Dossier d’œuvre objet IM02004694 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Reliquaire-monstrance du chef de saint Quentin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice chapelle nord du choeur anciennement chapelle Saint-Jean-Baptiste puis chapelle Saint-Pierre actuellement chapelle Saint-Quentin
  • Dénominations
    reliquaire-monstrance
  • Appellations
    du chef de saint Quentin

En 1228, alors que le choeur de la collégiale est en cours de construction, le corps de saint Quentin est retiré de la crypte et placé dans une châsse qui est temporairement installée dans la partie ancienne de l'église. C'est en cette occasion que la main et le chef du martyr reçoivent des reliquaires particuliers. Le reliquaire du chef de saint Quentin figure parmi le trésor de la collégiale en 1300, mais Claude Hémeré qui le mentionne n'en livre aucune description. Peu d'éléments sont connus sur cette châsse, ou sur les châsses successives qui ont abrité le chef de saint Quentin sous l'Ancien Régime. Lors de la prise de Saint-Quentin en 1557, le reliquaire "extrêmement riche" est distrait de l'église par les Espagnols et conduit à la citadelle de Cambrai. Il faut une intervention de Charles IX et de Catherine de Médicis pour que l'objet soit rendu en 1569. Les documents d'archives mentionnent à l'occasion des embellissements du reliquaire. Ainsi, en 1690, le chanoine Antoine Baillon lègue la somme nécessaire pour qu'une couronne d'argent doré soit réalisée et posée sur le chef de saint Quentin. Peut-être s'agit-il d'un chef-reliquaire ? Quoi qu'il en soit, ce reliquaire est exposé régulièrement à la vénération des fidèles, dans une des fenêtres grillagées qui sont ménagées à côté des portes latérales du choeur. Le 6 novembre 1790, Jean Baptiste Joseph Leroy et Charles Jean François Le Caisne (le jeune), administrateurs du district de Saint-Quentin, dressent l'inventaire des objets mobiliers de la collégiale. L'armoire à reliquaires ou "Trésor", encore présente aujourd'hui dans le choeur de l'église, contient alors, entre autres reliquaires, celui du chef de saint Quentin, orné de pierreries et de croix en métaux précieux (ex-voto) et surmonté d'une couronne. La menace pesant sur ces objets s'accroît au fil des mois. Le 18 novembre 1793 (28 brumaire an 2), des commissaires accompagnés d'un orfèvre saint-quentinois procèdent à la pesée et à la mise en caisse des pièces d'orfèvrerie, bientôt portées à la Convention nationale. Vers la même époque, les reliques sont mises à l'abri dans le caveau qui servait de sépulture aux chanoines. Si le reliquaire du chef de saint Quentin est à jamais perdu, la relique franchit les heures les plus sombres de la Révolution, ainsi dissimulée jusqu'à son exhumation le 29 juillet 1795. Il faut attendre le début du 19e siècle et la reprise du culte catholique pour que la relique soit à nouveau enchâssée. En 1805, elle est présentée dans une châsse de bois doré, de plan hexagonal, ayant six panneaux en verre. Mais peu à peu, les fidèles sont frappés et indignés par la mesquinerie et l'indigence de la châsse de l'apôtre du Vermandois. Un legs de Michel Charles Comyn, décédé en 1826, et les dons de fidèles, complétés par le Conseil de fabrique, permettent la réalisation, par l'artiste parisien Louis Stanislas Lenoir-Ravrio (1784-1846), d'une châsse en bronze doré de style néogothique, livrée et bénie en octobre 1828. Le procès-verbal de translation décrit un reliquaire en forme de temple gothique, de plan rectangulaire (21 cm x 41 cm), en cuivre doré à l'or moulu, mat et bruni, dont les deux longs côtés sont séparés au centre par un pilastre qui forme deux arcades en ogive et dont les petits côtés n'ont qu'une seule arcade. Les six ogives sont terminées chacune par une rosace qui contient les chiffres de la Vierge, de saint Quentin, du roi régnant Charles X, de Marie-Thérèse fille de Louis XVI, le chiffre de Saint Louis et le millésime 1828. La relique en est retirée pendant la guerre de 1870-1871 et ne regagne sa châsse que le 21 septembre 1875, étant alors replacée sur une calotte en argent doré. A cette époque, l'intérieur de l'ancienne collégiale est en complet réaménagement, sous la direction de l'architecte Pierre Bénard. Il est alors prévu d'édifier un maître-autel monumental, doublé à l'arrière d'un édicule permettant d'exposer des reliquaires, évocation de l'organisation du sanctuaire sous l'Ancien Régime. La maison parisienne Trioullier livre ce mobilier en 1877, et, le 25 octobre 1877, est effectuée la translation solennelle des chefs de saint Quentin, saint Cassien et saint Victorice, dans des châsses neuves, réalisées probablement aussi par les Trioullier. Ces châsses sont placées dans l'édicule le 28 octobre 1877. La relique est à nouveau retirée de sa châsse (de décembre 1906 à octobre 1907), au moment de la séparation des Eglises et de l'Etat, puis en mars 1917, lors de l'évacuation de la ville. Confiée aux religieuses de La Croix, la relique passe la fin de la guerre à La Louvière en Belgique, puis revient à Saint-Quentin, peu après l'Armistice. Le 25 octobre 1922, la relique est placée dans son actuel reliquaire, objet offert par un fidèle anonyme de la paroisse, en reconnaissance d'une grâce obtenue pendant la guerre. Actuellement ce reliquaire est présenté dans la chapelle nord du choeur, consacrée à saint Quentin.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1922

