Dossier d’œuvre architecture IA62002582 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, jardins remarquables
Jardin de Charles Pecqueur
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane - Barlin
  • Commune Ruitz
  • Adresse 26 rue du Calvaire
  • Cadastre 2011 AB 01 298, 299
  • Dénominations
    jardin
  • Appellations
    Charles Pecqueur
  • Parties constituantes non étudiées
    logement

Charles Pecqueur est né le 31 mai 1908 à Bruay-en-Artois. Certains souvenirs d'enfance l'ont marqué comme l'arrivée des Allemands dans son village en 1914 et la fermeture de son école transformée en hôpital de fortune. A l'âge de treize, en 1921, il débute sa carrière de mineur de fond, qu'il poursuivra jusqu'en 1958. Il finit sa carrière en tant que formateur à la mine-image de Bruay-La-Buissière (devenue depuis un musée).

En 1930, il s'installe à Ruitz dans la maison de son grand-père. Trois ans plus tard, il emménage dans la maison qu'on lui connaît, 26 rue du Calvaire, qu'il agrandit. Il construit un garage dont les parois sont ornées de trophées d'animaux réalisés en ciment et peints. Il y reconstitue une galerie d'abattage en hommage au métier de mineur.

Sans avoir jamais appris le dessin il crée des œuvres en ciment (animaux exotiques) et construit une grande niche pour chien devant sa maison. Il décore certaines pièces de la maison comme le vestibule. Il s'adonne également à la peinture sur bouteilles, dame-jeanne ou toiles. Il écrit une pièce de théâtre qui se déroule dans le milieu de la mine. Elle sera jouée dans les environs de Ruitz. A la Libération, Charles Pecqueur est élu maire de sa commune (1946-1965) (il est retraité des mines depuis 1951 environ) (des archives sont d'ailleurs disponibles à la mairie, sur son œuvre). Il commence à réaliser des œuvres en ciment pour embellir la commune. En 1963, il réalise avec l'aide d'un ouvrier communal un caveau d'attente qui est toujours visible aujourd'hui à l'entrée du cimetière de Ruitz. Il aménage un rond-point (aujourd'hui disparu) au carrefour du CD 722 qui met en scène le personnage de Blanche-Neige et des nains autour d'une vasque en grès, le tout réalisé avec des matériaux de récupération. A la fin de son mandat, il se consacre à l'embellissement de sa maison. Pendant deux ans, il réalise la fresque qui se trouve sur le mur de palissade du jardin à l'arrière de la maison, décoration intérieure, mise en valeur de la façade de la maison avec des carreaux de faïence, construction d'une niche, boîte à lettres et bestiaires (éléphants, crocodiles...), trophées d'animaux (chien, cerf...) exposés sur les murs du garage. Monsieur Pecqueur est aussi l'auteur de peintures sur toile ou sur dames-jeannes, bombonnes, vases, assiettes qui sont en partie la propriété de son fils et de certains habitants de Ruitz. La rue du Calvaire est parcourue d'un muret en grès récoltés dans les champs. £Actuellement subsistent le mur de béton situé sur le mur d'enceinte du jardin où sont également installés des personnages animaliers (tortue, écureuil) faisant référence aux fables de la Fontaine. De son vivant, les arceaux recevaient des rosiers. Des animaux exotiques posés de part et d'autre de la porte d'entrée accueillent le visiteur. La galerie qui abritait un groupe de mineurs de fond qui a été vidée de son contenu transporté en 1994, 1995 au musée de la mine de Bruay-la-Buissière.£Dans la même rue, sur la façade du 42 rue du Calvaire, se trouve un buste de Popeye en ciment, en assez mauvais état. Au cimetière existe toujours un caveau monumental en ciment placé à l'entrée qui ne porte ni date ni épitaphe.£La maison est louée depuis 25 ans ; elle appartient au fils de monsieur Charles Pecqueur. Madame Pecqueur est décédée il y a 2 ans.£Monsieur est connu comme un homme très affable, aimant et sachant raconter des histoires à ses hôtes qu'il recevait avec plaisir. Il ne portait jamais de gants car il avait besoin de sentir la matière qu'il façonnait. Monsieur Pecqueur s'est consacré à cette tâche à partir du moment où il quitte la fonction de maire de son village. Il y consacre tout son temps.£Il a commencé par créer le mur puis la Blanche Neige puis la Biche, le lièvre, la tortue (les sujets se rapportant aux Fables de La Fontaine. Puis il a construit un garage qui est vite devevu une galerie d'expositions de l'oeuvre consacrée au groupe de mineurs de fond grandeur nature aujourd'hui stocké au Musée de la Mine de Bruay-Labuissière en fait donné au décès de madame Pecqueur il y une dizaine d'années.

