Dossier d’œuvre architecture IA59002245 | Réalisé par ;
Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, PNR Scarpe-Escaut
Ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général, ADAGP
  • (c) Parc naturel régional Scarpe-Escaut

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut - Saint-Amand-les-Eaux
  • Commune Rosult
  • Adresse 692 rue Adèle-Wion
  • Cadastre 1830 E 20, 21, 24 à 26 ; 1912 912 à 919 ; 2003 A 3004
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, écurie, pigeonnier, charretterie, fournil, oratoire, faisanderie

L'ensemble actuel conserve la configuration d'origine comme le confirme le plan le plus ancien conservé datant de 1826 (plan des propriétés de Jean-Baptiste Lemaire) qui fait état d'une implantation antérieure daté de la seconde moitié du 18e siècle et dont témoigne la date de 1772 portée sur le pignon de la grange. En 1830, la ferme, appartenant toujours à la famille Lemaire, est l'une des plus importantes exploitations du village. Au début du 20e siècle, elle est la propriété de Jules Detourmignies-Lacquemant (maire de la commune de 1876 à 1910). Le plan de ses propriétés dressé en 1914 indique l'adjonction, au cours du 19e siècle, de quelques dépendances dans les abords immédiats du corps principal : une remise à matériel (détruite), un oratoire dédié à Notre-Dame de Bonsecours, construit vers 1870-1880 d'après la tradition orale et un poulailler ainsi qu'une dépendance située dans les vergers (détruite). Dans la seconde moitié du 20e siècle, un ancien baraquement en bois, acheté à une compagnie minière de la région, est installé à l'arrière du grand chartil. Il a servi pour l'élevage de faisans.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Dates
    • 1772, porte la date