Le reliquaire est composé de plusieurs éléments, réalisés dans divers matériaux et techniques. Un socle horizontal et approximativement rectangulaire (il est échancré dans la partie médiane), en cuivre repoussé et doré, repose sur quatre pieds rapportés en bronze doré. Sur ce socle, se dressent deux anges en bronze doré qui servent de support à la monstrance. Cette dernière, de plan rectangulaire, est réalisée en cuivre, bronze doré et verre. Elle porte un décor rapporté de bronze doré et de perles de verre rouges et vertes. La monstrance est close par une vitre sur les quatres côtés et sur le dessus.

  • Catégories
    orfèvrerie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
    • pied, 4
  • Matériaux
    • bronze, fondu, doré
    • cuivre, repoussé, doré, décor en ronde-bosse, décor rapporté
    • verre, rouge, vert, décor taillé en cabochon
  • Précision dimensions

    Mesures de l'ensemble : h = 55 ; la = 73 ; pr = 28.

  • Iconographies
    • figures bibliques, agenouillé, portant ange
    • ornementation, feuillage, colonnette dragon, enroulement
  • Précision représentations

    Les quatre pieds du socle adoptent la forme d'un dragon aux ailes déployées. Deux anges agenouillés de profil, les ailes déployées, portent la monstrance. Cette dernière est ornée d'une colonnette à chaque coin, et bordée d'un enroulement de feuillages sur le pourtour de sa partie supérieure.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant le donateur, fondu, en relief, sur l'oeuvre, latin
    • date, fondu, en relief, sur l'oeuvre, latin
  • Précision inscriptions

    Inscription lisible sur le pourtour de la base de la monstrance : EX. CAPITE. SANCTI. QUINTINI. VIROMANDUENSIS / EGREGII. MARTYRIS. IN. CUJUS / HONOREM. HANC. CAPSAM. PRETIOSAM / FIDELES. PIE. OFFEREBANT. MCMXXII. Traduction : (ossement] de la tête de saint Quentin, éminent martyr du Vermandois, en l'honneur de qui de pieux fidèles ont offert ce précieux reliquaire. 1922.

  • Précision état de conservation

    La dorure est usée par endroits. Il manque des éléments de la bordure décorative qui surmonte la monstrance vitrée.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une association diocésaine
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série G ; G 784. Inventaire analytique des archives du chapitre de Saint-Quentin rédigé en 1775, t. 2.

    folios 106 verso-107 verso (Procuration donnée par le chapitre à deux chanoines pour poursuivre la restitution du chef de saint Quentin ; compte de la dépense faite par les députés du chapitre)
  • AD Aisne. Série G ; G 785. Inventaire analytique des archives du chapitre de Saint-Quentin rédigé en 1775.

    folio 332 recto-333 verso (Extrait du testament de maître Antoine Baillon, chanoine)
  • AC Saint-Quentin : 6 S 3. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (17 septembre 1875-12 décembre 1906).

    p. 70-74, 79-81 (séances du 9 juillet 1877 et du 28 octobre 1877)
  • AC Saint-Quentin. Série S ; 6 S 4. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (21 décembre 1906-10 février 1961).

    non paginé (octobre 1922)
  • A Evêché Soissons : 4 G 1. Saint-Quentin. Reliques et reliquaires.

    Procès-verbaux de la translation du chef de saint Quentin le 26 octobre 1828 et le 25 octobre 1922 ; Authentique du 24 octobre 1935
  • Société académique de Saint-Quentin. Journal d'Edmond Oudart, secrétaire de l'église Saint-Quentin (non coté).

    10 octobre 1907, 14 octobre 1907

Bibliographie

  • COLLIETTE, Louis-Paul. Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, civile et militaire de la province de Vermandois. 3 volumes. Cambrai : Samuel Berthoud imprimeur, 1771-1772.

    t. 3, 1772, p. 234-235
  • DESAINS, Auguste. Notes sur l'église de St-Quentin (Extraites d'un Manuscrit portant la date de 1744). Travaux de la Société académique des Sciences, Arts, Belles-Lettres et Agriculture de Saint-Quentin (Aisne) , 3e série, t. 1, travaux de 1855 à 1857.

    p. 58
  • GOMART, Charles. Extraits originaux d'un manuscrit de Quentin de La Fons intitulé Histoire particulière de l'église de Saint-Quentin, publiés, pour la première fois, par Ch. Gomart. Saint-Quentin : librairie Doloy, 1854, t. 1er.

    p. 75
  • HÉMERÉ, Claude. Augusta viromanduorum vindicata et illustrata. Duobus libris. Quibus antiquitates urbis, et ecclesiae Sancti Quintini, viromandensiumque comitum series explicantur. Paris : Jean Bessin, 1643.

    p. 364
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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