L'ouvrage que Bernard Ancien consacre à Haramont et à l'abbaye de Longpré date ces deux châsses de 1646. Pourtant, il paraît peu vraisemblable, pour des raisons stylistiques, que cette date se rapporte à ces deux objets. En effet, le décor de croisillons à fleurettes qui les recouvre est une caractéristique décorative de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence. Une datation à la limite des 17e et 18e siècles semble donc plus appropriée.
Cette paire de reliquaires provient du prieuré Notre-Dame de Longpré, situé sur le territoire de la commune d'Haramont. Toutefois, la documentation relative aux reliques, conservée aux archives diocésaines, est datée seulement du 20e siècle et ne permet donc pas de savoir pour quels corps saints avaient été sculptées ces châsses. Un inventaire dressé en 1935 recense dans l'une de nombreuses reliques de sainte Mansuette, et dans l'autre des reliques d'une multitude de saints, dont sainte Anne, saint Quirin, saint Antonin, sainte Radegonde, sainte Colombe, saint Valentin, saint Félix, saint Vulgis, saint Victor, sainte Julie, etc.
Quand éclate la Révolution, l'Assemblée constituante met les biens de l’Église à la disposition de la Nation et, par le décret du 13 février 1790, supprime les ordres religieux réguliers. L'estimation du prieuré de Longpré, promis à la vente, est effectuée le 1er février 1791. Quelques jours plus tard - le 18 février 1791 -, les religieuses de Longpré remettent sept reliquaires, dont ces deux-ci, aux officiers municipaux d'Haramont qui les placent dans l'église paroissiale où ils sont restés jusqu'à ce jour. Ces deux châsses ont été restaurées en 1978-1979.