Dossier d’œuvre architecture IA80000176 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • enquête thématique régionale, édifices civils et édilitaires d'Amiens des 19e et 20e siècles
  • inventaire topographique, Amiens métropole
Palais de justice d'Amiens
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois
  • Commune Amiens
  • Adresse rue Robert-de-Luzarches , rue Victor-Hugo
  • Cadastre 1974 AK 21
  • Dénominations
    palais de justice
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, clôture, portail

Parmi les plans conservés aux archives départementales, celui de 1856 (doc. 1) semble figurer en rose un premier projet de palais de justice, implanté dans le jardin de l'ancien couvent de célestins, face à la rue Saint-Denis (actuelle rue Victor-Hugo). Le plan de 1860 (doc. 2) est sans doute le premier projet présenté au conseil des Bâtiments civils et contesté par Jacques Hittorff. Celui de 1865 (doc. 3) donne l'implantation de l'édifice actuel et le détail d'une place-jardin à aménager à l'est, rue Saint-Denis (actuelle rue Victor-Hugo). Enfin, le plan de 1874 (doc. 4) indique les parties achevées à cette date et en rose les parties en cours d'exécution. On peut voir que la maison d'arrêt et le palais de justice sont encore installés dans les vestiges de l'ancien couvent de célestins, à l'ouest de la rue ouverte (actuelle rue Robert-de-Luzarches).

Selon J. Foucart (1989), qui fait une longue critique de l'édifice (cf. annexe), la construction d'un nouveau palais de justice, alors installé dans l'ancien couvent de célestins, est décidée en 1860 ; elle est contemporaine du projet d'ouverture de la rue Robert-de-Luzarches, dans l'axe du portail de la cathédrale. En 1861, les architectes Herbault et Daullé présentent un projet soumis au conseil des Bâtiments civils, dont le rapporteur préconise l´emploi du style Louis XIII (brique et pierre). L'année suivante, le nouveau rapporteur de la commission, Jacques Hittorff, dénonce un palais de justice aux allures d'hôtel ou de petit château, imposant une salle des pas perdus par étage, au lieu des multiples vestibules. Il suggère en outre l'emploi d'un style plus classique de façon " à appliquer aux façades une dignité architecturale qui ne permette pas de [le] confondre [...] avec une riche habitation et qui exprime mieux le caractère d'un monument dont la destinée est aussi élevée et sévère que celle d'un palais de justice". Un troisième avant-projet à portique également rejeté par Hittorff qui dénonce de plus la similitude des deux façades. Le projet définitif rehaussé de 12 à 20 mètres s'organise autour de trois immenses salles des pas perdus. La construction s'effectue en deux campagnes, l'une de 1864 à 1868, l'autre de 1874 à 1880. Suite aux nombreux vices de construction, l'architecte Herbault se donnera la mort en 1880.

Selon les recherches menées par Nathalie Mette lors de l'enquête de 1997, le palais de justice est construit sur les plans de l'architecte départemental Jean Herbault, à l'emplacement de l'ancien couvent de Célestins. En 1855, l'architecte, associé à Natalis Daullé, est chargé de dresser les plans d'un palais regroupant toutes les juridictions. Le projet examiné par Hittorff est approuvé en juillet 1864 ; il prévoit le remploi de boiseries des sculpteurs François et Charles Cressent, sont fils, réalisées entre 1702 et 1705 pour le couvent de Célestins. L'entrepreneur Leroy-Digeon est adjudicataire des travaux en 1866. La construction s'effectue en deux campagnes, l'une pour la partie est (1866-1874), la seconde pour la partie ouest (1874-1880), sous la direction de Jean Herbault après la mort de Natalis Daullé (1873). L'affaissement des planchers dans les salles aux dimensions démesurées, du à une erreur de calcul et à un mauvais choix des matériaux, nécessita leur renforcement par des colonnes de fonte et des arcs de décharge, réalisé sous la direction de l'architecte Emile Ricquier, après le suicide de Jean Herbault.

L'édifice occupe une parcelle îlot. Le palais s'articule autour de deux cours intérieures. Les salles des pas perdus superposées forment le lien transversal entre l'aile nord et l'aile sud. Le corps central de la Cour d'Appel est flanqué de 2 pavillons d'angle en brique et pierre et d'un avant-corps central en pierre. Cet avant-corps se compose d'un rez-de-chaussée en bossage de pierre, de 2 étages scandés par des colonnes engagées d'ordre corinthien. Façade sur la cour d'honneur : uniquement en pierre, son accès se fait par une escalier droit majestueux et son portique corinthien hexastyle. L'ensemble des ailes est couvert de toits à longs pans en ardoise, les pavillons d'angles sont couverts de toits en pavillon en ardoise. A l'intérieur, deux escaliers d'honneur symétriques à 2 volées.

  • Murs
    • brique
    • calcaire pierre avec brique en remplissage
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan symétrique en U
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Escaliers
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    Façade est : statues de Montesquieu et d'Aguesseau par Levêque.

    Façade principale : statues par Sanson du Droit et de la Force, de Cicéron et Démosthène, haut-relief du fronton représentant le Châtiment.

    A l'intérieur, la Loi par Sanson et la Justice.

    Porte sculptée par François Cressent aux armes du pape Urbain VIII dans le bureau du Premier Président et corbeilles de fleurs en dessus de porte dans le cabinet du Procureur de la République et la salle des conciliations.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1994/06/29
  • Précisions sur la protection

    Grille ; cour ; jardin ; décor intérieur.

  • Référence MH

Ce dossier établi par Nathalie Mette en 1997 lors d'une enquête thématique sur les édifices civils et édilitaires d'Amiens a été mis à jour et enrichi par Isabelle Barbedor en 2002 dans le cadre de l'inventaire topographique d'Amiens métropole.

Bibliographie

  • FOUCART-[BORVILLE], Jacques. Le palais de justice d'Amiens. In : Association française pour l'histoire de la Justice. La justice en ses temples. Poitiers : Brissaud, 1992.

    p. 234-249
  • FOUCART-BORVILLE, Jacques. Le palais de justice. In : Institut Français d'Architecture (IFA). Le nouvel Amiens. Dir. Marc Breitman, Rob Krier. Bruxelles : Mardaga, 1989 (Collection Villes).

    p. 136-139

Documents figurés

  • Palais de justice d'Amiens. Plan de masse de ses abords, dessin, 1856 (AD Somme ; 99 N 136928).

  • Palais de justice d'Amiens. Projet de cour d'assises, dessin, 1860 (AD Somme ; 99 N 136928).

  • Palais de justice d'Amiens. [Plan servant au projet de percement d'une rue entre la rue des Troix-Cailloux et la place du Palais-de-Justice, dessin, 1865 (AD Somme ; 99 N 136928).

  • Plan du Palais de justice d'Amiens et de ses abords, dessin, 1874 (AD Somme ; 99 N 136928).

  • Le palais de justice, imprimé, [s.d.]. In : Nouveau plan d'Amiens monumental, industriel et commercial, vers 1893 (BM Amiens).

  • Amiens. Palais de justice, carte postale, 1er quart 20e siècle (AD Somme ; 8 Fi 266).

  • Amiens. La Cour d'Appel, carte postale, 1er quart 20e siècle (AD Somme ; 8 Fi 268).

  • Vue aérienne, photographie, par Henrard, 1963 (AD Somme ; 6 Fi 29332).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 1998, 2002
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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