regard avec humilité.

    Baie 11 : la résurrection de Lazare (d'après l’Évangile selon saint Jean, chapitre 11, versets 38-44). À l'arrière-plan, le Christ, debout et de face, fait un geste de bénédiction. Au premier plan, Lazare, enveloppé de son linceul, se redresse pour sortir de sa tombe. La scène se déroule en présence de Marthe, debout et de face, et de Marie-Madeleine, agenouillée de profil devant le Christ. L'attitude des deux sœurs exprime la surprise et l'émerveillement.

    Baie 13 : le Baptême du Christ. Cet événement, relaté dans plusieurs Évangiles (selon saint Matthieu, chapitre 3, versets 13-17 ; selon saint Marc, chapitre 1, versets 9-11 ; selon saint Luc, chapitre 3, versets 21-22) respecte ici l'iconographie traditionnelle. Le Christ, drapé dans un grand tissu, est debout dans le Jourdain. Saint Jean-Baptiste, debout de profil sur le bord du fleuve, verse de l'eau sur la tête du Christ. La colombe du Saint-Esprit vole au-dessus de la tête de ce dernier. La verrière domine les fonts baptismaux de l'église.

    Verrières du bas-côté sud :

    Baie 8 : la Samaritaine au puits (d'après l’Évangile selon saint Jean, chapitre 4, versets 5-26). Le verrier a sans doute représenté le début de la rencontre. Jésus est assis de trois-quarts près du puits. Il regarde la Samaritaine qui, debout au bord du puits, accroche son seau.

    Baie 10 : Jésus bénissant les enfants (d'après l’Évangile selon saint Marc, chapitre 10, versets 14-16). Le Christ est assis de trois-quarts, environné par quatre enfants, assis ou agenouillés. Il entoure d'un bras les épaules d'un jeune garçon, tandis qu'il en bénit un autre. Deux jeunes filles le regardent, l'une assise à ses pieds, l'autre agenouillée contre lui.

    Baie 12 : le vitrail représente une gloire, rayons lumineux émanant du ciel. Sur le devis descriptif rédigé en 1961, cette verrière est dénommée " l'étoile de la Nativité ".

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant le lieu d'exécution, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    L'inscription : P. VILLETTE / PARIS, est peinte à la grisaille dans l'angle inférieur gauche de la verrière de la baie 11 (la résurrection de Lazare).

  • État de conservation
    • grillage de protection
    • oeuvre restaurée
    • plombs de casse
    • partie remplacée
  • Précision état de conservation

    Les verrières, endommagées par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, sont restaurées en 1965, comme en témoignent des plombs de casse. Ces vitraux sont actuellement protégés par un grillage.

    Un panneau est enfoncé et des verres sont fendus à la verrière de la baie 8. Le matériau de scellement tend à se détacher.

    Lors de l'étude des verrières en 2005, il manquait à la baie 13 le panneau inférieur droit (le corps du Christ) qui avait été détruit et était remplacé par du verre cathédrale incolore. La même verrière était également percée. Elle a été restaurée vers 2020 et le panneau manquant a été recréé.

    La verrière de la baie 12 qui comportait en 2005 un panneau enfoncé, des verres sortant des plombs, deux verres fendus et un trou, semble aussi avoir été réparée.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

De nombreux renseignements sur la réparation effectuée après la Seconde Guerre mondiale nous ont été communiqués par l'actuel propriétaire du château de Chevregny, que nous remercions chaleureusement.

Bibliographie

  • OTT, Bernadette, OTT, Jean. Chevregny. In À la découverte de nos églises, canton d´Anizy-le-Château. Syndicat d´initiative du canton d´Anizy-le-Château : [s.n.], octobre 1988, n° 10, non paginé.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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