• inventaire topographique, canton d'Aubenton
Souterrains refuges à Aubenton
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes des Trois Rivières - Aubenton
  • Commune Aubenton

La majeure partie des maisons et hôtels du noyau urbain ancien d'Aubenton comporte des réseaux de caves et de souterrains refuges qui communiquent souvent entre eux, du moins originellement. Les élévations en place et la typologie du voûtement permettent de les dater de l'époque médiévale, vraisemblablement de la fin du 12e siècle et du 13e siècle, période de grande prospérité et de développement urbain d'Aubenton, fondé sur le commerce du vin et des étoffes. Ces caves paraissent être liées effectivement au commerce du vin mais semblent également avoir eu une fonction défensive de souterrain refuge. La chronique de Froissart fournit une description d'Aubenton qui " faisait l'entrepôt de la fourniture des vins pour la Flandre, les caves d'une hauteur et d'une étendue considérable qui s'y trouvent en font foy, elles paroissent avoir beaucoup plus couté pour la plus part que les maisons dont elles dépendent et n'avoir pas été faittes pour la simple provision des propriétaires ". Outre une description de certaines d'entre-elles, possédant une " élévation à pouvoir y tourner avec une voiture à foin ayant les voûtes coordonnées faittes en carreau de pierres de taille de chaque costé ", Froissart décrit également la présence de portes de communication qui " sont totalement de fer, ce qui prouve qu'elles servaient aussi de casemates et de retraites aux habitants dans les temps de guerre et que l'on s'y défendoit, ce qui en fait conviction est qu'on ne peut y ouvrir la terre qu'on y trouve os de mort ". Ces étages de sous-sol ont été souvent bouleversés au cours des siècles ultérieurs, lors de la reconstruction des édifices aux 16e, 17e et 18e siècles. Dès la 2e moitié du 19e siècle ces souterrains ont attiré l'attention de nombreux commentateurs qui en ont fourni de nombreuses descriptions et relevés, en particulier Amédée Piette. De nombreux souterrains et caves ont été comblés ou condamnés au cours de la 2e moitié du 20e siècle, en particulier ceux situés sous l'emprise de la rue du Jeton et de la rue Jean-Mermoz, à la suite de l'affaissement de la route départementale en raison du passage de nombreux camions. La Direction Départementale de l'Equipement a procédé au coulage de béton dans plusieurs de ces caves, souvent fragilisées par leur statut actuel de décharge et par l'écoulement des eaux usées.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 16e siècle

Ces caves et souterrains refuges comportent souvent plusieurs étages de sous-sol, le nombre le plus communément constaté est de 2 étages qui communiquent entre eux par le biais d'escaliers droits en maçonnerie ou en brique. On accède à ces réseaux souterrains par le biais d'escaliers similaires situés le plus souvent dans l'habitat mais aussi à l'extérieur, principalement par un escalier débouchant sur la façade antérieure ou sur le mur pignon. Certains de ses étages de sous-sol sont creusés à même la pierre, dans la craie, d'autres comportent des élévations en maçonnerie. Aucun des espaces repérés n'est voûté en ogives, la règle est la voussure en berceau de brique ou de maçonnerie. La plupart des escaliers sont voûtés en plein cintre appareillé en rouleaux à ressauts, cette voussure est en pierre de taille calcaire blanche. Ils forment des réseaux complexes qui peuvent aller d'un espace unique à une succession de pièces sur plusieurs niveaux.

  • Murs
    • brique
    • calcaire
  • Étages
    2 étages de sous-sol
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • roche en couvrement
    • en brique
    • en tas de charge
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • État de conservation
    mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cet ensemble de souterrains refuges d'Aubenton, auquel s'attache tout un corpus de traditions et de légendes locales, est un ensemble architectural d'origine médiéval. Il peut être rapproché de réseaux souterrains à l'identique vocation de refuge mais aussi d'entrepôt dans la Somme, connus sous l'appellation de "muches", en particulier sur les cantons de Villers-Bocage ou de Domart-en-Ponthieu (cité souterraine de Naours) .

Annexes

  • Références documentaires
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2000
Articulation des dossiers
Fait partie de