Dossier d’œuvre architecture IA80007335 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Mairie et ancienne école primaire de Ponthoile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Nouvion
  • Commune Ponthoile
  • Adresse rue de Forest-Montiers
  • Cadastre 1984 C3 212

D´après le dossier intitulé « Biens communaux avant 1869 », la commune demanda en 1815 la vente d´une partie des arbres du cimetière (qui sera par la suite agrandi), afin de payer le transfert de l´école sur un terrain vague voisin. Elle possédait donc un édifice scolaire avant cette date. La restauration de l´édifice, qui se trouvait alors dans un grand état de dégradation, eut lieu en 1841 (« Travaux communaux avant 1869 »). D´après le plan conservé aux Archives Départementales (99 T 3807/634/1), l´école (plus tard réservée aux garçons) fut reconstruite en 1843 par un architecte inconnu. Les dépenses ont été assurées au moyen des ressources communales. Le logement de l´instituteur, construit en 1839, avait été acheté à un particulier en 1867 (grange convertie en maison d´habitation en 1862) ; aucun architecte n´avait présidé à cette édification. L´école se situait alors sur la place publique et le logement de l´instituteur à une distance de 110 mètres. En 1857, l´unique école communale mixte réunissait 60 garçons et 40 filles. Selon un autre plan (Archives Départementales, 99 T 3807/634/2), la maison d´école des filles avait été construite en 1859 par l´architecte Coulombel d´Abbeville. Là aussi, les dépenses avaient été assurées au moyen des ressources de la commune. Cette maison, auparavant occupée par le curé, était située à environ 50 mètres du portail de l´église et à 60 de l´école des garçons. Bâtie en charpente et terre sur un terrain d´une surface de 32 ares, elle se composait de quatre appartements. En 1861, le dossier intitulé « Travaux communaux avant 1869 » indique qu´il était devenu nécessaire d´établir dans la commune une nouvelle école de filles (cette volonté apparaît déjà en 1837). Groux, entrepreneur, prévoyait d´élever le bâtiment scolaire entre un jardin et une cour suffisamment grande et entourée de murs. D´après le devis, « la maison d´école se composera d´un rez-de-chaussée et d´un étage. Au rez-de-chaussée : une cuisine, une salle de mêmes dimensions et la classe (7 mètres de large sur 3.33 de haut). A l´étage : deux chambres pour l´institutrice et un dortoir dans lequel coucheront au besoin 6 pensionnaires. Une cave, un puits et plusieurs autres dépendances ». Le terrain se trouvait en dehors de Ponthoile à 250 mètres de l´église sur la route de Bonnelle. Les enfants de cette section, située à l´est du chef-lieu et qui ne comptait alors que 64 habitants, fréquentaient l´école de Nouvion, plus proche. Les enfants de Morlay, eux, fréquentaient l´école de Ponthoile. La nouvelle école n´aurait pu servir à la section de Bonnelle, placée trop loin du bâtiment scolaire.

Sur un plan géométrique de la commune de 1866, le Conseil Municipal se proposait d´acquérir un terrain affecté au logement de l´instituteur (en jaune), ou un manoir (lettre A), situé à 118 mètres de l´école des garçons (lettre E). Le terrain prévu pour cette construction se trouvait éloigné de la classe, de la mairie et de l´église de 500 mètres. Si la mairie et la classe restaient à leur emplacement, mitoyennes, elles ne seraient plus qu´à 350 mètres du logement. Ce dernier comprendrait un cabinet pour les renseignements des habitants et pour les archives communales. Il ne serait pas construit sur la place publique car il n´y avait plus l´emplacement d´y ajouter une parcelle de jardin. Le manoir, lui, consistait en une grande cuisine, une salle spacieuse, une chambre à coucher sans foyer, un cabinet. Il comprenait, en outre, comme bâtiment accessoire, une grange, une cendrière, un bûcher et deux étables. « La grange, qui n´était d´aucune utilité pour l´instituteur, serait convertie en deux chambres à coucher, d´autant plus que le cabinet D n´avait que 2.75 mètres de long sur 2 mètres de large. La chambre à coucher (désignée sous la lettre G sur le plan) deviendrait une salle à manger ». En juin 1866, le curé, qui possédait une maison située à 50 mètres de l´église et à 80 de l´école des garçons, se proposait de la vendre à la commune pour qu´elle la convertisse en un logement pour l´instituteur. Elle se composait alors de quatre appartements. Elle était bâtie en charpente et terre sur un terrain d´une surface de 92 ares. Seuls la cheminée, le four, la cendrière étaient en briques. Les plans avaient été dressés par l´agent voyer cantonal Charles Laussart à Rue. En août 1866, le préfet refusa l´achat de cette maison. Il proposa la conversion d´une grange qui se trouvait à l´appui de la grande chambre de l´immeuble. Une autre partie devait être convertie en étable. Au mois de mai de la même année, d´autres devis, plans et projets pour le logement furent exécutés par Dingeon, architecte à Abbeville. L´année suivante, des réparations furent effectuées au logement de l´instituteur (blanchissage, pavage de la cave, plancher dans la chambre à feu). En 1868, la commune fit l´acquisition d´une maison pour l´instituteur. En 1869, les revenus de la location des molières furent versés afin de rendre l´école totalement gratuite mais ils ne permirent par l´ouverture de classe dans les hameaux du territoire. En 1871, des réparations furent amenées à l´école des garçons ainsi qu´au logement de l´instituteur par Léon dit Digon, maçon à Flibeaucourt-les-Sailly-le-Sec. En 1872, une remise de pompe à incendie ainsi que les lieux d´aisance furent construits pour l´école des garçons par le même artisan dans le coin de la place publique contigu à la mairie.

