Dossier d’œuvre architecture IA00066980 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
L'église paroissiale Notre-Dame de Coyolles (Nativité de la Vierge)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Soissonnais - Villers-Cotterêts
  • Commune Coyolles
  • Adresse place de l' Église
  • Cadastre 1982 A2 84
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame (Nativité de la Vierge)

Aucune documentation se rapportant à l'église paroissiale Notre-Dame de Coyolles ne semble avoir été conservée avant le 19e siècle, et les profondes restaurations entreprises en 1874-1875 ne facilitent pas l'analyse du monument.

Selon l'historien soissonnais Bernard Ancien, cité par de nombreux auteurs dont Alain Jacono, l'église aurait été construite au 11e siècle, édifice dont il subsisterait au moins les murs du chœur et le clocher qui le surmonte. Il propose d'imaginer pour cette époque une église dont la nef aurait été encadrée par deux collatéraux symétriques s'achevant en absidiole de part et d'autre du chœur.

Si rien n'étaie plusieurs composantes de cette hypothèse, l'église de Coyolles n'en a pas moins possédé jadis un collatéral nord - depuis longtemps disparu - comme le suggèrent les arcades en plein cintre, bouchées, qui se succèdent le long du mur nord de la nef. Cette nef profite d'une réédification (ou de transformations) vers le milieu du 12e siècle, attestée par la forme et le décor encore "romans" du portail occidental. Ces travaux sont suivis au tout début du 13e siècle par la reconstruction du collatéral sud, accompagnée de l'élévation de sa chapelle consacrée à la Vierge. Le style des chapiteaux des arcades qui relient la nef et son collatéral correspond en effet à cette époque, en espérant que ces chapiteaux n'aient pas été trop modifiés lors de la restauration de 1874-1875. La Renaissance semble être peu intervenue dans cet édifice et ne lui avoir apporté que sa tourelle d'escalier hors-œuvre et l'ouverture ou l'agrandissement de la baie qui ajoure le mur oriental du sanctuaire. Aucune autre intervention ne peut être détectée, si ce n'est le rajout d'une sacristie à l'est de la chapelle de la Vierge, dans le courant du 17e ou du 18e siècle. Un document d'époque révolutionnaire, transcrit par Alain Jacono, signale que la fausse-voûte de la nef est alors lambrissée.

Au début du 19e siècle, malgré le passage de la Révolution, l'église paraît en bon état et ne nécessite que quelques travaux d'entretien. Pourtant, vers le milieu du siècle, l'édifice exige alors d'importantes réparations. L'adjonction de la sacristie à l'arrière de la chapelle de la Vierge a gravement compromis la solidité de cette partie du monument. En effet, sa construction a provoqué la suppression de contreforts, ainsi que le percement du mur de la chapelle pour ménager une porte de communication. En outre, cette sacristie, construite en mauvais matériaux, est basse et d'un accès difficile. Dans un rapport daté du 16 septembre 1873 et conservé dans les archives communales, l'architecte soissonnais Casimir Truchy propose de la détruire et d'en établir une nouvelle dans une pièce de l'ancien presbytère attenant à l'église et qui sert d'école depuis 1833. Diverses mesures de conservation et d'amélioration sont aussi préconisées : les piliers doivent être repris, plusieurs contreforts renforcés et surtout, le clocher doit être chaîné. Il faut également repiquer les murs, agrandir les fenêtres de la nef et refaire le dallage en mauvais état de l'église, cette dernière opération devant permettre de sauver plusieurs dalles funéraires qui seront levées et placées contre les murs. Au cours de cette campagne de travaux menée en 1874-1875, la chapelle de la Vierge est presque entièrement rebâtie sous la direction de Casimir Truchy, grâce aux libéralités d'Henriette-Adèle Moreau-Daudin - propriétaire du château voisin -, qui finance également la restauration de l'église. Cette réfection satisfait à un souhait que son époux, Auguste-Ferdinand-Louis Moreau, a exprimé avant sa mort (d'après l'inventaire après décès et le partage de la succession d'Auguste-Ferdinand-Louis Moreau). Une plaque de cuivre gravée, fixée dans la chapelle, pérennise le souvenir de ces travaux.

Le cimetière paroissial, qui entourait l'église à l'est et au sud, est transféré vers 1842, pour des raisons de salubrité. Son emplacement primitif est transformé en square et place publique en 1878, grâce à la générosité d'Eugène Favard, maire de Coyolles et membre de la famille Moreau (d'après une plaque insérée dans la maçonnerie du monument).

L'édifice traverse la Première Guerre mondiale sans subir de dégâts importants. La réfection de la couverture de l'église en 1997 a été subventionnée par la Sauvegarde de l'Art français.

Construite sur une place au centre du village, l'église est actuellement entourée au nord et à l'est par des bâtiments communaux (salle polyvalente et mairie-école). Un square, qui a succédé à l'ancien cimetière, règne devant son élévation sud.

L'église est construite en pierre de taille calcaire, sur un plan allongé. Elle se compose d'une nef de trois travées, bordée au sud d'un unique collatéral avec lequel elle communique par trois arcades. Les arcs de ces ouvertures s'appuient sur des supports complexes, formés d'un pilier quadrangulaire comportant une colonnette engagée à chaque angle et, sur deux de ses côtés, deux colonnes engagées qui portent les arcs doubleaux.

