Dossier thématique IA59005012 | Réalisé par
Luchier Sophie (Rédacteur)
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • inventaire topographique, Saint-Amand-les-Eaux
Patrimoine industriel de Saint-Amand-les-Eaux
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  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Ville de Saint-Amand-les-Eaux

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut

Saint-Amand, une ville industrielle autant qu'une ville d'eau

La proto-industrie au 18e siècle : l'exploitation des ressources naturelles (le bois et le charbon), le textile, l'eau

Le bois

Une enquête sur l'état de la forêt et des arpents de bois auprès de l'Intendant Flescher en 1783 renseigne sur l'exploitation du bois et son l'usage.

La forêt de 1058 bonniers (hectares) appartient aux religieux. Elle est composée de bois en futaie et taillis. Son exploitation pour la consommation de bois de chauffage trouve preneurs dans les villes de Lille, Douai et Arras. Le bois sert également pour la construction de bâtiments à Condé-sur-L'Escaut et des étais pour les fosses au charbon de Valenciennes.

Dans la ville de Saint-Amand-les-Eaux, la consommation de bois s'élève à 6000 arbres par an, les habitants font du charbon de terre dans les bois de St Amand et les bois des environs, à Raismes, Vicoigne, Hasnon,dans la forêt du duc Arenberg de Wallers. Le paysan trouve du bois dans les haies autour de ses terres pour son four. La fabrique de faïence se sert de bois blanc, que l'on trouve près des drèves et grands chemins et non de la forêt qui n'en produit pas, le charbon de terre n'est pas propice à cette activité.

Le charbon

En 1786, une demande d'exploration d'un terrain en vue d'une exploitation minière dans les environs de Saint-Amand est refusée par l'Intendance. Les raisons majeures du refus s'appuient sur l'existence d'autres concessions dans les environs et un besoin de distance entre les exploitations. En effet, une concession à été faite à la Compagnie de Mortagne en 1749 et au Duc de Croÿ à Hergnies en 1751.

Seul le transport du charbon est développé par le port fluvial.

La proto-industrie textile

Une demande de prolongation du canal de la Traitoire en 1769 et le devis estimatif des travaux y attenant nous apprend l'existence de l'activité du rouissage du lin à Saint-Amand.

A la même époque, une fabrique de bas de laine à aiguille établie à Saint-Amand produit 120 000 paires de bas par an. Cette production importante est rendue possible grâce à l'arrêt du conseil du 7 novembre 1730 permettant l'envoi dans les paroisses du Tournaisis la laine pour y être peignée, filée et tricotée puis rapportée à Saint-Amand en payant annuellement 300 livres sous forme d'abonnement. Néanmoins, cette permission est perçue comme préjudiciable au commerce du royaume.

Plus tard, entre 1821 et 1848, une dizaine de bonneteries et deux filatures de laine et de coton s'établissent dans la ville.

La faïence

L'industrie de la faïence apparaît au 18e siècle à Saint-Amand-les-Eaux avec l'installation d'un faïencier de Lille et un faïencier de Tournai et se développe tout au long du 19e siècle et pendant la première moitié du 20e siècle.

Le port de Saint-Amand

L'arrêt du Conseil du Roi du 29 mars 1735 en faveur des entreprises d'Anzin autorisées à établir des rivages le long de l'Escaut et la Scarpe pour embarquer le charbon est à l'origine de la création du rivage de Saint-Amand, qui permit l'acheminement du charbon à Lille et Arras. Peu de temps après la création de ce rivage des bateliers de Condé-sur-l'Escaut adressent une requête à l'intendant M. de Moras qui aboutit à l'ordonnance datée du 28 septembre 1754 interdisant aux entrepreneurs des fosses d'Anzin (ainsi que ceux faisant commerce du charbon de terre), "de faire voiturer par terre le charbon, tant au port de Saint-Amand qu'à tout autre sur la Scarpe", enjoignant de le faire porter au nouveau port près de Valenciennes. Un rapporteur estime que cette ordonnance donnant droit exclusif aux bateliers de Condé est à l'origine de la suppression du rivage de Saint-Amand portant ainsi préjudice aux habitants de Flandre, Artois et Picardie. La ville de Saint-Amand semble être tombée dans une langueur, les nombreuses familles de bateliers ayant du s'exporter pour trouver du travail.

Le port fluvial continua néanmoins à fonctionner, comme en témoignent l'aménagement et le remplacement des ponts sur la Scarpe et l'activité continue des péniches sur cette dernière à Saint-Amand-les-Eaux. Un comptoir des Mines de Vicoigne installé non loin du pont de Condé permit l'acheminement du charbon aux industries amandinoises.

Deux chantiers de construction de bateaux, vraisemblablement établis pour la batellerie restent en activité jusqu'au milieu du 19e siècle.

Les usines de fabrication de chaînes établies - en lien avec les entreprises métallurgiques - dans le troisième quart du 19e siècle, complètent l'activité industrielle liées à la rivière canalisée de la Scarpe.

Le développement industriel au 19e siècle

Le dépouillement des deux (seuls) recensements (conservés) de population réalisés en 1806 et 1906 aboutissent au constat que Saint-Amand est une ville dont l'activité dominante est l'industrie, et ce depuis le début du 19e siècle et le reste jusqu'au milieu du 20e siècle. L'activité thermale n'a que peu d'influence sur l'activité des habitants de la ville. La population du centre bourg est composée d'ouvriers, fileuses et de journaliers, de marchands et artisans. On y recense très peu de rentiers, de médecins ou de militaires ! Seules les faubourgs et hameaux de Saubois et Mont des Bruyères sont occupés par des cultivateurs.

L'industrie agro-alimentaire

En 1824, l'industrie agro-alimentaire se limite aux 9 brasseries qui produisent en centre bourg ; rue du Pont de la Scarpe, Place de l'église, rue Royale, rue d'Orchies, rue de Tournai. Elle se développe à la fin du 19e siècle, recensant vers 1890 une trentaine de brasseries, 16 distilleries et quelques usines de chicorée, 5 vinaigreries et 26 sucreries.

L'industrie de la métallurgie se développe dans le quartier du Moulin des Loups dès le premier quart du 19e siècle par l'installation de fonderies de cuivre puis les laminoirs Sirot à la fin du 19e siècle.

Documents d'archives

  • AD Nord. Série P : 37 P / 778 Matrices 1889.

  • AD Nord. Série C ; C 5848 : Archives de l'Intendance ; le bois.

  • AD Nord. Série C ; C 5996 : Intendance du Hainaut ; droits du vent et de l'eau.

  • AD Nord. Série C ; C 8282 : Intendance du Hainaut ; la faïence.

  • AD Nord. Série C ; C 8961 : Archives de l'Intendance ; le charbon.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Luchier Sophie
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