En 1882, la commune fit l´acquisition d´un terrain pour la construction d´une école avec logement pour l´instituteur. La commune se rendit propriétaire d´une parcelle avec enclos d´une surface de 68 ares sur le lieu-dit Rue de Romiotte, section C 187. Le projet de construction d´une école de filles avec mairie émis en 1890 fut abandonné. La commune ne possédait alors pas de maternelle publique ni aucune école privée. Le dossier intitulé « Biens communaux, 1870-1939 » indique que les travaux de reconstruction de l´école de garçons avec logement, mairie, clôtures et dépendances furent achevés le 10 octobre 1891 par l´architecte Marchand, chargé de la surveillance des travaux. Il s´agit du bâtiment encore en place aujourd’hui. D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal, le 30 avril 1892, les travaux furent totalement achevés par Emile Garbe, adjudicataire des travaux. Il n´y avait pas de bâtiment spécial pour la mairie, celle-ci étant installée dans l´école.

Le devis complète les observations sur le terrain. La mairie-école est construite sur une terrasse en maçonnerie. Les fondations ainsi que les parties contre parement sont composées d´une maçonnerie de moellons gros hourdés au mortier avec une partie de chaux du pays et deux parties de sable aigre. Les élévations sont en brique parement, premier choix et première qualité, hourdée au mortier. La brique jaune repressée de Boulogne-sur-Mer et brique repressée rouge d´Abbeville sont utilisées pour les saillies. Le mortier au ciment de Portland est employé pour les cintres de toutes les baies, pour les couronnements de toutes les cheminées ainsi que des piliers ; les joints pleins sont visibles aux parements des greniers ainsi qu´aux parements intérieurs de toutes les dépendances. Les cloisons légères sont en brique hourdées au mortier. Le pavage utilise les carreaux de terre cuite de Beauvais. Les marches sont en pierre de Belgique. La couverture est en ardoise dite de Fumay des carrières de l´Espérance sur voliges en sapin rouge pour la classe et la mairie. Le réfectoire, le vestiaire, l´abri, les privés et le bûcher, les dépendances de l´instituteur sont, eux, couverts en pannes à emboîtement de Leforest (Nord) ou d´Ercheu (Somme) sur rails ou liteau en sapin.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à deux pans
    • croupe
  • Typologies
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3067. Travaux communaux, imposition pour dépenses diverses, voieries et eaux (avant 1869).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3068. Biens communaux (1870-1939).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3066. Biens communaux (avant 1869).

  • AC Ponthoile. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de la commune de Ponthoile (1866-1882).

  • AC Ponthoile. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de la commune de Ponthoile, an 8 -1820.

Documents figurés

  • Plan de la mairie-école de Ponthoile, encre et lavis sur simili calque, d'après Charles Laussart agent-voyer, 26 juillet 1866 (AD Somme : 99 O 3067).

  • Plan de la mairie-école de Ponthoile, encre et lavis sur papier, d'après Charles Laussart agent-voyer, 26 juillet 1866 (AD Somme : 99 O 3067).

  • Elévation de la mairie-école de Ponthoile, encre et lavis sur papier, d'après Charles Laussart agent-voyer, 26 juillet 1866 (AD Somme : 99 O 3067).

  • Plan de la maison d'école des garçons, commune de Ponthoile, encre et lavis sur papier, fin 19e siècle (AD Somme : 99T3807-634-1).

  • Plan de l'école des filles, commune de Ponthoile, encre et lavis sur papier, fin 19e siècle (AD Somme : 99T3807-634-2).

  • Plan d'ensemble de la mairie-école de Ponthoile, encre et lavis sur papier, d'après Marchant architecte, février 1890 (AD Somme : 99 O 3068).

  • Plan du rez-de-chaussée de la mairie-école de Ponthoile, encre et lavis sur papier, d'après Marchant architecte, février 1890 (AD Somme : 99 O 3068).

  • Plan du premier étage de la mairie-école de Ponthoile, encre et lavis sur papier, d'après Marchant architecte, février 1890 (AD Somme : 99 O 3068).

  • Elévation principale de la mairie-école de Ponthoile, encre sur papier, d'après Marchant architecte, février 1890 (AD Somme : 99 O 3068).

  • Coupe principale de la mairie-école de Ponthoile, encre sur papier, d'après Marchant architecte, février 1890 (AD Somme : 99 O 3068).

  • Ponthoile - La Mairie et l'Ecole, carte postale en noir et blanc, d'après A. Proust Editeur, début 20e siècle.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI
Articulation des dossiers
Fait partie de