Dossier d’œuvre architecture IA59005634 | Réalisé par
Dupuis Leslie (Rédacteur)
Dupuis Leslie

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • opération d'urgence
  • patrimoine industriel
Tissage Hié, puis usine Nordlys
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo - Bailleul
  • Hydrographies
  • Commune Bailleul
  • Lieu-dit
  • Adresse 3 rue Émile-Hié
  • Cadastre 2023 AY 329
  • Précisions
  • Dénominations
    tissage
  • Appellations
    Nordlys, Hié
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, cheminée d'usine, bureau, atelier de fabrication, magasin industriel, salle des machines, chaufferie, laboratoire, conciergerie

L'entreprise de tissage de toile d'Armentières "Hié et Compagnie" est fondée le 8 mars 1864 par Émile Hié, négociant et propriétaire d'ateliers de tissage Jacquard, et M. Devaux, filateur à Roubaix. À la fin du XIXe siècle l'entreprise est l'une des plus importantes de Bailleul, occupant 150 ouvriers sur 80 métiers mécaniques à la fabrication de linge de maison, toile de lin, coutil, toiles et bâches pour l'armée. Le tissage est avantageusement situé au cœur du quartier industriel développé au sud du centre-ville. Émile Hié est maire de Bailleul de 1880 à 1907.

Lors de la Première Guerre mondiale, la ville de Bailleul est entièrement détruite. Le tissage est presque totalement détruit également et Jean, fils et successeur d'Émile, emploie les dommages de guerre à la reconstruction d'une nouvelle usine. Le nouveau tissage, inauguré le 25 mai 1924, fait fonctionner 125 métiers.

Dans les années 1960 la crise textile entraîne la cessation des activités de tissage. Le site est cependant repris en 1966 par l'entreprise Nordlys (IA00062757), basée à Armentières, qui produit du non-tissé et dont les locaux viennent d'être ravagés par un incendie. En 1994 le site, devenu trop petit, est abandonné.

En 2014 la friche, qui conserve désormais la dernière cheminée d'usine de la ville, est rachetée par la municipalité de Bailleul au Département du Nord pour l'Euro symbolique. Le site est ensuite préservé et animé par la ville et le milieu associatif (collectif Chemin’Hié). La friche accueille ainsi des évènements culturels (Beffrois du travail, avec Le Non-Lieu) tout en se cherchant une nouvelle vocation.

En novembre 2023 sa candidature, portée par la Communauté de communes de la Flandre Intérieure, est retenue pour l'implantation de la Cité de la Bière, projet d'équipement touristique et culturel initié par la Région Hauts-de-France.

L'ancien tissage Hié, actuellement friche Nordlys, est situé juste au sud du centre-ville de Bailleul, sur une parcelle triangulaire de 0,7 ha, délimitée par la rue Émile-Hié à l'ouest et la rue du Général-Cheroutre à l'est. Le terrain accuse une légère pente nord-sud. Au sud l'intersection des deux rues est occupée par une habitation tandis qu'au nord quelques parcelles seulement séparent l'usine de l'école Jan-de-Velle et du square Plichon.

Le tissage se compose de cinq bâtiments principaux en brique. Les attributions contenues dans ce dossier suivent les indications données par le service du patrimoine de Bailleul lors de la campagne photographique. Les bâtiments sont répartis en périphérie de parcelle, autour d'une cour d'environ 0,1 ha, vouée à la desserte, et qui communique avec la rue Émile-Hié par un passage fermé par une grille.

1/ La conciergerie

À droite de cette entrée, au sud de la parcelle, est localisé un petit bâtiment d'un étage, évoquant l'architecture domestique (par ses dimensions générales ; ses taille, style et percement des baies ; sa couverture à quatre pans en tuiles ; ses décors simples de brique en façade). Il s'agit probablement du logement du gardien.

2/ Les bureaux et le laboratoire

À gauche de l'entrée, sur toute la partie ouest de la parcelle et alignés sur la rue, se trouvent deux bâtiments de facture similaire (décors triangulaires en brique blanche, travées soulignées par des pilastres en brique), ce qui indique qu'ils sont de la même époque.

