Dossier d’œuvre architecture IA62002583 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, jardins remarquables
Jardin de François Golebiowski
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de Lens-Liévin - Bully-les-Mines
  • Commune Mazingarbe
  • Adresse 75 boulevard de la Cité Deux
  • Dénominations
    jardin
  • Appellations
    François Golebiowski
  • Parties constituantes non étudiées
    logement

Né à Lens d'un père tchéquoslovaque (né en 1919 et décédé de la silicose en 1968) arrivé en 1923 pour travailler dans les mines de Lens où il effectue toute sa carrière, François Golebiowski passe sa jeunesse à Lens, à la cité Jeanne d'Arc puis à la cité 9-9bis jusqu'en 1980. A l'âge de 11ans il entre au collège Michelet de Lens puis au lycée Béhal où Il apprend la soudure alors qu'il voulait être électricien. Il habite désormais à la cité 2 de Mazingarbe et ce depuis 30 ans. Il est salarié d'Electricité de France depuis 1987. Auparavant il bénéficiait d'un logement de fonction car il travaillait à la centrale électrique des Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais à Violaines (62). Il se souvient très bien du jour de la catastrophe de Liévin, en 1974, qui fit 43 mineurs victimes et c'est à partir de ce jour que lui vint l'idée des chevalements miniatures. Il avait alors 17 ans. Dès l'année suivante il photographie systématiquement les chevalements environnants qui subsistent près de chez lui, sous toutes les coutures, d'abord à Lens puis à Liévin (le 1 de Liévin est aujourd'hui protégé et toujours en place au centre d'un rond-point de la zone commerciale) et à Avion (le 7 d'Avion aujourd'hui détruit). Petit à petit, il se passionne pour le sujet et assiste à la destruction de certains de ces symboles miniers. Les photographies de vieux chevalements parues dans "Notre mine" ainsi qu'un hors-série de la revue "Relais" qui montre "l'album des chevalements", présenté sous forme de planches contact, reparties dans les numéros 38 de mai 1972 à 67 de janvier 1975, vont également, dès 1972, inspirer F. Golebiowski.

A partir de ses clichés, en amateur de dessin industriel, il réalise des plans à l'échelle 1/24e. Malheureusement aucun plan sur papier quadrillé n'a été conservé. Puis il se procure le matériel nécessaire à la réalisation de ses miniatures de taille humaine, constitué majoritairement de ferrailles récupérées (fer carré rond, tôle de 2mm d'épaisseur) et des baguettes à souder, complétées de quelques achats comme la peinture.

Les étapes de fabrication sont la constitution d'un gabarit, le découpage et la mise en forme, le cintrage au marteau et enfin la soudure. Les chevalements constitués de métaux mélangés, fondus et soudés, sont peints de couleurs différentes pour une restitution au plus près de la réalité. Les œuvres ne sont ni signées ni datées.

Ces chevalements sont le fruit d’un travail de presque 25 ans qu’il a dédié à tous les mineurs et à son père mort de la silicose à l’âge de 49 ans. Monsieur Golebiowski tenait à rendre cet hommage aux mines de Lens et Liévin, et à la corporation minière en général, lui qui a toujours « travaillé au jour » (à la lumière du jour, à l’opposé du travail de fond ,souterrain) et qui, grâce à son père, n'est jamais descendu au fond. Un de ses plus grands souhaits était que ses œuvres rejoignent le Centre Historique Minier de Lewarde. Monsieur Golebiowski est malheureusement décédé en mars 2013 (avant de voir aboutir ce projet). Mais des reproductions de ses œuvres ont été présentées lors de l’exposition Mini Mine Maxi Passion au CHM en 2013.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1983, daté par tradition orale
    • 1986, daté par tradition orale
    • 1991, daté par tradition orale
    • 1998, daté par tradition orale

Les cinq chevalements miniatures sont tous composés de métaux mélangés, fondus et soudés. Ils sont scellés avec de grandes tiges emprisonnées dans un léger coulage d'environ 10 centimètres de béton. Leur disposition dans le jardin ne doit rien au hasard car elle correspond au souvenir du paysage minier qu'avait monsieur Golebiowski de la fenêtre du logement qu'il occupait enfant et jeune adulte, à la cité 9-9bis de Lens. (47 rue Jeanne d'Arc à Lens).

Les chevalements sont peints de la couleur initiale de leur modèle.

Chevalements 3 et 3bis de la fosse Aimé-Tilloy dite aussi Saint-Amé de la compagnie des mines de Lens à Liévin : le n°3bis est reconnaissable à ses poutrelles à treillis et aux symboles de la mine repris par la compagnie, le pic et la hache croisés posés à son sommet. Il est typique des chevalements reconstruit par la compagnie des Mines de Lens dans les années1920. Il a été inscrit au titre des Monuments historiques en 1992. Il est surtout le monument témoin de la catastrophe de Liévin du 27 décembre 1974. C’est le premier qu’a réalisé F. Golebiowski, de 1983 à 1986. Le véritable puits d’aérage du 3bis est détruit en 1983 ; monsieur Golebiowski réalise sa miniature en 1991 et l’a peint en gris pour rappeler la structure en béton de son modèle. Les caractéristiques techniques pour le 3 sont : 46 kg ; 2,14x0,71x1m ;celles du 3bis, environ 30kg ; 0,41x0,55x1,59m. Il se consacre à ce projet pendant ses heures de loisirs, ce qui représente tout de même l’équivalent de deux mois de travail à temps complet (répartis sur 3 ans) pour le chevalement miniature du 3. Il a fallu six mois de travail pour réaliser la copie du plus petit chevalement, le 11bis situé à Liévin et achevé en 1996. Ce puits d’aérage, en béton armé, est construit en 1907 par la compagnie des mines de Lens. Fermé en 1972, il est remblayé en 1978. Caractéristiques techniques : environ 30kg ; 0,40x0,52x1,47m. La reproduction du 7 d'Avion est terminée en 1998 après 2 ans de travail. Dans la réalité, ce chevalet, construit dans les années 1950 à la modernisation des Houillères, appartient à la nouvelle génération de chevalements, plus fonctionnels, remarquables à la sobriété de leurs formes (identique à celui de la fosse Ledoux à Condé-sur-l’Escaut). Lui aussi théâtre d ’une autre catastrophe qui fit 21 morts en 1965, il est détruit 1987. Caractéristiques techniques : 47 kg ; 0,78x1,12x2,49m. Le 1bis de la compagnie des Mines de Lens situé à Liévin est un chevalement métallique construit en poutrelles à treillis juste après la Première Guerre mondiale. Seul rescapé des trois existants à l’origine, il est protégé au titre des Monuments historiques depuis 2009. Il est toujours en place au centre d'un rond-point de la zone commerciale de la ville. La réplique que F.Golebiowski a réalisée en cinq semaines de travail, date de 2003. Caractéristiques techniques sont de 50kg ;0,65x1,16x1,97m.

  • Murs
    • métal
    • ciment
    • béton
  • Techniques
    • ferronnerie
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général