L'aménagement et la décoration du chœur sont entièrement renouvelés à partir de 1767, sur les plans que Michel-Ange Slodtz avaient dressés vers 1763-1764, et sous la direction du sculpteur soissonnais Antoine Forest ou Forêt. Ce projet ne concernait primitivement que le chœur liturgique. Mais, dès le commencement de sa réalisation et de la passation des marchés, il est étendu au déambulatoire et à ses chapelles, à la demande du roi Louis XV qui participe à la dépense à hauteur de 37 500 livres. Le souverain avait conservé le souvenir de ses séjours à Soissons, étape sur le chemin et au retour de son sacre à l'automne 1722, et de l'impression de nudité que lui avait laissée la visite de la cathédrale en cette occasion. Le plan des nouvelles chapelles du déambulatoire ne peut donc être l'œuvre de Slodtz, mort en 1764. Peut-être a-t-il été conçu par Forest qui dirigeait alors le chantier ? Mais aucune pièce d'archives ne vient conforter cette supposition.
D'après le chanoine Cabaret, le renouvellement de l'ameublement des chapelles rayonnantes et l'aménagement des espaces avoisinants occupent pour l'essentiel les années 1771-1772. Bien que ce religieux ne mentionne ni la réalisation ni la pose des clôtures, on peut dater cet ouvrage de 1772 ou des années qui ont immédiatement suivi, l'ensemble des travaux étant terminé et payé en 1775. Le nom du serrurier qui en est l'auteur n'est pas rapporté non plus. Toutefois, les travaux du chanoine Cabaret et les rares archives conservées du chapitre offrent deux possibilités. Il peut s'agir du maître serrurier soissonnais Bernardet qui, avec une équipe d'ouvriers et avec la collaboration du serrurier parisien Langlois, s'emploie à la réalisation des nouvelles grilles du chœur. Ces dernières sont en effet installées en 1770, offrant toute liberté à ces artistes et artisans de se consacrer à un autre ouvrage. En outre, l'inventaire des archives du chapitre témoigne de la forte somme payée à Bernardet (un peu plus de 32000 livres), somme qui n'est dépassée que par celle versée au marbrier Thomas (environ 38000 livres). Il peut aussi s'agir du serrurier soissonnais Levasseur, qui a créé les grilles d'appui précédant les deux chapelles du jubé, mais reçoit seulement 2500 lt. Faute de document plus précis, la prudence commande de rester dans l'incertitude.
Par la suite, les archives témoignent de l'entretien de ces clôtures. Le 2 mai 1846, le Conseil de fabrique signale que la clôture de la chapelle axiale sera restaurée, repeinte couleur acier, et que ses dorures seront rénovées. Enfin, le 27 octobre 1895, l'architecte diocésain Paul Gout adresse un courrier de protestation à Monseigneur Duval, pointant que les grilles des chapelles absidales ont été repeintes en bleu à son insu l'année précédente, et lui rappelant l'obligation de soumettre tout type de travail exécuté dans la cathédrale à une autorisation de l'administration des Cultes. Ces clôtures de chapelle en fer forgé ne paraissent pas avoir subi de grands dommages au cours de la Première Guerre mondiale, le chœur ayant été beaucoup moins atteint par les bombardements que la nef.