Dossier d’œuvre architecture IA59005021 | Réalisé par
Ramette Jean-Marc (Rédacteur)
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • patrimoine industriel, La première Reconstruction
  • patrimoine de la Reconstruction
Minoterie de la Société de Meunerie Lilloise, puis Hardy-Lebègue, puis Grands Moulins de Paris
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Métropole européenne de Lille - Lille-1
  • Hydrographies Canal de la Deûle
  • Commune Marquette-lez-Lille
  • Lieu-dit Saint-Venant
  • Adresse Avenue des Grands-Moulins de Paris
  • Cadastre 2018 B 1149, 3669, 3674, 3675
  • Dénominations
    minoterie
  • Appellations
    Société de Meunerie Lilloise, Grands Moulins de Paris, Moulins Hardy-Lebègue
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, silo, entrepôt industriel

Ernest Vilgrain, fils et petit-fils de minotiers originaires de Metz, administrateur de plusieurs sociétés d’entreprises meunières et d’approvisionnement, préside en avril 1919 la Société des Grands Moulins de Paris nouvellement constituée. En 1925, il siège avec ses frères au conseil d’administration des Moulins Hardy-Lebégue, dans les Ardennes.

Dans le même temps, « La meunerie Lilloise », SA au capital de 15 millions de francs, est créée en 1920 par l'association de plusieurs meuniers sinistrés avec le concours des Moulins Hardy-Lebégue. Son but est de reconstituer en une seule unité de production plusieurs moulins détruits lors de la Première Guerre mondiale (les moulins Reuflet à Quesnoy-sur-Deûle, Deligne Frères à Lens, Naveau et Maure à Beuvry-lez-Orchies, Coupey à Annœullin).

Il est décidé la construction à Marquette-lez-Lille, sur un terrain de 3 ha situé en bordure du canal de la Deûle et raccordé au chemin de fer, d'une imposante minoterie dont la production journalière serait de 5 000 quintaux. Seuls les Grands Moulins de Corbeil et de Paris dépassent alors cette production. En attendant la mise en route de l'unité de Marquette, La Meunerie Lilloise exploite à Roubaix la Meunerie Coopérative Roubaisienne*, d’une capacité de 1 500 quintaux et dont la Société Hardy-Lebégue lui a fait apport, contre actions, au prix très avantageux de deux millions.

C’est la Société des Anciens Établissements Bringer (Fromant, Clavier et Cie, successeurs) qui est chargée de la construction de la nouvelle usine sur les plans de l'architecte de la Société des Grands Moulins de Paris, C. Vuagniaux. La construction de cette minoterie, de style néo-flamand, s’échelonne de juin 1920 à juillet 1922. Le matériel de meunerie fourni est monté par la firme suisse Bühler Frères.

Appelée un temps Minoterie Hardy-Lebégue, l’unité de Marquette est reprise en 1928 par les Grands Moulins de Paris (acte de vente du 30 juillet 1928). Elle emploie jusqu'à 366 ouvriers dans les années 1930. Des silos à blé sont rajoutés en 1926, portant le stockage de 50 000 à 100 000 quintaux.

En 1956, l'annuaire Messidor de la meunerie nous apprend que les Grands Moulins de Paris dont les bureaux sont situés 15 rue des Petits Champs, à Paris, ont une capacité d'écrasement de 1871 quintaux par 24 heures.

Dans les années 1960, de nouveaux silos à blé et à farine sont construits aux extrémités de l'édifice. L'établissement cesse officiellement son activité le 26 octobre 1989. L'édifice se dégrade ensuite rapidement : le plancher est dérobé et un incendie endommage la toiture. Il ne reste bientôt plus que les murs extérieurs et la structure intérieure en béton armé.

Devant l'émoi suscité par disparition probable de cet élément emblématique de l'architecture régionale, l’ensemble des bâtiments est inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 30 mai 2001.

Le site appartient aujourd’hui à un consortium belge, la Financière Vauban, qui envisage de le reconvertir en logements, locaux commerciaux, restaurants et salle de spectacle. La réalisation de ce projet est confiée à l'agence d'architecture Maes.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1922, daté par source
    • 1926, daté par source
  • Auteur(s)

L’alternance de brique rouge de parement et de béton, en « rouge-barre », les doubles rangées de lucarnes, les pignons à redents, les fenêtres à meneaux, ainsi que la tour centrale confirment le style résolument néo-flamand de cette minoterie. Haute d'une quarantaine de mètres pour une longueur initiale de 180 m, sa construction en bordure de canal sur un terrain instable a nécessité la réalisation préalable d’un radier de 1300 m2 ainsi que le battage de 1400 pieux de 40 cm de diamètre et de 12 à 18,60 m de longueur. Reliée à la ligne de chemin de fer Lille-Comines, elle dispose également d’un appontement sur le canal de la Deûle permettant l’accostage de trois péniches. Un dispositif d’aspiration en permet le déchargement et alimente les silos d’une capacité totale de stockage de 50 000 quintaux. Ces silos à parois polygonales (28 cellules dont 16 grandes et 12 petites) mesurent 5 m de diamètre pour une hauteur de 24,5 m. Ils sont construits selon le nouveau procédé sans coffrage de M. Paupy (brevets n° FR518166 et FR23036 déposés conjointement à l’INPI les 20 mai et 20 septembre 1921 par MM Louis Bringer, André Paupy et Louis Froment). Dans le bâtiment du nettoyage, sont logés d’autres silos servant à cette opération. Un élévateur à grains amène ensuite le blé aux moulins. La partie occupée par les moulins, les moteurs et les magasins à farine, est surmonté d’une tour centrale couverte d’un clocheton. Elle abrite un réservoir d’eau de 80 m3. Pour limiter les risques d’incendie, les magasins à farine et les salles des moteurs sont séparés par une passerelle de 10 m établie au troisième étage. Des ateliers de mécanique et de menuiserie, un laboratoire et des bureaux bordent la partie nord de la parcelle. En 1926, le nombre des silos est doublé portant la capacité à 100 000 quintaux.

  • Murs
    • béton béton armé parement
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    4 étages carrés, 2 étages de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • Énergies
    • énergie électrique achetée
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2001/05/30
  • Précisions sur la protection

    Les bâtiments des grands moulins en totalité, y compris les bâtiments d'entrée et la grille de clôture (cad. B 3674) : inscription par arrêté du 30 mai 2001.

  • Référence MH

Vuagnaux

Plusieurs sources avancent un dénommé Vuagnaux comme architecte de l'édifice, y compris l'arrêté d'inscription au titre des Monuments Historiques du 30 mai 2001. Or, on peut se demander si cette attribution ne découle pas, directement ou indirectement, d'un article paru le 5 mai 1923 dans la revue Le Nord Industriel où, effectivement, il est fait mention de cet architecte. Des recherches plus poussées n'ont cependant pas permis de confirmer cette information ni même de trouver un architecte de ce nom pour la période considérée. Par contre il est assez tentant de penser à Georges Wybo, l'architecte des Grands Moulins de Paris dont le nom manuscrit, mal orthographié ou mal retranscrit aurait donné Vuagnaut, sous les doigts du typographe...

Périodiques

  • La Meunerie Lilloise. L'Est-Républicain, 3 juillet 1920.

Documents figurés

  • Moulins Hardy-Lebègue, usine de Marquette-lez-Lille, carte postale, vers 1925 (coll. part.).

Annexes

  • La Meunerie Lilloise.
Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 2002, 2018
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Ramette Jean-Marc
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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