Dossier d’œuvre architecture IA59002749 | Réalisé par ;
Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • inventaire topographique, PNR Scarpe-Escaut
Presbytère
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional Scarpe-Escaut

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Pévèle-Carembault - Orchies
  • Commune Landas
  • Adresse 66 place Sadi-Carnot
  • Cadastre 1818 C 1652  ; 1876 C 349, 350, 351 ; 2003 C 0218

Le "vieux" presbytère (détruit) se situait place Quennoy [place Verte] et semble avoir été utilisé à cet usage jusque vers 1871, date à laquelle il est remplacé par un nouvel édifice construit près de l'église et du cimetière. L'ensemble formait un quadrilatère fermé, à l'instar des fermes traditionnelles du secteur. Selon l'historien Emile Draux, son éloignement de l'église viendrait du fait que l'église paroissiale occupait autrefois la "place verte" (actuelle place Roger-Salengro). La thèse du "déplacement" de l'église lors de sa reconstruction au 18ème siècle est cependant réfutée par l'historien Alain Plateaux. La planche des albums de Croÿ (vers 1600) montre un édifice bâti face à l'église et dont le plan au carré et les dispositions générales ne sont pas sans rappeler le "vieux" presbytère. Un courrier de 1807 (AD Nord, série O330/16), indique que la maison curiale se trouve en état de délabrement, le maire constatant "des réfections très urgent (sic) à effectuer". Un devis de 1808 livre un état général des toitures et un descriptif sommaire de l'ensemble composé de divers corps de bâti dont le logis avec "trois fenêtres sur toit", une "grande porte", quelques remises dont une remise à bois, un bâtiment à usage d'écurie et de boulangerie. Pour la rénovation des ".. 527, 26 m2 de toitures [...] demandant 49011 tuiles [...] les trois-quarts pourront encore servir, il faudra en prendre 12337 à la fabrique de Beuvry...". Un devis de l'architecte Voisin, de Douai, de juillet 1810, évoque des travaux de restauration et de rénovation de maçonneries extérieures, enduits intérieurs, huisserie et toiture (couverture en ardoise). Un devis du même architecte (AD Nord, série O330/18) de janvier 1825 envisage de nombreux travaux à exécuter dont la construction d'un four dans l'ancienne brasserie, le rejointoiement de l'ensemble des maçonneries, une réfection en tuile neuve d'une bonne partie de la toiture, celle des jouées de lucarnes en ardoise ainsi que les remplacements des ancres (de mur) en bois par d'autres en fer (devis supplétif de juin 1827). Le procès-verbal dressé en 1827 (?) par l'architecte Catet (?) "...au lieu et place du Sieur Voisin indisposé pour diriger et recevoir les travaux exécutés en réparation [...] par le Sieur André Lorthoir" montre que les travaux sont rapidement réalisés. Les réparations régulièrement effectuées ne suffisent cependant pas. La paroisse envisage sa reconstruction sur un terrain communal proche de l'église et d'une motte attenante au verger communal (vestige probable d'une ancienne motte féodale). En novembre 1867, l'architecte Dubrulle, de Douai, rédige un devis estimatif. L'architecte du diocèse de Cambrai émet quelques réserves : "Le plan paraît bien disposé, toutefois il donne lieu à quelques observations : les trumeaux des fenêtres des façades principales et postérieures sont trop étroits, construits en brique ils n'offriraient pas la solidité voulue. Il conviendra de les élargir en diminuant les écoinçons. Sans sortir de la simplicité que comporte la construction d'un presbytère, les pignons des dépendances pourraient être mieux étudiés." Les travaux adjugés au sieur Broutin le 29 mai 1869 sont reçus par l'architecte le 15 mai 1871. L'analyse de terrain montre qu'un certain nombre de changements ont été opérés par l'architecte en plan et en élévation, dont une mise en oeuvre décorative de la brique saillante plus importante, notamment sur les murs pignons. Le "vieux" presbytère est occupé par des Soeurs jusqu'à sa réaffectation, en 1876, à usage de logement pour les institutrices de l'école des filles avec la construction d'une salle de classe à l'arrière. Un rapport du préfet daté de 1904 fait part du caractère "absolument insalubre et inhabitable" de l'édifice (AD Nord, série O330/31). Il est détruit vers 1907-1908 pour être remplacé par un logement des institutrices de l'école publique des filles.

Le presbytère se compose d'un corps principal situé en fond de cour, bordé par deux ailes basses en retour, l'aile nord étant prolongée par diverses dépendances remaniées ou reconstruites (dispositions similaires aux presbytères de Rumegies et Lecelles). L'extension du cimetière et la construction de bâtiments en tôles ont remplacé le jardin d'agrément et potager autrefois situés à l'arrière et sur les côtés. Il est bâti en brique de terre cuite maçonnée en saillie ; celle-ci est utilisée à des fins décoratives sur les principales façades du logis et des deux ailes : cordons, chambranles, croix grecques, oculi, baies aveugles, rampants des pignons à motifs en escalier, arcs cintrés et clefs pendantes, arcs divers, pilastres, etc. Le corps de logis principal, à étage carré, se compose de cinq travées : la travée centrale, mise en valeur par un décor particulier, devait être à l'origine surmontée d'une lucarne, remplacée depuis par une fenêtre de toit. La porte couverte d'un arc en plein-cintre est surmontée d'une imposte vitrée à motif rayonnant. Elle est encadrée par deux pilastres supportant un fronton triangulaire au sommet duquel un cartouche amorti d'une croix latine en calcaire carbonifère porte la date 1869. Les fenêtres, couvertes par un linteau en arc segmentaire très faiblement cintré, sont protégées par des barreaux de fer. Les deux pignons découverts, ourlés d'un motif saillant en escalier, encadrent la toiture à longs pans en tuile flamande plombifère. Bien qu'originellement destinés à des usages annexes ou communs (relaverie, pompe à eau, lieu d'aisance, etc.), les deux ailes en retour, en rez-de chaussée et comble accessible depuis les pignons, font l'objet d'un soin décoratif identique à celui du bâtiment principal, et particulièrement sur les deux murs-pignons donnant sur cour. Ils sont couverts d'une toiture avec croupe arrière en tuile. Les nombreuses baies remaniées indiquent le changement d'usage au cours du 20ème siècle. L'aile nord est prolongée d'une remise basse sur pilier et murs de brique couverte de tuile flamande plombifère. Un trottoir en grandes dalles de calcaire carbonifère (pierre bleue du Tournaisis) borde les bâtiments sur la cour.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    tuile flamande plombifère, tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)

Documents d'archives

  • AD Nord : Série P31/447 : cadastre de 1876.

Bibliographie

  • PLATEAUX, Alain (dir.). Les églises de la Pévèle française. Histoire et architecture du IXe au XXe siècle. Liège : Pierre Mardaga, 1990.

  • DRAUX, Emile. Histoire de Landas. Lille : Imprimerie Morel et Corduant, 1970, p.123.

Documents figurés

  • Landas. Cadastre de 1818, section A du Quenne, 1ère partie (AD Nord : Série P31/153).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut
Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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