Au début du 19e siècle, le village de Poeuilly regroupe la majeure partie de la population de la commune, qui compte 385 habitants en 1836. Y sont rattachés, durant la période révolutionnaire, le hameau d'Aix, qui s'est développé, à proximité de la route de Péronne à Saint-Quentin (au nord) et Cauvigny, au sud, moulin implanté sur la rivière d'Omignon. Ces deux écarts ont aujourd'hui disparu. Le hameau d'Aix comptait huit maisons, au milieu du 19e siècle, principalement des fermes, qui ont progressivement disparu, dans la 2e moitié du 19e siècle. A Cauvigny, le moulin a cessé son activité à la fin du 19e siècle.
Les recensements de population indiquent que le village compte 80 maisons en 1851 pour 83 familles et 292 habitants. Les recensements de 1872 et de 1876 signalent la présence de nombreuses maisons inhabitées dans le village, 5 en 1872 et 9 en 1876. A partir de 1881, le village ne compte plus que 69 maisons pour 75 familles et 220 habitants. Ces chiffres restent stables jusqu'en 1906. A la veille de la Guerre de 1914, Il compte encore 193 habitants. En 1921, il ne compte plus que 80 habitants.
Les recensements permettent également d'observer une évolution sensible des activités. En 1836, les activités dominantes sont liées à l'agriculture (cultivateurs et ménagers) mais également au textile (26 tisseurs et tisserands, 10 fileuses, 4 brodeuses). 3 fabricants, 4 marchands, 5 débitants. Cette diversité est toujours perceptible en 1851. L'activité textile évolue avec la disparition des fileuses, ici au profit des brodeuses (12 en 1851), qui disparaîtront elles-aussi dans le dernier quart du 19e siècle. Les tisseurs cependant moins nombreux (12 en 1851, 21 en 1872, 12 en 1881, 5 en 1900) n'apparaissent plus dans le recensement de 1906. A cette date, l'activité principale du village est l'agriculture (blé et betterave à sucre). 84 ouvriers agricoles sont employés dans les diverses exploitations du village, en particulier celles d'Émile Laleux (22 ouvriers en 1906), de Jules Lemaire (18 ouvriers en 1906) et des Boinet, Joseph (7) et Albert (8).
Totalement détruit durant la Première Guerre mondiale, le village est reconstruit à partir de 1924. Les maisons provisoires en bois et de type Nissen seront peu à peu remplacées par de nouvelles demeures (fermes et maisons), qui donnent au village sa physionomie très homogène.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.