Dossier d’œuvre architecture IA80010684 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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Rat-Morris Viviane (Contributeur)
Rat-Morris Viviane

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • inventaire préliminaire, Val de Somme
  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
  • patrimoine de la Reconstruction
Hôtel de ville de Villers-Bretonneux
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Val de Somme - Corbie
  • Commune Villers-Bretonneux
  • Adresse rue de la République , ancienne rue Neuve
  • Dénominations
    hôtel de ville
  • Parties constituantes non étudiées
    caisse d'épargne, bureau des finances, logement, jardin d'agrément

Les sources conservées aux archives départementales (série O) indiquent que l’hôtel de ville est reconstruit sur les plans et devis de l’architecte communal A. Guilbert.

Dans sa séance du 24 mars 1925, le conseil municipal précise que "l'avant-projet de la mairie répond pleinement aux désirs du conseil municipal qui voudrait voir les travaux de cet édifice se traiter cette année".

Les plans de 1926 renseignent sur les fonctions de l’édifice et sur ses dispositions intérieures : il abrite la mairie, le logement du concierge, un bureau de caisse d’épargne, un bureau des contributions indirectes et du cadastre.

Au rez-de-chaussée, la porte principale (au centre) ouvre sur un dégagement et sur le vestibule de la cage d’escalier ; le dégagement, (couloir) éclairé en façade principale, dessert les différentes pièces : le bureau du maire (au nord du vestibule), le bureau de la caisse d’épargne et le bureau des contributions indirectes et du cadastre (au sud du vestibule), ainsi que la salle des mariages et des votes (aile sud), qui dispose de deux accès depuis l’extérieur, et, dans l’aile nord, le secrétariat. Depuis le secrétariat on accède à un vestiaire et à la salle des archives, également accessible depuis le bureau du maire. Enfin, les sanitaires sont placés sous l’escalier.

Dans l’aile nord, le logement du concierge, qui dispose d’un accès indépendant en façade principale, occupe une pièce au rez-de-chaussée (cuisine) et plusieurs pièces (salle-à-manger et chambres) dans l’étage de comble.

A l’étage, sous comble, l’escalier mène à un dégagement (couloir) éclairé en façade postérieure qui dessert la salle du conseil, signalée en façade principale par trois grandes baies cintrées surmontées d’un fronton et du campanile, et deux plus petites salles de réunion, et dans l’aile sud, à un vestiaire, puis un couloir qui dessert une salle d’archives et la salle des commissions.

Le square prévu devant l’hôtel de ville, occupe le terrain en pente entre la terrasse sur laquelle est placé l’hôtel de ville et le niveau de la rue. Le projet propose l’aménagement de la pente par la réalisation d’une rampe constituant un motif de plan octogonal inscrit dans un rectangle. La rampe est rythmée par des paliers (au sol en graviers), palier de départ au niveau de la rue, précédé d’un portillon et palier d’arrivée à la terrasse, grâce à quelques marches supplémentaires, paliers intermédiaires équipés de bancs. Les rampes sont formées de 9 et 10 degrés de faible hauteur. Au centre un massif en forme de losange.

L'adjudication des travaux est faite en décembre 1926 (Progrès de la Somme, 18/12/1926) et la réception des travaux a lieu en mars 1929.

Le mobilier de l’hôtel de ville (salle des mariages, bureau du maire et salle du conseil) est exécuté par la maison André d’Amiens, sur les dessins de l’architecte G. Teisseire. Il est installé en 1929.

Sur la photographie de l’hôtel de ville et du square, prise peu de temps après les premières plantations, il semble que le massif et ses écoinçons ont été uniformément plantés du même buisson (buis ?) avec le projet de deux topiaires (buissons plus hauts) pour renforcer les deux petits côtés du massif central. Peut-être était-il prévu de réaliser des broderies, remises au goût du jour par les Duchêne et la vision très architecturée des jardins le courant esthétique des arts décoratifs. L’ensemble était clos, côté rue, d’un muret en brique avec une couvertine (en ciment préformé) de biais (ou à deux pans) surmonté d’un grillage déroulé à croisillon. Le muret était ouvert par un portail ajouré entouré par de petit pilier, dans l’axe du square et de la porte de la mairie. Les deux rampes partaient de ce portail et menait par un escalier à la terrasse, ponctuée de huit vasques plantées de fleurs, desservant le rez-de-chaussée de la mairie. Une photographie de 1979, montre qu’il existe encore des petites plantations parsemés en hauteur dans les écoinçons, le massif central est enherbé et ponctué de deux grands topiaires dans ses petits côtés, les différentes parties sont entourés de banquette de buis (essence à vérifier). D’après les photographies aériennes des années 1947, 1952 et 1955, le square initial s’arrêtait à ce muret. En 1961, une photographie aérienne montre l’aménagement paysager de la place Charles-de-Gaulle voisine qui modifie légèrement le trottoir devant la mairie. En 1965, une photographie aérienne montre la suppression de cet aménagement et la reprise du trottoir pour rectifier la rue de Melbourne et simplifier le carrefour avec la rue du Général-Leclerc. Le trottoir devant la mairie est agrandi modifiant la perception de l’anamorphose depuis le trottoir. Peut-être est-ce pour recréer la perception de l’anamorphose qu’ont été entrepris des travaux de prolongement du square par la plantation de massif de fleurs sur deux bandes, large d’environ 2m, sur le trottoir, comme le montre les photographies aériennes du 29/08/1991. Sur la photographie aérienne de 1994, la place du Général-de-Gaulle, le trottoir et le square semblent connaître l’aménagement existant en 2019 ou 2020.

