Dossier collectif IA02001624 | Réalisé par
  • patrimoine de la Reconstruction, Chemin des Dames
Les mairies et écoles primaires reconstruites sur le Chemin des Dames, après la première guerre mondiale
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Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    mairie, école primaire
  • Aires d'études
    Communauté d'agglomération du Pays de Laon, Communauté de communes de la Champagne Picarde, Communauté de communes du Chemin des Dames, Communauté de communes du Val de l'Aisne

Depuis la Révolution, les mairies étaient improvisées dans les maisons d´habitation (il subsiste un exemple de ce type à Jumigny). Quand elles n´étaient pas confinées dans un espace indépendant, les classes étaient situées dans d´anciens logis, loués ou achetés par la commune. Mais au 19e siècle, des bâtiments luxueux destinés à cet usage sont bâtis. D'après Carmen Popescu, le type architectural de la mairie, établi tout au long de la 3e République, se retrouve sur l´ensemble du territoire français. La reconstruction brise cette uniformité en la diversifiant. L'après-guerre constitue pour la commune l´occasion de se doter d´édifices spécifiques. La baisse démographique touchant la plupart des villages justifie la réunion des deux fonctions, école et mairie, sous le même toit et la création d´écoles mixtes. Les cahiers de délibération du Conseil Municipal fournissent de précieux renseignements concernant la lenteur des travaux, due en partie aux nombreuses étapes administratives nécessaires, à l´insuffisance financière (parfois comblée par le rachat d´indemnités de dommages de guerre) ainsi qu´à l´évolution du plan d´alignement, toutes ces étapes imposant une révision systématique du projet initial. La loi du 17 avril 1919 définit les modalités de reconstruction des bâtiments communaux en insistant sur le remploi à l´identique (même caractère, même destination, même importance, mêmes garanties de durée). Celle du 22 février 1917 stipule que les éléments architecturaux du passé ne peuvent être remployés dans les édifices publics : cette disposition illustre parfaitement les ambitions modernistes attachées à leur reconstruction. Les caractères de remploi de cet arrêté engendrent parfois des aberrations, comme c´est le cas à Craonne où la mairie, reconstruite selon les proportions d´avant-guerre, ne correspond plus à la modestie de l´actuel village. La personnalité des membres du Conseil Municipal ainsi que celle de l´architecte responsable du projet influent largement sur le style du bâtiment : la commune peut exiger un édifice prestigieux (comme c´est le cas à Bouconville-Vauclair), classique (Chavignon) ou résolument moderne (Berry-au-Bac, Vendresse-Beaulne). La reconstruction des bâtiments communaux a donc fait l´objet d´un cheminement long mais réfléchi et pensé, donnant l´occasion aux architectes de rendre les nouveaux édifices mieux adaptés à leur destination.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Les bâtiments communaux constituent un domaine intéressant de l´architecture rurale. Dans un souci de logique d´urbanisme, ceux-ci subissent parfois des déplacements au sein de la commune (mais toujours au coeur même du village) afin de leur assurer une meilleure orientation et une surface plus importante. Plus facilement accessibles, les écoles sont ainsi implantées dans des lieux peu bruyants. Pour des raisons pratiques et économiques, les deux fonctions sont désormais situées sous le même toit. Seuls les bourgs de taille tels que Chavignon, Berry-au-Bac ou Craonne (qui le fut avant les conflits) bénéficient de deux bâtiments indépendants. La reconstruction donne l´occasion aux communes de s´équiper selon les normes hygiéniques, bénéficiant ainsi d´aménagements plus confortables (préau, WC, etc). Lorsque deux communes ont été réunies, soit les deux bâtiments ont été reconstruits comme à Aizy-Jouy, soit un seul édifice fait office de mairie-école pour la nouvelle commune (Colligis-Crandelain). Généralement constitués d´un corps central en saillie flanqué de deux annexes latérales, les modèles architecturaux sont stylistiquement influencés par les anciennes constructions, respectant également l´emploi des matériaux. Rares sont les exemples ayant fait l´objet d´une recherche formelle originale (Vendresse-Beaulne, Pontavert). Mais, quel que soit le parti pris choisi, l´ensemble des édifices, de par leur stature symbolique, a bénéficié d´une qualité architecturale certaine. Avant la guerre, les écoles, implantées dans des constructions civiles, ne possédaient pas les infrastructures nécessaires. La disposition intérieure est désormais soumise à certaines modifications (logement de l´instituteur plus fonctionnel, salles de classes plus vastes et pourvues de nombreuses ouvertures afin de faciliter l´aération et l´éclairage intérieur). L´architecture des bâtiments communaux semble ne pas vouloir innover, dans un souci de conservation de l´esprit stylistique d´avant-guerre. Rares sont les exemples ayant bénéficié d´une recherche architecturale conforme aux critères de la reconstruction.

  • Toits
    tuile, ardoise
  • Murs
    • brique
    • pierre artificielle
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérées 28
    • étudiées 28

Bibliographie

  • BUSSCHER, J.-M. (de). L´architecture de dommage de guerre, Aspects de la reconstruction des régions dévastées de la Première Guerre mondiale. Bruxelles : Archive d´Architecture Moderne, 1983.

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
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