Dossier d’œuvre architecture IA60003146 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Le village de Catheux
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde
  • Hydrographies rivière La Selle
  • Commune Catheux
  • Lieu-dit
  • Dénominations
    village
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine, pont, croix de chemin, mairie, chapelle, place, mont calvaire, motte, monument aux morts, école

Implanté à la source de la Selle, au creux de la vallée humide, Catheux s'est développé dans un environnement parsemé de cours d'eau. Ponceaux et fontaines témoignent encore des divers aménagements réalisés pour les apprivoiser.

Le village s’est constitué au début du Moyen-Âge. Dérivé de "château", son nom atteste son origine castrale. De la forteresse médiévale détruite au 15e siècle, il ne reste rien de plus que la motte au cœur du village, habillée en 1822 d’un calvaire monumental. Le centre du village a également été marqué par la construction d'un château dans les années 1790 par M. Lesage, marchand parisien. Détruit dans les années 1820, il n'en reste que la maison du gardien et le logis de l'ancienne ferme.

Dans son Précis Statistique sur le canton de Crèvecœur, Louis Graves souligne la médiocrité des terres, inadaptées à la culture du blé. Il reste peu d'exemples de fermes dites picardes (grange alignée sur la rue et logis en fond de cour), majoritaires dans les villages de plateau où se pratique la grande culture. C'est le type du logis aligné sur la rue, correspondant davantage à des activités artisanales et de commerce, qui est majoritaire à Catheux. En effet, comme dans l’ensemble des communes de l’ancien canton de Crèvecoeur, les activités des habitants et habitantes se tournent davantage vers le travail textile, en particulier la confection de serges, étoffes de laine bon marché. Puis, dans le dernier tiers du 19e siècle, Catheux partage son évolution avec celle des villages avoisinants, connaissant toutefois une chute démographique plus précoce, probablement due en grande partie à sa dépendance aux activités textiles. En effet, avec le déclin de cette activité concurrencée par les usines urbaines, la population passe de 319 habitants en 1861 à 167 en 1906. Quelques fermes de gros cultivateurs échappent toutefois à ce déclin économique. Ils reconstruisent leurs bâtiments agricoles en brique dans la seconde moitié du 19e siècle. Une légère reprise démographique à partir des années 1980 entraîne la construction de quelques pavillons modernes rue de Choqueuse et rue de la Chapelle, à la sortie sud du village.

En 2018, Catheux comptait 107 habitants et habitantes, 60 logements dont 80% de résidences principales.

Origines

Les plus anciennes traces de l'occupation humaine sur le territoire de Catheux remontent à l'époque mérovingienne. Des fouilles réalisées au 19e siècle pendant la construction de la voie ferrée ont en effet permis de découvrir l’emplacement d’un cimetière mérovingien à la sortie est du village en direction de Fontaine-Bonneleau. Le cimetière actuel a certainement été installé plus tard au cours du Moyen Âge. L’église Saint-Denis, est construite dans le dernier quart du 12e siècle.

La première mention connue de "Catheu" apparait en 1197 dans le cartulaire de l'abbaye de Beaupré (E. Lambert, 1982). Ce toponyme d’origine picarde, correspond à l’ancien français "castel", "château". Il indique ainsi la présence d’un château-fort ou mieux, d’un bourg fortifié. L’origine castrale de ce village est attestée par l’emplacement de l’ancien château, dans l'enceinte duquel Amicie de Breteuil, fille de Valéran III de Breteuil, fonde une chapelle où elle meurt en 1226. À cette époque, Catheux était donc une châtellenie qui dépendait du comté de Breteuil. Implantée sur la butte juste à l'ouest de la place du village, la forteresse est détruite lors de la jacquerie de 1358.

