L'usine est fondée en 1861 par Victor Dumont. Elle ne comprend alors que des fours à puddler* et des laminoirs. Après des agrandissements successifs, elle prend en 1883 le nom d'Usine de l'Espérance. À la veille de la Première Guerre mondiale, l'usine de l'Espérance s'étend de part et d'autre de la Sambre. L'ancienne usine située rive gauche comprend un puddlage, des trains de laminoirs et une fabrique de fers à cheval. Une usine dite nouvelle, située rive droite et reliée à la précédente par un pont métallique, comprend deux hauts fourneaux, une aciérie Thomas et un train blooming*. Elle est mise en route en 1912. L'usine, détruite au cours de la Première Guerre mondiale, est reconstruite par la Société des Forges et Aciéries du Nord et de l'Est et remise en route en 1923.

À la création de l'Union Sidérurgique du Nord (USINOR), en 1948, elle est intégrée au groupe B de la société (avec Valenciennes et Anzin) réalisant des produits longs tels que rails et poutrelles. En 1960, un silo-doseur et répartiteur de minerais (ou dispatching), réalisé par les architectes P Caumont et G. Lambret, est construit, à l'ouest du site. Il alimente, par convoyeur à bande, un haut fourneau très moderne, nouvellement construit, qui se substitue bientôt aux trois hauts fourneaux préexistants. À la fermeture de l'usine, en 1977, le site n'occupait plus que 700 personnes, contre 2 400 en 1966.

En 2002, il ne reste plus que ce seul répartiteur ou dispatching qui accueillait encore, il y peu, une discothèque. En 2024, l’édifice, désaffecté, est toujours en place.

* fours d'affinage de la fonte.

* système de laminage d'un lingot d'acier.