USINE I
Usine de chaudronnerie Lebrun-Levêque, puis usine de transformation des métaux, actuellement gare routière.
Actuelle place Brobeil
Louis Gabriel Lebrun, ingénieur constructeur fonde avec Alexandre Lévêque en 1856 rue Jules-Juillet à Creil, un atelier de chaudronnerie comprenant des forges actionnées par des marteaux mécaniques. Au décès d'Alexandre Levêque en 1875, Louis Lebrun transfert une partie de son activité rue Jean-Jaurès (le reste de l'activité se concentre sur des terrains situés rue des Usines) sur un terrain plus vaste bordé par le chemin de fer du Nord et la route de Creil à Montataire. En 1886, il s'associe avec Henri Daydé et Auguste Pillé et forme la société Lebrun-Daydé-Pillé. Au début de la décennie 1910, l'ensemble de l'activité est recentrée sur la rue des Usines. En 1913, une usine d'aciers tournés, polis et calibrés s'installe à cet emplacement. Elle est construite sur une parcelle d´environ 10000 m² bordée au nord par les voies de la Cie du Nord, au sud par la rue Jean-Jaurès, à l´ouest par une usine électrique et à l´est par une propriété privée. Elle est destinée au façonnage de barres cylindriques en acier et en bronze. Pendant la Première Guerre mondiale, l'usine, réquisitionnée pour la Défense nationale, produit mensuellement 10 000 kg de gaines d'obus, d'axes pour l'aviation, de torpilles pour la marine ainsi que de pièces et de pompes pour les sous-marins. Une surveillance est établie pour le bâtiment où s'effectue la préparation des bronzes spéciaux pour les torpilles. La crise métallurgique du début des années 1930, conduit le conseil d´administration de l'usine à fusionner avec la Compagnie Française des Armatures située à Aubervilliers. Le projet est réalisé en 1934, la presque totalité des machines se trouvant à Creil est transférée à Aubervilliers. Les bâtiments industriels ne sont plus été exploités mais les bâtiments du concierge (anciens bureaux de l'usine Lebrun-Daydé) et du directeur restent habités. Les bâtiments sont touchés partiellement par les bombardements aériens du 27 avril et du 10 mai 1944 provoquant des dégâts matériels. La partie nord du terrain occupée autrefois par les deux réservoirs, la salle des machines, une partie de la forge et du hall de fabrication est achetée par la SNCF le 24 novembre 1949 (devant le notaire Delvallée à Paris). L'autre partie est vendue à la société Ferrettite le 22 décembre 1950 (devant le notaire Pascault à Paris). Les 2 879 240 d'indemnités de dommage de guerre attachées aux bâtiments sinistrés sont également récupérés par la société Ferrettite. Cette dernière revend l'ensemble du site, des bâtiments et des droits aux indemnités de dommages de guerre à la ville de Creil, le 18 octobre 1954 (devant le notaire Dorchies à Creil) pour y aménager un jardin. L'ancien site industriel est occupé aujourd'hui par la gare routière.
Documents d'archives :
AC Creil. Série F ; sous-série 6F : 6F2. Inspection du travail : horaires de la métallurgie, 1919-1922.
AC Creil. Série O ; sous-série 1O : 1O1 31. Voirie urbaine, impasse du Chemin de Fer : aliénation des terrains Lebrun-Levêque, 1874-1878.
AC Creil. Série O ; sous-série 1O : 1O1 65. Rue de Montataire, travaux et alignements 1881-1906.
AD Oise, Série M, sous-série 5M : Mp2454/2. [Demande d'établir un atelier de construction mécanique rue Jean-Jaurès par Louis Lebrun, 1875].
AD Oise. Série R ; sous-série 2R : 2RP1306. Usines travaillant pour la défense nationale : usine de fabrication de barres cylindriques. Novembre 1916.
Bibliographie :
Images de l'Oise : un siècle de mémoire. Les cahiers de l'Ecomusée, n°16, 1991.
L'Oise. L'Illustration économique et financière. Supplément au numéro du 16 décembre 1922.
USINE II
Usine de construction électrique Ferrary, puis usine de petite métallurgie Belgia, dite Société des Emailleries Réunies et forges de Creil et de la Sarre, puis entrepôt Baurgard, puis usine de construction mécanique Brissonneau et Lotz.
