Dossier d’œuvre objet IM02005429 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Tableau d'autel : saint Michel terrassant le démon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Vol
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice retable de la seconde chapelle du collatéral sud de la nef
  • Dénominations
    tableau d'autel
  • Titres
    • Saint Michel terrassant le démon
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

La seconde chapelle sud de la nef est bâtie peu avant 1313 (le chanoine Cabaret avance la date de 1308), par la volonté de l'évêque Guy de La Charité (1296-14 juillet 1313). Selon l'obituaire du chapitre cathédral, connu par une copie et mentionné également par le chanoine Cabaret, la chapelle est placée sous l'invocation de saint Martin et de Saint Louis, deux saints protecteurs du royaume.

L'inventaire des papiers du chapitre, dressé à la fin du 18e siècle, conserve le souvenir de la fondation par le chanoine Jean de Belleu, d'une chapellenie en l'honneur de Dieu, de la Sainte Vierge et de saint Martin dans cette chapelle, fondation agréée par le chapitre par acte capitulaire du 7 décembre 1325 (quoique Dormay place la fondation de cette chapellenie à l'autel du Sépulcre). Le même registre mentionne en mai 1490 la fondation au même autel et la dotation par l'évêque Jean Milet, d'une chapellenie sous l'invocation de la Sainte Trinité, saint Martin et Saint Louis. Cette dernière fondation fait évoluer le nom de la chapelle, mentionnée dans les documents postérieurs sous le vocable de chapelle de la Trinité.

Aucune information précise ne nous est parvenue sur l'ameublement et le décor de cet espace. On peut juste supposer que la chapelle subit de graves dommages en 1567-1568, comme toute la cathédrale, lors de la prise et de l'occupation de la ville par les protestants.

Il faut attendre le deuxième quart du 18e siècle, pour que plusieurs chanoines, sans doute stimulés par la construction d'une chapelle limitrophe dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, se consacrent à renouveler l'ameublement et le décor de la chapelle, dédiée cette fois à saint Michel, l'un des protecteurs de la France. Peut-être faut-il voir aussi dans ce changement de vocable la conséquence de l'extinction de la presque totalité des chapellenies de la cathédrale à cette période, processus commencé en 1735 sous Monseigneur de Laubrière et sanctionné par le décret de Monseigneur de Fitz-James, daté du 20 décembre 1742 ? Selon le chanoine Ledouble, il en aurait résulté la réunion de l'autel Saint-Michel, situé primitivement à l'étage de l'orgue, à l'autel de la Trinité.

Quoi qu'il en soit, si l'on en croit le chanoine Cabaret déjà cité, le chanoine Michel de Chastenet de Puységur offre en 1740 le tableau d'autel et la garniture composée d'une croix et de chandeliers d'argent. Ce tableau non signé, composé sans doute à partir d'une gravure, est une copie réduite du "Grand saint Michel" de Raphaël (Musée du Louvre), peint en 1518 et célèbre dès son arrivée en France.

L'œuvre, qui semble être restée en place pendant la Révolution française, est restaurée vers 1829 par le peintre soissonnais Jean-René Chevalier, professeur dans l'École de dessin que la municipalité de Soissons avait fondée en novembre 1804. Elle a été restaurée une nouvelle fois après la Première Guerre mondiale par le peintre Gabriel Girodon, et a retrouvé son retable vers février 1938, comme en témoigne le Bulletin paroissial de l'époque.

Le tableau, peint à l'huile sur toile, est de forme rectangulaire et verticale, et cintré dans sa partie supérieure.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • élévation, rectangulaire vertical, cintré
  • Matériaux
    • matériau textile, support peinture à l'huile
  • Précision dimensions

    Mesures approximatives : h = 200 ; la = 115.

  • Précision représentations

    La surface du tableau est principalement occupée par l'archange saint Michel. Ce dernier est vêtu à l'antique. Dans un mouvement énergique, accentué par les mèches de sa chevelure et ses draperies qui volent au vent, il foule au pied le démon qu'il s'apprête à transpercer de sa lance. Le démon est couché par terre sur le ventre, et tente vainement de se redresser. L'artiste lui a donné une apparence humaine, à l'exception de ses griffes, de ses cornes et de ses ailes. Le tableau est nettement divisé en deux parties : une partie céleste et lumineuse, réservée au ciel clair sur lequel se détache la moitié supérieure du corps de l'archange, et une partie inférieure sombre, occupée par la terre et le corps foncé du démon.

  • État de conservation
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    Le tableau est craquelé, surtout aux endroits peints en noir, brun et rouge. On remarque quelques craquelures en escargot. Le tableau a été restauré après la Première Guerre mondiale, par le peintre Gabriel Girodon.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat

Le choix de la copie du Grand saint Michel de Raphaël, plutôt que celui d'une œuvre "moderne" du 18e siècle, pour orner le nouveau retable de la chapelle Saint-Michel, témoigne de la renommée persistante de cette peinture du maître italien dès l'Ancien Régime.

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série G ; G 254. Inventaire ou somme des chartres, titres, pièces importantes, registres et papiers contenus dans les archives du chapitre de l'église cathédrale de Soissons, t. 1.

    p. 491-492, 529-530, 537, 614-615.
  • AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).

    p. 166, 338.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 C 5. Bulletin paroissial de l'église cathédrale de Soissons.

    février 1938.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 2 D. Inventaires.

    Inventaire de l'église cathédrale, 1836, n° 101.
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

    folio 259 v°.

Bibliographie

  • DELORME. Notes sur le mobilier artistique de la cathédrale de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 3e série, t. 12, 1903-1904, 8e séance, lundi 1er août 1904, p. 265-292.

    p. 269, 285.
  • DORMAY, chanoine Claude. Histoire de la ville de Soissons, et de ses rois, ducs, comtes et gouverneurs. Avec une suitte des Evesques, & un Abbregé de leurs actions : diverses remarques sur le clergé, & particulierement sur l'Eglise Cathedrale ; et plusieurs recherches sur les vicomtez & les Maisons Illustres du Soissonnois. Soissons : Nicolas Asseline, 1663-1664, 2 vol.

    t. 2, p. 346, 353.
  • LEDOUBLE, chanoine Louis-Ferdinand. Soissons. La chapelle de la cathédrale où l'on voit la statue de la Bienheureuse Jeanne d'Arc. Soissons : Imprimerie de l'Argus soissonnais, 1909.

    p. 12.
  • SANDRON, Dany. La cathédrale de Soissons, architecture du pouvoir. Paris : Picard éditeur, 1998.

    p. 44, 246.
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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