Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.
Responsable-adjoint (2018-2023) puis conservateur régional (depuis 2024) de l'Inventaire général Hauts-de-France.
- enquête thématique départementale, Patrimoine XXe Maubeuge et Val de Sambre
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Stein EddyStein Eddy
Graphiste au Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Commune de Maubeuge
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération Maubeuge Val-de-Sambre - Maubeuge
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Commune
Maubeuge
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Adresse
place de Wattignies
,
rue du Maréchal-Leclerc
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Cadastre
2003
K
32
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Dénominationsétablissement administratif
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AppellationsCaisse de la Sécurité Sociale (CPAM), Caisse d'Allocations familiales (CAF)
La construction de la Caisse de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales, programme éminemment social, est en quelque sorte pour l'architecte André Lurçat (1894-1970) la revanche sur ses deux projets d'hôtel de ville repoussés par la municipalité de Maubeuge. L'horizontalité affirmée de l'édifice (qui s'oppose à la verticalité de l'hôtel de ville) entre en résonance avec le souhait de Lurçat de ne pas créer de hiérarchies sociales1. Le bâtiment est en harmonie avec l’espace de la ville reconstruite mais témoigne pourtant d'une évolution stylistique de l'architecte : accentuation de la composition dissymétrique, simplification des profils, abandon des angles adoucis, intervention de nouveaux motifs tels que le porche en portique, la verrière à redents, le garde-corps de grande longueur2.
Maubeuge est détruite à 90 % au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, André Lurçat est nommé architecte et urbaniste en chef de la reconstruction de la ville. S'il conçoit le plan d'ensemble, il y construit peu : seulement sept édifices, dont la Caisse de la Sécureité Sociale et d'Allocations familiales qui achève son œuvre à Maubeuge.
C'est un type nouveau d'équipement public duquel l'architecte est familier, ayant déjà conçu plusieurs caisses pour la Sécurité Sociale. Au sud de la ville, dans l'îlot K, le bâtiment est construit au début des années 1960. Sa genèse est mouvementée avec plusieurs projets successivement présentés qui voient le plan en H supplanté par le plan en L pour permettre une future extension. Un grand développement des surfaces vitrées est exigé par les deux caisses.
La réserve de la parcelle est occupée par un parking et par un jardin dessiné en lien avec le bâtiment. André Lurçat choisit lui-même les essences d'arbres qui y sont plantés. Les architectes Henri Laffite - remplacé ensuite par son fils Éric -et Émile Fays sont associés à la construction.
Occupé par la CAF et CPAM jusqu'en 2016, le bâtiment est aujourd'hui (2023) au cœur d'un projet culturel porté par la Ville de Maubeuge.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 20e siècle
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Auteur(s)
- Auteur : architecte attribution par travaux historiques, attribution par source
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Auteur :
Lafitte Éricarchitecte attribution par sourceLafitte Éric
Architecte ESA. Fils de l'architecte Henri Lafitte dont il devient l'associé après la Seconde Guerre mondiale.
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Auteur :
Lurçat Andréarchitecte attribution par sourceLurçat André
André Lurçat, né en 1894 à Bruyères (Vosges) et mort le 11 juillet 1970 à Sceaux, est un architecte français. Fils du receveur des postes Lucien Lurçat et de Marie Lhôte, André Lurçat entre à l'École des Beaux-Arts de Nancy en 1911. Diplômé de l'École des Beaux-Arts de Paris en 1923, il travaille dans le cabinet de Robert Mallet-Stevens. Avec l’appui de son frère aîné, le peintre Jean Lurçat, il construit à partir de 1924 un ensemble d’ateliers d’artistes qui font de lui l’un des architectes modernes les plus en vue.
Il est membre fondateur des CIAM (Congrès internationaux d'Architecture moderne). Mais il prend position pour un modernisme modéré en 1929, rejoignant l'Union des artistes modernes de Mallet-Stevens.
André Lurçat édifie en 1933 pour la municipalité de Villejuif (aujourd'hui Val de Marne) le groupe scolaire Karl-Marx. Fort de ce succès, il est invité à Moscou en 1934 et y travaille jusqu'en 1937.
Après avoir participé à la création du Front national des architectes résistants, il est chargé en 1945 du plan de reconstruction de Maubeuge. Membre du conseil d’architecture du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, professeur à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris puis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris entre 1945 et 1947, il reçoit, après 1955, les commandes de municipalités de la banlieue parisienne. Il est architecte et urbaniste en chef de la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où il construit en 1950 la cité Paul-Langevin et l’unité de quartier Fabien. Il est également urbaniste de plusieurs communes dans la région de Nancy.
La Caisse de la Sécurité Sociale et d'Allocations familiales est un édifice de plan en L qui constitue l'îlot K. L'accès se fait par une terrasse surélevée. Le jeu des volumes, par la disposition des niveaux en retraits successifs et des oriels en surplomb, allège l'édifice. En béton peint en blanc, en partie recouvert par une mosaïque de grès cérame de couleur claire, l'édifice occupe une grande superficie.
Extérieurement le bâtiment a peu changé, à l'exception de la couleur des saillies et des encadrements de baies. En revanche, l'intérieur a fait l'objet d'importantes modifications, le système poteau-poutre permettant un aménagement modulaire (du bureau individuel au plateau). Dans le jardin demeurent les parterres à bordure de ciment. Des bouleaux, peupliers et saules sont plantés le long de la façade principale et de manière plus dense à l'arrière, en cohérence avec le projet de l'architecte André Lurçat (2024).
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Murs
- béton
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- terrasse
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Jardinsmassif d'arbres
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Techniques
- mosaïque
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Statut de la propriétépropriété privée
André Lurçat étant un des architectes emblématiques du mouvement moderne en France, son œuvre fait l’objet de protections au titre des monuments historiques dès les années 1970. Mais ses réalisations privées y sont plus représentées que ses réalisations d'équipements publics d’après-guerre. La CAF-CPAM de Maubeuge est probablement l’exemple le plus abouti de son travail sur l'architecture de l'État-Providence, rejoignant ses convictions sociales.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Commune de Maubeuge
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Commune de Maubeuge
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Bibliographie
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FRANCE. DRAC-Service de l'Inventaire général Nord-Pas-de-Calais. L'œuvre de Lurçat à Maubeuge, Nord. Réd. Paul Hilaire, photos Thierry Petitberghien, [Lille] : Association C. Dieudonné, CAUE du Nord, ville de Maubeuge, cop. 1994. Non paginé : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 23 cm. (Itinéraires du patrimoine, ISSN 1159-1722 ; 74).
Chargée de mission à l'Inventaire général du patrimoine culturel Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.
Responsable-adjoint (2018-2023) puis conservateur régional (depuis 2024) de l'Inventaire général Hauts-de-France.
Chargée de mission à l'Inventaire général du patrimoine culturel Région Hauts-de-France (depuis 2020).