Au sud les bureaux comptent un étage sous un toit à longs pans à croupes. Ce bâtiment est le plus orné de toute l'usine (décors en brique blanche). Il présente six travées dont les deux extérieures sont moins larges. La travée nord (au moins) est occupée par un escalier. Le premier étage est généreusement éclairé par de larges baies cintrées, le rez-de-chaussée par des baies rectangulaires à linteau métallique.

Le laboratoire est juxtaposé immédiatement au nord. Il s'agit d'un long édifice en rez-de-chaussée, aux façades presque totalement aveugles et couvert de sheds.

3/ Le magasin industriel

Sur le côté est de la parcelle, le long de la rue du Général-Cheroutre, se dresse le magasin industriel, bâtiment d'un étage à charpente en béton, rehaussé postérieurement d'un nouvel étage dans son angle nord-ouest. Comptant huit travées et présentant la même superposition de baies rectangulaires et cintrées que les bureaux, cet édifice est cependant plus sobre (absence de brique blanche). Dans l'angle nord-ouest s'individualisent deux salles plus récentes dont l'usage nous est inconnu.

4/ La salle de la machine à vapeur et l'atelier de tissage

Au nord de la cour se dresse l'ensemble principal de l'usine constitué du bâtiment de la machine à vapeur (moteur) et de l'atelier de tissage.

Le style moderne du bâtiment de la machine à vapeur (elle-même disparue), avec ses fenêtres hautes en bandeau, indique une origine plus récente (moitié du XXe siècle) que la cheminée (date portée : 1920), autour duquel il a été édifié.

Le bâtiment du tissage est installé juste derrière le bâtiment de la machine à vapeur et occupe la plus grande partie de la parcelle (3700 m2). Il est desservi par le sud-ouest depuis la cour, ainsi que par un passage ouvrant sur la rue Émile-Hié, mais cette seconde desserte est peut-être postérieure.

Le tissage se compose d'une salle d'entrée et d'un vaste espace sous sheds. Sa façade sur la rue du Général-Cheroute est ainsi totalement aveugle, uniquement rythmée par des contreforts en brique et les décors en brique blanche, identiques à ceux du bâtiment des bureaux et du laboratoire. À l'intérieur du tissage, l'espace est ponctué par les piliers métalliques supportant la charpente en treillis métalliques formant les sheds. Des fosses sont encore visibles dans le sol cimenté. Au nord s'étendent deux salles à l'usage inconnu. Celle du nord-ouest, couverte d'une charpente à fermes métalliques, comporte encore une balance ; celle du nord-est n'a pas pu être visitée.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    tuile
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
    • charpente en béton armé apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • verrière shed
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Énergies
    • énergie électrique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété publique (incertitude), Ville de Bailleul / projet de Cité de la Bière porté par la Région Hauts-de-France

Le service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France a engagé un recensement et une couverture photographique de l'ancien tissage Hié dans le cadre d'une mission d'urgence, au moment où a été annoncé sa prochaine réhabilitation, en 2025, dans le cadre du projet de Cité de la Bière.

Bibliographie

  • FRANCE. INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE, COMMISSION RÉGIONALE NORD-PAS-DE-CALAIS. Bailleul ville reconstruite 1919- 1934. Réd. Laurent GUILLAUT, Richard KLEIN, Hélène MAMOU-GUILLAUT, Anita OGER-LEURENT.  [Lille] : Association Christophe Dieudonné, 1999. (Itinéraires du Patrimoine ; 201).

  • DESRAMAUT, Jacques, STEENKISTE, Jérôme, LE CALVE, Michel. 1911-1936 Bailleul ville de Flandre, ville en ruine, ville nouvelle. Bailleul : éd. Ville de Bailleul, 2010.

Périodiques

  • TERRIER, Didier. Conjoncture vécue, conjoncture perçue : les carnets de bord d'un fabricant lillois au temps de la "Grande Dépression" (19879-1891). Revue d'histoire moderne et contemporaine, d2007/1, n° 54-1.

    p. 223-241.
  • CERCLE D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE DE BAILLEUL. Bailleul au fil de l'Histoire. Cahier d'histoire, n° 9.

Documents multimédia

  • Carnet de Cheminée : Témoignage de Joseph Leleu [en ligne], documentaire réalisé par Jean-Louis Accettone, production Le Non-Lieu, 2014.

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dupuis Leslie
Dupuis Leslie

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.