Dossier d’œuvre architecture IA02002838 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, la communauté d'agglomération de Saint-Quentin
Usine à gaz Semet et Cie, puis Société Anonyme d'Eclairage par le Gaz de la Ville de Saint-Quentin, puis Société Saint-Quentinoise d'Eclairage et de Chauffage, puis Gaz de France
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Communauté d'agglomération et ville de Saint-Quentin

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Lieu-dit Ville close
  • Adresse 17 bis, 24, 26 boulevard Victor-Hugo , rue Delavenne , rue des Islots
  • Cadastre 2004 BD 9, 10 ; 2004 AL 84
  • Dénominations
    usine à gaz
  • Appellations
    Semet et Compagnie, Société Anonyme d'Eclairage par le Gaz de la Ville de Saint-Quentin, Société Saint-Quentinoise d'Eclairage et de Chauffage, Gaz de France
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, entrepôt industriel, hangar industriel, logement patronal, conciergerie, laboratoire, logement

Le 16 janvier 1837, M. Semet Fils Aîné, de Roubaix (59), est autorisé à implanter à Saint-Quentin un établissement pour la fabrication de gaz d'éclairage. Les terrains sont acquis en 1839. L'usine à gaz, exploitée sous la raison sociale Semet et Cie, est édifiée entre 1840 et 1841, sur le boulevard Saint-Martin (actuel n°24 du boulevard Victor-Hugo). Pour l'épuration des gaz, elle utilise un brevet déposé en 1840 par un ingénieur saint-quentinois, Alfred-Antoine Mallet. Dans la nuit du 6 au 7 janvier 1852, après une explosion, l'atelier d'épuration doit être reconstruit.

En Janvier 1856, par décret impérial, une nouvelle société est créée : la S.A. d'Eclairage par le Gaz de la Ville de Saint-Quentin, société anonyme dirigée par M. Souplet. L'année suivante, un nouveau gazomètre est implanté de l'autre côté du boulevard (actuel n°17bis). En 1889, deux ans après que deux usines saint-quentinoises aient adopté l'éclairage électrique en 1887, l'usine à gaz décide l'installation de ses premiers équipements pour la production d'électricité. En 1884, une refonte des statuts est opérée, donnant naissance à la Société Saint-Quentinoise d'Eclairage et de Chauffage. En 1891, l'usine s'étend au sud-ouest, en bordure du Vieux-Port, où est construit un gazomètre d'une capacité de 5800 m3, qui s'ajoute au gazomètre de 1857 (3300 m3) et aux trois plus petits gazomètres du site originel (5200 m3).

Après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle les installations de l'usine sont ravagées, seuls trois gazomètres sont reconstruits : deux à l'angle du boulevard et de la rue Delavenne (site des premiers gazomètres) et un troisième, plus important, aux côtés de celui de 1891. Bureaux et ateliers sont restaurés, d'autres sont reconstruits entièrement. Un logement de directeur est édifié en 1920 sur les plans de l'architecte parisien Ch. A. Wulffleff. La production se concentre alors sur le site originel de l'usine (n°24), au détriment du second site (n°17bis). Au milieu des années 1960, l'usine, alors exploitée par Gaz de France depuis la nationalisation de 1946, abandonne la production de gaz, pour ne devenir qu'une usine de distribution. La majorité des ateliers ont été rasés : seuls subsistent un logement et un hangar au n°17bis du boulevard Victor-Hugo. Au n°24 subsistent des bureaux et un atelier antérieurs à 1880 et restaurés en 1919, ainsi qu'un atelier postérieur à 1914 et des magasins et laboratoires édifiés en 1967 par les architectes Henri et Louis Marty. L'atelier antérieur à 1880 abritait jusqu'en 1914 des cornues de distillation.

De 1873 à 1882, sous la direction de M. Thurn, la production de gaz passe de 1,2 à 1,65 millions de mètres cubes. L'usine est alors équipée de deux machines à vapeur d'une puissance totale de 18 ch. La production débute en 1891 (au n°17bis) : d'une puissance de 40 kW, elle est portée à près de 400 kW avant 1900. En 1908, le réseau de distribution de l'usine à gaz dessert 152 moteurs à gaz de ville, représentant 13,6 % de la puissance installée dans les usines de la ville. En 1961, à la veille de la fermeture, l'usine produit 9,5 millions de m3 de gaz dont 4,3 à usage domestique.

L'usine emploie 20 ouvriers en 1843, 35 en 1873, 65 en 1882.

Les ateliers et bureaux bordant le boulevard, antérieurs à 1880, sont en brique. Les ateliers, en rez-de-chaussée, sont couverts d'un toit à longs pans en tuile mécanique. La façade sur rue est animée par de grandes arcades en plein cintre, dans lesquelles s'inscrivent des baies rectangulaires, couvertes de linteaux droits métalliques eux-mêmes surmontés d'arcs segmentaires de décharge, en brique. Les bureaux, accolés aux ateliers, et dont ils sont contemporains, sont composés d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée surmonté d'un étage carré, et couvert d'un toit à longs pans à croupes, en ardoise. La façade sur boulevard de l'usine était initialement symétrique : au centre, l'entrée principale du site, à gauche, les ateliers et les bureaux précédemment décrits, à droite un immeuble identique aux bureaux et aujourd'hui détruit, puis un mur formé d'une série d'arcades aveugles, similaires à celles des ateliers. Celles-ci sont soit les vestiges d'un atelier conservés pour masquer trois des anciens gazomètres implantés juste en arrière, soit dès l'origine un mur de clôture construit dans un soucis de symétrie. En fond de parcelle, en bordure de la rue Delavenne subsiste un petit atelier, postérieur à 1914, à pans de métal et remplissage de briques et briques creuses, couvert d'un toit à longs pans en fibrociment. Le laboratoire de 1967, en bordure de la rue des Islots, est en béton armé, couvert d'une terrasse. Le logement patronal, en brique, se compose d'un sous-sol, d'un étage carré et d'un étage de comble, est couvert d'un toit à longs pans et égouts retroussés en ardoise, percé de lucarnes, dont une est en façade. De l'autre côté du boulevard, subsiste un petit logement, à un étage carré, longs pans en ardoise, et un hangar à poteaux de bois et mur de brique, à longs pans et tuile mécanique.

  • Murs
    • métal
    • brique
    • brique creuse
  • Toits
    tuile mécanique, ardoise, béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Énergies
    • énergie thermique
    • produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public