Selon Martel (1860), l'hôtel de ville de Péronne, d'abord aménagé dans une demeure acquise en 1292. Sa reconstruction est projetée en 1509 et en 1539 ; il est rebâti en 1583. "La façade de l’ancienne municipalité, aujourd’hui le tribunal, s’écroule le 24 avril 1701. On releva cette façade en 1703 et ce fut le roi Louis XIV qui fît les frais de cette restauration. Le conseil, dans sa séance du 18 juin, décide qu’on ornerait le dessus de cette façade des armes du roi, savoir : un soleil de plomb doré avec sa devise au bas : Nec pluribus impar." En 1776, il est à nouveau question de la reconstruction d’un hôtel-de-ville, rebâti à son emplacement actuel et non au milieu de la place, en raison du préjudice qu'il aurait peu porter à certaines maisons.
Selon Decagny (1844 et 1865), la ville est autorisée à construire un hôtel de ville par des lettres patentes de 1293. Il est reconstruit ainsi que le bailliage après le siège de 1586, avec des secours accordés par François Ier. Les murs sont ornés de "salamandres sculptées en relief avec le millésime 1583 et [la devise de François Ier] Nutrisco Et Extingo mais l'ensemble ne présente plus les caractères particuliers de la Renaissance". Une plaque de plomb mise au jour au cours de la restauration effectuée en 1863 indique que l'édifice, écroulé le 24 avril 1701 est reconstruit en 1703, aux frais du roi Louis XIV. Le conseil décide que par reconnaissance, on placerait au-dessus des armes du roi, un soleil de plomb doré avec la devise ordinaire : Nec pluribus impar. L'hôtel de ville est encore agrandi en 1751 et 1771 et reconstruit en grande partie en 1783.
Les sources conservées aux archives départementales (série 1C) documentent les travaux réalisés dans la deuxième moitié du 18e siècle : réparations effectuées en 1759 et 1760, sur les plans de l'ingénieur Kolly de Montgazon (le projet est accompagné d'un Plan de l'auditoire royal du bailliage de Péronne (ill.)) et travaux effectués de 1783 à 1785, sur les plans de François Nozo, maçon et architecte à Péronne, pour l'agrandissement des prisons royales de la ville de Péronne et la construction de nouveaux cachots, pour construire à neuf les bâtiments de l'hôtel commun dudit lieu, et faire l'acquisition de deux petites maisons nécessaires à la confection des bâtiments dont il s'agit. (cf. annexe).
Georges Durand (1923) le décrit ainsi : "Cet édifice, qui porte la date de son achèvement (1583) et celle de sa restauration en 1863, se dresse sur la grande place à l'angle de la place Saint-Sauveur. C'est un charmant pavillon, bâti sur plan barlong, et comprenant, au rez-de-chaussée, un porche voûté à ogives, surmonté d'un seul étage, formant loggia, décoré de bas-reliefs représentant les quatre grandes vertus antiques [...]. Cet unique étage, percé de quatre hautes fenêtres à meneaux sur la grande place, est recouvert d'une haute toiture, à pente rapide, dominée par un élégant campanile, servant de beffroi, depuis la démolition de l'ancien. L'entrée principale se trouve sous les arcades du porche ; une entrée latérale existe sur la place Saint-Sauveur. La façade en retour sur cette place est dans le même style ; mais, plus longue que l'autre, elle est percée de cinq fenêtres, sans galerie au rez-de-chaussée. Dans le courant du XIXe siècle, cet édifice fut annexé à l'Hôtel de Ville auquel il est contigu. L'Hôtel de Ville proprement dit avait été presque entièrement reconstruit en 1783. Sa façade, de style Louis XVI, donnant sur la place Saint-Sauveur, avec une entrée sous un porche à colonnes, surmonté d'un balcon de pierre à balustres, ne présente qu'un médiocre intérêt architectural. Outre les services municipaux, l'Hôtel de Ville renfermait la bibliothèque et un remarquable musée". Le beffroi de 1397 a été détruit vers 1840.
L'état des sections signale que le bâtiment comprend tribunal (298) et hôtel de ville (299).
Le plan dressé en 1920 en donne la distribution intérieure après les aménagements de 1863 (ill.).
Le projet de restauration et de reconstruction du bâtiment orienté sur la Grande place est confié à Jacques Debat-Ponsan, lauréat du concours lancé en 1922 (Progrès de la Somme, 29/04/1922). La restauration est achevée en 1927. La reconstruction est l'occasion d'agrandir l'hôtel de ville au nord, sur l'emplacement de l'ancienne poste, située à l'angle de la rue du Paon. Le tribunal de la Justice de Paix est installé dans cette extension.