D'autres sujets sculptés par monsieur Pecqueur était visible dans le parc de l'ancien école des filles devenue mairie, il s'agissait d'animaux (photgraphies disponibles dans le livre de Bernard Lassus, à vérifier) ; il est l'auteur d'un rond-point décoré de nains à Haillicourt qui a été détruit il y a une décennie. £Durant son activité, monsieur Pecqueur a été sollicité par les médias, dès 1971 il est le sujet de plusieurs articles dans la presse ou dans des ouvrages ou encore à la télévision (FR3 a enregistré un entretien, voir aux archives FR3).

""mes sujets"", phoque avec bombonne plus lampe dans la maison, près de la cheminée, 2mètres de haut. Motivation : s'aérer, respirer, se retrouver dans la nature (par opposition à la situation du mineur de fond enfermé), inspiration d'images Le village de Ruitz est présevé de l'exploitation minière et ses à-côtés (corons, cités) à cause d'une faille géologique, le clocher penche.

Les sujets en ronde bosse, comme Blanche-Neige et la biche située au fond du jardin près du puits (réalisé avec des pierres récupérées fixées avec du ciment), les scènes illustrant les fables de La Fontaine ainsi que les pergolas du jardin, sont constitués de structures en grillage métallique recouvertes de ciment. Celui-ci est plaqué puis façonné à la main pour donner la forme voulue. Les œuvres sont ensuite rehaussées de peinture achetée et préparée à partir de pigments de couleurs (silexone). Les animaux exposés devant la maison, côté rue, (éléphants, tigre ou hippopotame) sont fabriqués de la même façon. Les scènes en bas relief présentées sur le mur de palissade situés derrière la maison, côté jardin, sont réalisées en ciment laissent encore apparaître de nombreuses traces de polychromie. Monsieur Pecqueur a également réalisé une boîte à lettres et une niche de ses mains. Le pavement devant la maison, les piliers de la balustrade ainsi que la maçonnerie de la façade du garage ont fait l'objet de traitements décoratifs particuliers (chainages) réalisés avec des matériaux comme le grès pour le muret de la balustrade ou encore le ciment pour les murs.

  • Murs
    • ciment
  • Techniques
    • maçonnerie
    • ferronnerie
    • céramique
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • LACARRIERE Jacques, VERROUST Jacques. Les Inspirés du bord des routes. Paris : Seuil, 1978.

    p. 82-87
  • DAVID, Francis. Guide de l'art insolite, Nord - Pas de Calais, Picardie. Paris : Herscher, 1984.

    p. 26-31
  • LASSUS, Bernard. Jardins imaginaires : les habitants-paysagistes. Paris : Presses de la connaissance Weber, 1977.

    p. 146-149, p. 164-189
  • LASSUS, Bernard. Les habitants-paysagistes et le démesurable. In Couleur, lumière...paysage, instants d'une pédagogie. Paris : Monum, Editions du Patrimoine, 2004.

    p. 115-124
  • LE DANTEC, Jean-Pierre. Charles Pecqueur (1908-1991). In Dix jardiniers. Arles : Actes Sud, 2012.

    p. 85-94
  • VAN PARYS, Michel. A Ruitz, un ancien mineur fait rêver le béton. La Voix du Nord. 16 août 1972.

  • LORENZI, Antoinette. Les merveilles de Charles l'enchanteur. Le Matin, quotidien du Nord et du Pas de Calais. 13 juillet 1981.

  • LOYER, François. Fééries en béton peint. L'Œil, numéro 201-202. Paris : septembre-octobre 1971.

  • MERCIER, Agnès. Ruitz : les "bizarreruitz" de Charles Pecqueur jalonnent encore la commune. La Voix du Nord, 14/08/2014.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général