L’édifice occupe une parcelle ilot, desservie par la rue de Melbourne à l’ouest et ceinturée par une ruelle donnant accès à une aire de stationnement, située à l'est.

Le bâtiment principal est implanté sur une terrasse, précédé à l’ouest d’un square. Le jardin en terrasse, à l’est, est taluté de murs de briques. Le bâtiment construit en brique et couvert d’ardoises présente un plan en U avec un corps central flanqué de deux ailes en retour d’équerre. Il dispose de trois accès (au centre et dans les ailes) et compte 3 niveaux (étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé et étage de comble à la Mansart). Le rez-de-chaussée de l'aile nord est éclairé par quatre fenêtres, celui de l'aile sud par trois fenêtres. L'étage de soubassement est accessible par une porte au sud (depuis la rue de la Résidence Jean-Debry). Une rampe permet l'accès depuis le jardin à l'arrière. Une extension a été construite à l’est. La façade antérieure est rythmée par une élévation à 3 travées soulignées de pilastres et surmontée d’un fronton à volutes et d’un campanile. Inscription : LIBERTE / EGALITE / FRATERNITE.

Le square de la mairie s’inscrit dans une parcelle presque rectangle, sur la pente du talus ou du remblais sur lequel s’élève la maire, dont le rez-de-chaussée est desservit sur toute sa largeur par une terrasse. Selon un axe central partant du portail d’accès au square jusqu’à un escalier desservant la terrasse, bordées d’une banquette haute en buis ou if (vérifier l’essence sur place), deux rampes bitumées, rythmées par des marches douces, encadrent un parterre central engazonné forme octogonale allongée et planté d’un massif floral central en blason. Cela crée une anamorphose perceptible depuis la rue au pied de la pente, augmentant la perception de profondeur du square. Les bordures du parterre central comme celles de ses écoinçons sont architecturés par un travail de buis (vérifier) en banquette et contenus par des murets bas en ciment ou béton. Les deux petits côtés du parterre central sont renforcés chacun par un topiaire de buis ou d’if (vérifier) massif en forme de cylindre d’environ 1.50m à 2m de haut (vérifier sur place), qui permettent d’augmenter la perception de profondeur. Les écoinçons sud sont plantés d’arbustes ornementaux aux feuillages variés (rouges, verts, panachés, persistants ou caduques) et de roses, tandis que les écoinçons nord sont plantés de roses et de bulbes. Un escalier permet d’accéder directement depuis la place du Général-de-Gaulle (au nord) au petit côté nord du parterre central. Le square est clos sur ses côté rues (nord, ouest et sud) d’un muret en brique à redents, pour suivre la déclivité du sol. Côté nord et ouest, le muret présente une courvertine plate en brique, dans la prolongation du mur de soutènement de la terrasse de la mairie. Le mur sud a une couvertine en ciment à deux pans et surmontés d’un grillage déroulé à croisillons. Le square est prolongé de ce côté par la plantation d’arbustes floraux en lieu place du trottoir nord de la voie, dite "Résidence Jean-Devry".

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Jardins
    topiaire, parterre en broderie, parterre de gazon
  • Typologies
    hôtel de ville déplacé (emplacement ancien logis) ; fronton ; campanile
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Exemple tout à fait exceptionnel d'aménagement urbain à l'emplacement d'un ancien château, après la Première Guerre mondiale.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99O 3737. Villers-Bretonneux. Administration communale.

  • Péronne. Le nouveau tribunal. Le Progrès de la Somme, 9 juillet 1931, p. 3.

    18 décembre 1926, p. 6.

Bibliographie

  • HAREUX, Jean-Michel. Villers-Bretonneux. Société d'Etudes et de recherches Historiques et Archéologiques de Montdidier et sa région. Amiens, 2007.

    tome 2, p. 92-127.

Documents figurés

  • Projet de reconstruction de l’église de Villers-Bretonneux. Somme. Façade principale. Tirage de plan, A. Guilbert architecte, s. d. (AD Somme ; 99O 3737).

  • Projet de reconstruction de l’église de Villers-Bretonneux. Somme. Façade latérale gauche. Façade postérieure. Tirage de plan, A. Guilbert architecte, 22 juillet 1926 (AD Somme ; 99O 3737).

  • Projet de reconstruction de l’église de Villers-Bretonneux. Somme. Plan du rez-de-chaussée. Plan de l’étage. Tirage de plan, A. Guilbert architecte, 22 juillet 1926 (AD Somme ; 99O 3737).

  • Projet de reconstruction de l’église de Villers-Bretonneux. Somme. Plan d’ensemble. Tirage de plan, A. Guilbert architecte, 23 août 1926 (AD Somme ; 99O 3737).

  • Villers-Bretonneux. Le monument aux morts et la mairie. Carte postale, vers 1930 (coll. part. Drillancourt).

  • Villers-Bretonneux. Le terrain de jeux. Carte postale, vers 1930 (coll. part. Drillancourt).

  • Villers-Bretonneux. Vue aérienne de l'hôtel de ville et de son square. Carte postale, milieu 20e siècle (coll. part. Drillancourt).

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
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Rat-Morris Viviane
Rat-Morris Viviane

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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