Au 15e siècle, c’est la famille de Mailly qui détient la seigneurie de Catheux puis la maison d’Ailly à partir de 1470. Au début du 16e siècle, elle entre dans la maison de Gouffier, qui possède également la seigneurie de Crèvecœur. C'est pour cette raison qu'un des membres de la famille fait transporter dans le bourg de Crèvecœur les halles de Catheux (aujourd'hui détruites). Complètement ruinée, la famille met en vente le domaine de Catheux en 1777. Il est racheté par Jean-Baptiste Lesage, qui fait construire un nouveau château, entre l'ancienne forteresse et l'église. En 1817, le château est vendu pour démolition. Utilisé comme carrière, ses pierres ont notamment permis la reconstruction du presbytère de Crèvecœur et la nef de l'église de Choqueuse-Les-Bénards. Aujourd'hui, il ne reste que la maison du gardien (n°3 Place de la Mairie), le logis de l'ancienne ferme du château (n°14 rue Principale) et les piliers en brique et pierre de l'ancien portail du potager (n°16 rue Principale, visible sur la photographie aérienne du village). Un pavillon construit dans le style Louis XVI se trouvait à l’arrière (témoignage oral). Certainement à l'initiative de Jean-Baptiste Lesage (témoignage oral), un calvaire monumental est érigé en 1822 au sommet de la butte, à l'emplacement de la forteresse médiévale détruite.

La chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs (3, rue de la Chapelle) a été érigée en 1864 par l'abbé Pointier, curé de Cormeilles, village où il a également élevé la chapelle du Planton et celle du cimetière de Cormeilles). Il la cède à la fabrique de Catheux dans son testament daté de 1870 (Archives de l'association des croix et calvaires du Beauvaisis). Les extérieurs ont été restaurés à partir de 1996, tandis que l'intérieur de l'édifice est réhabilité en 2015 (replâtrage de la voûte, rehaussement du sol, menuiseries, peinture). Les travaux sont terminés en 2019.

Évolution de la morphologie et du parcellaire du village

Installé dans le giron de la vallée où la Selle prend sa source, Catheux se développe autour d’un noyau constitué de l’église et de la motte castrale. De la place filent deux rues: la rue Principale et rue de Choqueuse qui forment une patte d’oie, reconnaissable sur le cadastre napoléonien et toujours perceptible aujourd’hui. L’église et l’ancienne motte castrale se font face, séparées par cette vaste place centrale de forme triangulaire.

Les deux rues qui partent de cette place sont bordées d’un habitat aggloméré, au parcellaire serré mais irrégulier. En effet, la présence de l’ancienne motte et des variations géographiques ont entraîné la formation de rues et de parcelles au tracé sinueux.

Dans un second temps, le maillage du village s’est élargi au nord du centre primitif, de l’autre côté des petits cours d’eau donnant naissance à la Selle. Le parcellaire y est plus régulier. Visible sur le cadastre napoléonien, un second noyau s’est constitué autour de la place Dupriez (aujourd’hui disparue). Enfin, un dernier quartier s’est développé autour de l’emplacement du cimetière. Le bâti y est plus dispersé.

Si le noyau primaire conserve un bâti dense, constituant encore aujourd’hui le cœur du village, les deux autres quartiers plus au nord se sont amincis, en particulier autour du cimetière. En effet, de nombreuses zones d’habitations figurées sur le cadastre napoléonien (rue de Choqueuse autour de la place Dupriez, autour de la place principale, ou encore le long de la rue Principale) se sont dégarnies entre la fin du 19e siècle et les années 20, en raison de l'exode rural qui a touché l'ensemble des villages du plateau picard.

Lieux partagés et structurants

Collecter et partager l'eau

Certains aménagements toujours en place aujourd’hui témoignent d’une gestion commune des ressources en eau. Rue de la Vacquerie, un escalier maçonné permet de descendre jusqu’à la source de la Selle. Cet endroit est dit "La Fontaine" sur une carte postale du début du 20e siècle et a donné son nom à la rue de la Fontaine (rue de Lavacquerie aujourd’hui). Un ponceau a été édifié rue de Choqueuse, ou encore à la sortie du village après l’église, rue Principale.

Une fontaine (rue de Choqueuse) et un puits (rue du Chauffour) encore visibles permettaient d'autres accès aménagés à l’eau de source.

Des croix de chemin pour délimiter le village

Pour marquer les limites du village, des croix de chemin sont encore visibles. L’une ferme le village au nord, au bord de la route en direction de Lavacquerie. Elle est dédiée à Louis François Becquerel, décédé d'un accident de charrette à cet endroit en 1875. La seconde croix se situe à l’extrémité de la rue du Chauffour. Elle a été érigée par Camille Baticle en 1893, probablement après le décès de son mari. Enfin, une dernière s’élève au croisement de la route vers le Gallet et de l’ancienne voie de chemin de fer (actuelle Coulée Verte).