1 rue de Gournay
Une usine de construction électrique (lampisterie et brûleurs à pétrole), fondée par un dénommé Ferrary, directeur de la société parisienne industrielle d'articles d'éclairage, est construite en 1896 près du passage à niveau du chemin de fer du Nord. Elle connaît une période de prospérité sous le nom de Société Industrielle d'articles d'éclairage dans la première décennie du 20e siècle grâce notamment à la proximité de la Compagnie Générale d'Electricité. En 1910, l'activité cesse brutalement et un projet de dépôt d'os frais, d'hydrocarbure et de distillation de benzine est déposé par M. Hertz habitant à Bruxelles sous la direction de l'architecte Julien Flegenheiner. Le projet soulève de vives protestations auprès des riverains et des industriels : Tissier, directeur de la Grande Verrerie Blanche "proteste énergiquement contre cette installation malsaine en son nom, comme usinier et comme habitant et au nom des ouvriers", le directeur de l'usine des 100 000 chemises, Hippolyte Chapet ainsi que Henri Daydé, ingénieur constructeur se dressent également contre ce projet. Un avis défavorable est rendu par la préfecture à la fin de l'année 1910. La société des Emailleries réunies et Forges de Creil et de la Sarre nouvellement constituée à Creil et qui regroupe l'usine de fabrication de fers à cheval et l'usine d'émaillerie Belgia s'installe dans les anciens bâtiments de la lampisterie. L'émaillerie fonctionne jusqu'au début des années 1920 avec une production orientée vers les articles de ménage en tôle émaillée (seau, broc, cuvette). La date d'arrêt de l'activité n'est pas connue. La société parisienne Baurgard reprend le site vraisemblablement dans les années 1930 pour stocker du caoutchouc et du gutta percha (latex moins élastique que le caoutchouc). Touché par les bombardements de la seconde guerre mondiale, le site est cédé à la société Brissonneau et Lotz. Les bâtiments ont été détruits. A leur place se trouve un parking.
Documents d'archives :
AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2456/1. Etablissements insalubres, Creil, 1895-1906 : dossier Daydé-Pillé, 1898.
AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2456/2. Etablissements insalubres, Creil, 1910-1920 : dossier Julien Flegenheiner, usine de produits chimiques, 1910.
AD Oise. Série W ; sous-série 496W : 496W9498. Etablissements classés : dépôt de caoutchouc et de gutta percha (vers 1950) .
USINE III
Fonderie de bronze, de cuivre et d'aluminium Lafeuille, puis Fonderies de Nogent SA.
Rue Carnot ; rue Demagnez ; impasse du Petit-Marais (anciennement 3 et 5 rue de la Passerelle)
Né en 1877 à Donzenac en Corrèze, Jean-Léonard Lafeuille s'installe dans un premier temps dans l'Essonne à Dourdan puis à Juvisy où il exerce la profession de chef de gare. Il arrive dans le bassin creillois en 1908 et fonde rue Carnot à Nogent-sur-Oise une fonderie au creuset de cuivre, de bronze, de nickel et d'aluminium spécialisée dans la fabrication de jet de bronze pour la compagnie des chemins de fer du nord. Des nombreuse améliorations et extensions se succèdent au fil des décennies et plus particulièrement après la seconde guerre mondiale (1931 : installation d'une citerne ; 1966 : installation d'un pilon pneumatique de 75 kg pour la fabrication des épouvettes de contrôle). La plus importante concerne la rénovation et l'agrandissement de l'usine en 1972. A cette date, la fonderie couvre une vaste parcelle comprise entre l'impasse du Petit-Marais à l'ouest, la rue Carnot au sud et la rue Pierre-Sémard à l'est. Les transformations touchent les ateliers de mécanique, la construction d'entrepôts sur l'impasse du Petit Marais et l'extension des bureaux et de la cantine. L'activité cesse au début des années 1990. Les bâtiments sont détruits en 1995. Un square au nom de Jean Léonard Lafeuille, qui fut maire de Nogent-sur-Oise (1941-1944), est inauguré à l'emplacement de l'usine en 2006. Le parcours de Léonard Lafeuille est emblématique de la construction et des activités de ce quartier.