À la nef, succèdent un chœur d'une travée, puis un sanctuaire peu profond à chevet plat, tandis qu'une chapelle à abside polygonale fait suite au collatéral de la nef. La sacristie, accessible depuis le chœur, s'adosse contre le mur nord de l'église. Un clocher peu élevé repose sur l'épaisse maçonnerie du chœur. Un escalier de pierre en vis, construit à l'extérieur de la chapelle sud, relie cette dernière au comble de l'édifice et au clocher.

La nef est couverte d'une fausse voûte en berceau et son collatéral, d'une fausse voûte en demi-berceau. En revanche, le chœur et la chapelle de la Vierge sont surmontés de voûtes en pierre : une voûte en berceau brisé au-dessus du chœur et du sanctuaire et une voûte d'ogives au-dessus de la chapelle.

L'église est protégée par une toiture en tuile plate, à l'exception de la tourelle d'escalier coiffée d'un toit conique en calcaire. Un toit à longs pans et pignon découvert recouvre la nef et son collatéral. Un toit à deux pans et pignon découvert surmonte la chapelle de la Vierge, enfin un toit en bâtière domine le clocher. Un appentis à petite croupe protège en même temps le sanctuaire et l'abside de la chapelle.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
  • Toits
    tuile plate, calcaire en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    2 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • voûte d'ogives
    • fausse voûte en berceau
    • fausse voûte en demi-berceau
  • Couvertures
    • toit conique
    • toit en bâtière
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à deux pans pignon découvert
    • appentis croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Précision représentations

    Le décor sculpté de l'église consiste actuellement en acrotères en forme de croix et d'édicule, qui dominent le clocher et la façade, ou en gargouilles à silhouette monstrueuse qui se projettent dans l'espace à la base des toits. L'ornementation principale de la façade est réservée au portail dont la voussure est entourée d'un décor géométrique à pointes de diamant et dont les chapiteaux sont recouverts de feuillages. Quelques chapiteaux à crochets et à feuillage se remarquent aussi sur les supports intérieurs de l'église.

    Les verrières, qui comportent presque toutes des sujets figurés, font l'objet de dossiers spécifiques.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AN. Série MC (minutier central des notaires de Paris) ; sous-série étude XXVIII : MC/ET/XXVIII/1754 (notaire : Adolphe de Madre ; Actes concernant la famille Moreau, 1848-1868).

    Inventaire après décès d'Auguste-Ferdinand-Louis Moreau, commencé le 31 octobre 1867 ; état des opérations de compte, liquidation et partage des biens (20 février 1868).
  • AC Coyolles. Série M (Édifices communaux) ; sous-série 2 M (Edifices du culte et cimetières) : 2 M 1 (Egl).

    Exposé de l'architecte Casimir Truchy, relatif à la restauration de l'église et à la construction de la sacristie (16 septembre 1873).
  • A Évêché Soissons. Série F (discipline diocésaine) ; sous-série 3 F : Questionnaire préparatoire à la visite des paroisses (1805). Archidiaconé de Soissons. Doyenné de Villers-Cotterêts.

    Commune de Coyolles. Paroisse de Coyolles.

Bibliographie

  • HOULLIER, Abbé Pierre. État ecclésiastique et civil du diocèse de Soissons. Compiègne : Bertrand, Imprimeur du Roi ; Paris : Mérigot jeune, Libraire, 1783.

    p. 185-186.
  • JACONO, Alain. Histoire de Coyolles. Texte dactylographié. Coyolles : 1991.

    p. 11-21.
  • LECLERCQ DE LAPRAIRIE, Jules-Henri. Répertoire archéologique de l'arrondissement de Soissons. Canton de Villers-Cotterêts. Bulletin de la société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1862, t. 16, 9e séance, lundi 6 Octobre 1862, p. 178-203.

    p. 180-181.
  • MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. 3 volumes. Paris : H. Laurens, 1914.

    t. 1, p. 327.
  • SANDRON, Dany. Coyolles. La Sauvegarde de l'Art français, cahier 12, 1999, p. 83-84.

Documents figurés

  • Église de Coyolles [vue extérieure sud-ouest], dessin au crayon et à l'encre, par Amédée Piette, dessinateur, 1840 (AD Aisne : 8 Fi Coyolles 1).

  • Église de Coyolles [vue extérieure sud-ouest], dessin au crayon et à l'encre, par Amédée Piette, dessinateur, 1873 (AD Aisne : 8 Fi Coyolles 2).

  • Environs de Villers-Cotterêts - Coyolles - L’Église et la Maison d’École, carte postale, [Risse, libraire-éditeur à Villers-Cotterêts], [vers 1900] (coll. part.).

  • COYOLLES. Clocher et façade Sud, impr. photoméc., par Étienne Moreau-Nélaton, photographe, 1913. In : MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. Paris : H. Laurens, 1914, t. 1, fig. 242.

Date(s) d'enquête : 1985; Date(s) de rédaction : 1988, 2017
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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