• inventaire topographique, canton de Villers-Bocage
  • mobilier et objets religieux
Statue (petite nature) : saint Antoine (n° 2)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Villers-Bocage
  • Commune Montonvillers
  • Adresse Église paroissiale Saint-Antoine , rue de l' Église
  • Emplacement dans l'édifice chapelle sud
  • Dénominations
    statue
  • Titres
    • Saint Antoine
  • Numérotation artificielle
    2

Aucune information précise n'est connue sur cette statue de saint Antoine qui a été réalisée par un sculpteur de grand talent dans le courant du 16e siècle. Peut-être pourrait-on plus précisément la dater de la seconde moitié du 16e siècle ? Elle reflète l'importance du culte de saint Antoine, le patron de la paroisse, auquel est encore consacrée une autre statue en bois, plus ancienne, placée près du maître-autel.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle

La statue de saint Antoine a été sculptée dans un seul bloc de craie. L’œuvre était jadis agrémentée par une polychromie qui est aujourd'hui cachée par un surpeint grisé, mais qui transparaît aux endroits où le surpeint s'est écaillé. Dépourvue de socle, la statue se dresse dans une niche au-dessus de l'autel de la chapelle sud.

  • Catégories
    sculpture
  • Matériaux
    • calcaire, monolithe taillé, peint, monochrome
  • Précision dimensions

    Dimensions totales : h = 115 ; la = 50 ; pr = 30 (largeur et profondeur approximatives).

  • Iconographies
    • figure, saint Antoine abbé, en pied, chapelet, livre, porc, flamme
  • Précision représentations

    La statue représente saint Antoine abbé - nommé aussi saint Antoine ermite -, qui est le saint patron de l'ordre hospitalier des Antonins. Ce saint est invoqué contre diverses maladies contagieuses ou épidémiques, en particulier contre l'ergotisme, également nommé " mal des ardents " ou " feu saint Antoine ", maladie provenant de la consommation de seigle contaminé par un champignon parasite. Le saint est représenté debout et de face. Il est vêtu d'une grande robe, qui semble serrée à la taille par une ceinture où pend un chapelet, d'un long scapulaire, dont on distingue le pan antérieur devant la robe, et d'un manteau. Une cuculle, dont le capuchon est rabattu en arrière, couvre ses épaules. Sa tête, à la longue barbe joliment bouclée, est coiffée d'une barrette recouvrant les oreilles. Les attributs habituels du saint sont ici presque tous présents. Sa main droite repose sur un bâton noueux ou ébranché en forme de T, le Tau, symbole de vie et signe protecteur dès l'Antiquité, mais aussi allusion à la béquille sur laquelle s'appuyaient les victimes de l'ergotisme. Ce tau est d'ailleurs devenu l'emblème de l'ordre des Antonins. Le saint tient de la main gauche un livre ouvert dans lequel il est en train de lire. Ce livre pourrait être, soit le livre des Saintes Écritures - ou tout autre ouvrage spirituel -, soit le livre de la règle de saint Augustin, suivie par les Antonins. Il est flanqué d'un cochon, animal élevé par les Antonins, et qui disposait du privilège de pouvoir vagabonder en liberté. Ce cochon, avec son groin allongé, sa canine inférieure saillante et la courte crinière qui orne sa tête, reflète l'ancienne apparence de cette espèce animale - proche de celle des sangliers -, avant qu'elle n'évolue à la suite de croisements. Enfin, des flammes jaillissent tout autour de la base de la statue, allusion au " feu saint Antoine " ou " mal des ardents ". De tous les attributs, il ne manque que la clochette, qui a été brisée. Elle est souvent fixée à la traverse du tau. Mais ici, elle devait être suspendue à un doigt de la main gauche du personnage, comme on le voit sur une statue représentant le même saint à Blaincourt-lès-Précy (Oise). À Montonvillers, seul le cordon ou l'anneau au bout duquel pendait la clochette est encore visible autour de l'annulaire. D'après l'Iconographie de l'Art chrétien, la clochette servait aux ermites à repousser les attaques du démon. Mais, plus matériellement, la clochette était employée par les Antonins pour annoncer leur passage lors des quêtes qui leur permettaient de financer les hôpitaux et les soins médicaux.

  • État de conservation
    • repeint
  • Précision état de conservation

    La statue est en bon état général ; il manque seulement une partie de la traverse du tau, quelques grains du chapelet et la clochette qui pendait à l'annulaire de la main gauche. Les doigts de la main droite sont un peu cassés et l'index de la main gauche a été brisé au début du 21e siècle. De petits éclats se sont détachés de la pierre sur le rebord de quelques plis du vêtement et autour de la base de la statue. La polychromie d'origine est discernable sous le surpeint monochrome qui, en particulier, prive le visage de son regard : du rouge apparaît sur la couverture du livre et les flammes, du marron sur le tau et le cochon, du brun foncé et un gris sombre sur le vêtement du saint, enfin une couleur claire sur le visage et les mains.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1907/05/25
  • Référence MH

Dossier mis à jour par Christiane Riboulleau en 2020.

Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 1998