L'ensemble des bâtiments du corps principal de la ferme est construit en brique, exception faite du soubassement du porche d'entrée en moellons et blocs taillés en pierre bleue (calcaire carbonifère du Tournaisis). Une grande homogénéité règne également dans la mise en oeuvre des matériaux de couverture avec la terre cuite naturelle de la tuile flamande traditionnelle. Seule la grange porte une couverture de tuile mécanique en remplacement de l'ardoise (démontée après la Seconde Guerre mondiale). Le porche d'entrée en anse de panier est surmonté par un haut pigeonnier de deux niveaux couvert d'un toit en bâtière souligné d'une corniche à motifs de denticules (ou modillons ?) et de dents-de-scie. La grille d'envol est ménagée côté cour. Le corps d'étable parallèle à la rue n'est pas visible de l'extérieur car bordé immédiatement d'un second corps de bâti composé d'un chartil et d'une bergerie. La grange, dont le mur pignon sur rue est daté 1772 à la chaux, est percé de deux passages charretiers couverts par un arc en anse de panier. Une porte piétonne latérale permet d'accéder à une cave creusée sous la grange. Le logis situé en fond de cour, façade parallèle à la rue, est en rez-de-chaussée, composé de 9 travées, construit en brique, couvert d'un toit à longs pans en panne, tuile flamande traditionnelle encadré par des pignons découverts (wambergues). Il est bordé par un trottoir surélevé couvert de dalles de pierre bleue. Les fenêtres sont protégées par des barreaux de fer et des persiennes à décor ajouré. Le chartil est bâti sur le côté est du corps de ferme, en retrait de la voie publique. Il était autrefois à la limite du verger dans l'espace enclos d'un haut mur de brique le protégeant de la vue et des intrusions. C'est le plus remarquable édifice de ce type, exceptionnel par ses dimensions. En outre, c'est probablement le plus ancien conservé quasi intact sur le territoire. Positionné parallèlement à la chaussée, il est en brique couvert d'un toit à longs pans débordant en tuile flamande et offre cinq travées ouvertes par de larges arcades en anse de panier qui correspondent aux cinq nefs cloisonnées par un mur de refend. Une porte perce chacun de ses murs et permet le passage d'une nef à l'autre. Les murs à pignons découverts sont percés d'ouvertures ainsi que de jours en archère à l'instar de ceux que l'on rencontre fréquemment sur les granges : ceci laisse présumer l'utilisation du comble pour le stockage du matériel ou de matières premières. La travée la plus à l'Ouest du mur gouttereau arrière a partiellement été obturée et repercée au cours du 19ème siècle pour de servir de porcherie. Un étroit chemin pavé de grès permet de relier à pied sec la cour de ferme à la porte ouvrant le mur pignon Ouest. L'édifice servait au rangement des charrettes, chariots et véhicules hippomobiles domestiques. La cour pavé en grès de petit module a conservé la délimitation de son aire de fumier. Un grand saule pleureur occupe la cour. Un autre chartil, en front à rue, jouxtant le porche-pigeonnier et mitoyen à la bergerie était destiné au rangement des outils agraires. Bâti en brique, la présence d'un pignon très pentu (indicateur d'une couverture de chaume disparue, attestée par les propriétaires) maçonné en épis et les ancrages de mur en bois témoignent de son ancienneté. Partiellement remanié, son pignon en tôle a remplacé un pignon de brique orné d'un décor peint à la chaux représentant un quadrillage de losanges sur pointe. Cet ornement symbolique (motif runique traditionnel) a été conservé sur les murs de l'église et sur le pignon à rue du logis de la Cense d'Hongrie (IA59002248). Leur fréquence dans la commune est un fait unique sur l'aire d'étude de la Campagne habitée. Le fournil est, à l'instar du chartil principal, attesté sur les plans du début du 19e siècle, mais ses dispositions permettent de situer sa construction dans la seconde moitié du 18e siècle. Comme observé fréquemment, il est construit dans le fond du jardin potager (aujourd'hui ornemental) à l'arrière du logis, et mitoyen au fossé, pour des raisons de sécurité. Construit en brique, couvert d'un toit à longs pans en panne flamande ; une porte perçant le pignon nord donne accès à une vaste pièce couverte d'entrevous en berceau segmentaire entre solives sur l'arête. Le mur du refend supporte un manteau de brique enduite et chaulée reposant sur une poutre de bois et soutenue par deux jambes en brique encadrant la porte du four. Le cul de four en brique et torchis et la sole ont été conservés dans un état moyen mais ils sont d'une disposition rare : le cul de four est maintenu à l'air libre, simplement protégé de la pluie par la toiture principale. L'oratoire, autrefois enserré entre deux dépendances (détruites), est aujourd'hui intégré dans le mur d'enclos sur rue. La similitude avec les oratoires Notre-Dame-Auxiliatrice de la ferme d'Hongrie (parcelle cadastrale A 2391) rebâtie en 1872 et chapelle-grotte Notre-Dame de Lourdes (pc A 3383) de la ferme permettent de situer sa construction dans le dernier tiers du 19e siècle (vers 1870-1880). En brique, il est couvert d'un toit débordant à longs pans en tuile mécanique (autrefois ardoise) ; le chevet à cinq pans, marqué par des cordons verticaux de brique, est couvert par une croupe polygonale. La façade possède une ouverture en arc brisé inscrite entre deux pilastres de brique en relief sur lesquels semble reposer le fronton-pignon. Des carreaux de pavement en terre cuite (tomettes) ont été utilisés en décor pour les bases et chapiteaux des pilastres. Les piédroits et l'arc brisé de la porte ont été rejointoyés au mortier teinté d'un bleu franc (également dans celle de Notre-Dame-Auxiliatrice). On peut y voir un aspect purement décoratif mais également l'expression du symbolisme chromatique lié à la Vierge. La porte d'entrée en fer se compose d'une grille et de panneaux bas ornés d'éléments décoratifs en fonte moulée. Elle est surmontée d'une imposte en fer dont les motifs d'étoile inscrite dans un cercle et d'ogives dans des demi-cercles sont garnis de verres blancs, opaques ou colorés. L'abside en cul de four est enduite et moulurée de nervures peintes en bleu et beige ; un autel reposant sur des consoles en S en forme de volute (1er tiers du 20ème siècle ?) supporte une statue de la Vierge.

  • Murs
    • brique
    • calcaire marbrier
  • Toits
    tuile mécanique, tuile flamande
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
    • croupe
    • croupe polygonale
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • DUVILLERS, Paul. Petite monographie de la paroisse de Rosult. Cambrai : Imprimerie R. Villette, 1950.

  • Archives Privées : Plan géométrique des propriétés de Jean-Baptiste Lemaire, 1826.

  • Archives Privées : Plan des propriétés de à Jules Detourmignies-Lacquemant, 1914.

  • AD Nord : Série P (cadastre) : 31/ 624 (1830).

  • AD Nord : Série P (cadastre) : P31/ 624 (1912).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut
Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers
Fait partie de