Équipements publics du 19e siècle

L'actuelle mairie-école est installée dans une ancienne boulangerie, construite vers 1835 par M. Langlet, ancien meunier (témoignage oral). Des archives de l'administration communale indiquent que l'acquisition et l'aménagement de cet établissement s'est déroulé à partir du milieu du 19e siècle. Le bâtiment d'école est construit à l'arrière de la mairie (voir la photographie aérienne de la place du village).

Le bâtiment de remise des pompes à incendie est construit autour de 1885 (AD Oise).

Enfin, une section de la ligne de chemin de fer au sud du village (actuelle coulée verte) est construite à partir de 1874 (AD Oise).

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, 12e siècle
    • Principale : Temps modernes, 4e quart 18e siècle
    • Principale : Epoque contemporaine, 1ère moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle
  • Auteur(s)

  • Murs
    • brique
    • torchis pan de bois
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique, tuile flamande mécanique
  • Typologies
    vallée humide ; type poche
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété publique
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 13. Catheux, inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 152. Catheux. Recensements de population (1820 à 1936).

Bibliographie

  • CAMIN, Jacques. Huit siècles d'histoire à Crèvecoeur-le-Grand. Groupe d'études des monuments et oeuvres d'arts de l'Oise et du Beauvaisis. Bulletin n°16-17, 1983.

    p. 6.
  • CAYROL, Pierre et Ganeviève. L'industrie textile aux 17e et 18e siècles. Groupe d'Etudes des monuments et des oeuvres d'art de l'Oise et du Beauvaisis. Bulletin n°16-17, 1983.

    p. 61.
  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Crèvecœur, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1836.

    p. 31-32.
  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

    p. 115.
  • LEBÈGUE, Maurice. Les noms des communes du département de l'Oise. Amiens : Musée de Picardie, 1994.

    p. 63.
  • Notice descriptive et statistique sur le département de l'Oise. Paris : Imprimerie du du service géographique, 1902.

    p. 237.
  • OISE. Archives départementales. Répertoire numérique des archives déposées de la commune de Catheux (EDT 272). Archives départementales de l'Oise, 2016.

  • OISE. Archives départementales. Répertoire méthodique détaillé de la sous-série 2 O. Administration communale. Établi par le bureau des archives modernes, archives départementales de l’Oise, 2019.

    p. 360.
  • SEILLIER, abbé. Crèvecœur-le-Grand. Première partie : la seigneurie. Beauvais, 1892.

    p. 235.

Périodiques

  • BECQUET, Xavier. Un monument aux morts à Catheux. Les Cahiers du petit patrimoine picard, janvier 2012, n°61.

    p. 1-7.

Documents figurés

  • Catheux. Cadastre napoléonien, section A, feuille 2, 1833 (AD Oise ; EDT 272/1 G 1).

  • Catheux. Cadastre napoléonien, section B, feuille 1, 1833 (AD Oise ; EDT 272/1 G 1).

  • Catheux, cadastre rénové, section A, feuille 2, 1935 (AD Oise ; 1964 W 34).

  • Commune de Catheux, cadastre rénové, section B, feuille 1, 1935 (AD Oise ; 1964 W 334).

  • Catheux (Oise). La rue de Crèvecoeur, carte postale, Debray-Bollez, éditeur à Crèvecoeur-le-Grand, 1916 ou avant (AD Oise ; 4 Fi 1438).

  • Catheux (Oise). La rue de Crèvecoeur, carte postale, Debray-Bollez, éditeur à Crèvecoeur-le-Grand, 1916 ou avant (AD Oise ; 4 Fi 1437).

  • Catheux (Oise). Chemin de pré à joncs, carte postale, éditeur Lalouze, imprimerie Jeanne d'Arc, 1912 (coll. part.).

  • Catheux (Oise). Le calvaire qui domine le village et la vallée. Élevé sur l'emplacement de l'ancien château, carte postale, Debray-Bollez éditeur à Crèvecoeur, vers 1905-1901 (coll. part.).

  • Catheux (Oise). La source de la Celle. La Fontaine, carte postale, Debray-Bollez éditeur, 1er quart 20e siècle (coll. part.).

Annexes

  • Les activités anciennes des habitants et habitantes de Catheux
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général