Documents d'archives :
AC Nogent. Série I ; sous-série 5I. Etablissements dangereux et insalubres, Nogent-sur-Oise : installation de la fonderie Lafeuille, 1909.
AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2519. Etablissements insalubres, Nogent-sur-Oise : fonderie Lafeuille, 1931.
AD Oise. Série W ; sous-série1275W43. Etablissements classés Nogent-sur-Oise : fonderie Lafeuille, 1966-1973.
USINE IV
Société Anonyme des Etablissements Métallurgiques de Nogent-sur-Oise, puis clouterie Au Pélican.
Rue Demagnez (anciennement 7 rue de la Passerelle)
La société anonyme des Etablissements Métallurgiques de Nogent-sur-Oise est installée au début des années 1920 au 7 rue de la Passerelle (actuelle rue Demagnez). En novembre 1925 Troendlé dépose une demande pour ouvrir une manufacture de clous. La demande est acceptée en février 1926 pour l'exploitation d'une usine destinée à la fabrication de tous les articles de clouterie par choc mécanique. L'année suivante une décaperie de fil de fer par l'acide sulfurique est installée : les bottes de fils de fer sont plongées pendant 24 heures dans un bain d'acide sulfurique froid, puis dans une cuve d'eau et de chaux neutralisant ainsi l'acide. La clouterie vient renforcer l'activité métallurgique de la rue de la Passerelle très active après-guerre : elle était mitoyenne de la fonderie Lafeuille et a été détruite.
Documents d'archives :
AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2519. Etablissements insalubres, Nogent-sur-Oise : installation d'une clouterie, 1926.
USINE V
Usine de transformation des métaux (chromage et nickelage) E. Maître.
49 rue Demagnez
Un atelier de transformation des métaux tenu par M. Legendre existe au 49 rue Demagnez, dans le quartier industriel Carnot, au début du 20e siècle. Il est situé au centre d'une parcelle jouxtant à l'ouest la sente de la Filature. Il est repris à une date inconnue par E. Maître qui y installe un atelier de polissage et un atelier de cuivrage-nickelage. En 1938 E. Maître ajoute un atelier de chromage avec bains de chromage et bacs de récupération des eaux de lavage. La date de cessation d'activité n'est pas connue mais il est probable que la construction à la fin des années 1930 de l'église évangélique de Nogent ait porté un coup d'arrêt à cette activité.
Documents d'archives :
AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2519. Etablissements insalubres, Nogent-sur-Oise : installation d'un atelier de chromage des métaux, 1938-1939.
USINE VI
Usine de menuiserie mécanique Delaplace, puis usine de cycles Mondelet.
37 rue Carnot
En 1894 Georges Delaplace faire construire sur la parcelle qu'il possède dans le quartier Carnot (lieu-dit le Petite Marais) un atelier de menuiserie mécanique et de charpente avec moteur à feu. De sa maison d'habitation, située le long de la route nationale 16, part un fossé d'eau courante qui alimente une fosse pour le flottage du bois. La parcelle comprend également des aires de stockage pour le bois de sciage et pour les bois en grume, un hangar fermé de 8 mètres sur 10 mètres pour le dépôt de bois et l'atelier proprement dit fermé sur trois côté par des murs en moellons (25.50 mètres de long sur 13,20 mètres de large) comprenant 5 machines à bois, des bureaux et un moteur. Le site est repris au début du 20e siècle par les établissements Mondelet, fabricant de cadres pour bicyclettes. En 1921 les ateliers sont détruits par un incendie et ne sont reconstruits qu'en 1924. Ils se composent d'un atelier de découpage des métaux par choc mécanique, d'un atelier de serrurerie de plus de 10 étaux, d'un atelier de décapage, d'un atelier de vernissage au four, d'un atelier de préparation des vernis (dissolution du bitume mélangé à l'huile de lin). L'usine n'existe plus.
Documents d'archives :
AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2519. Etablissements insalubres, Nogent-sur-Oise : installation d'un atelier de menuiserie mécanique (1894) ; installation d'un atelier de fabrication de cadres de bicylcettes (1924-1927) .