Photographe du service régional de l'Inventaire général Hauts-de-France.
- inventaire topographique, Le Quesnoy centre
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes du Pays de Mormal
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Commune
Le Quesnoy
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Adresse
17-1 à 17-3 place Tournefort
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Cadastre
2024
OE
1595
;
1897
E
805 et 805 bis
;
1817
E
617
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Dénominationscaserne, immeuble à logements
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VocablesCaserne du Gouvernement, caserne Tournefort
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Destinationsimmeuble à logements
La caserne apparait sur plan n°36 du Recueil des plans des places du Royaume, divisées en provinces, faits en l'an 1693 conservé à la Bibliothèque nationale de France. C'est un long bâtiment rectangulaire dont l'extrémité sud touche le remblai des fortifications. L'extrémité nord est rattachée à un bâtiment à pans coupés et avant-corps latéraux. L'ensemble forme un plan en L.
Sur une carte postale ancienne, la date de 1729 apparait sur les fers d'ancrage de la caserne. Compte-tenu de la présence de la caserne sur des plans antérieurs à cette date, il s'agit donc sans doute plus de la trace d'une modification d'envergure que de la date de construction de l'édifice initial. Sur les plans établis à partir du XVIIIe siècle pour établir la liste des bâtiments militaires présents au Quesnoy et conservés aux Archives nationales, la caserne, qui apparait avec le vocable "pavillon des officiers", porte le numéro 90. Les plans, succincts, ne permettent pas de voir si elle subit des modifications de taille au cours du siècle et ne montrent aucune élévation mais ils précisent que le bâtiment est propriété de la ville.
L'état des bâtiments militaires établi en 1793 (AD Nord, 66J1722) indique qu'elle est dédiée au logement des officiers. Aucune précision n'est apportée sur son aspect extérieur, mais quelques informations concernent les espaces intérieurs : elle "contient 42 logements d'officiers dont chacun est composé d'une chambre et d'un cabinet. 28 des cabinets ont des cheminées. Il y a sous le rez-de-chaussée quatre écuries contenant 64 chevaux". Au moment de la rédaction du rapport, les logements ainsi que les écuries sont partiellement vacants et la caserne est "en très mauvais état, la couverture a besoin d'être réparée, les fenêtres, les portes, le carelage [sic] et le plâtrage sont presqu'entièrement à refaire".
Le Mémoire sur la place du Quesnoy, établi en 1846 (AD Nord, 66J1725) décrit comme suit la caserne : "Cette caserne a été construite en 1729 pour y loger les officiers. Ce bâtiment appartenait à la ville mais [...] a été déclaré propriété de l'Etat en 1791. [...] on peut loger 333 hommes dans la caserne 90".
Des cartes postales datant d'avant la Première Guerre mondiale montrent un bâtiment de deux niveaux et un étage de combles couvert par une toiture à longs pans. Elle compte trois cellules de cinq travées, organisées de manière identique : deux travées de fenêtres encadrent une porte surmontée d'une fenêtre. Une cellule de trois travées, où la porte surmontée d'une baie est située à droite, fait le lien avec le bâtiment en retour d'équerre situé à l'extrémité nord de la caserne. Chaque travée s'achève sur le toit par une lucarne capucine. La totalité des murs en brique et du soubassement en moellon (grès ?) est enduite : bitume pour le soubassement et chaux pour le reste de l'élévation. Les baies sont couvertes par un arc segmentaire et seuls les arcs et les pieds-droits des portes sont soulignés par une chaine harpée en pierre de taille.
L'organisation de cette caserne correspondait donc en partie à celle des modèles diffusés par Vauban et ses ingénieurs, modèles qui resteront la norme jusqu'à la fin du règne de Louis-Philippe. On y retrouve la juxtaposition de cellules identiques, où un escalier central distribue deux chambres-dortoirs accolée disposant d'une cheminée commune, la répétition du plan à chaque étage, la couverture à longs pans percée de lucarnes, l'élévation à deux ou trois niveaux avec un étage de combles. Mais ici, on ne compte que trois cellules complètes (ce qui est peu) et aucun pavillon en saillie, type d'édifice traditionnellement réservé aux officiers, pour venir cantonner les extrémités de la caserne comme le remarque Truttmann (1976). Compte-tenu de la petite taille de la caserne Tournefort, il est probable que la cellule de trois travées à l'extrémité nord de la caserne ait été dédiée à l'hébergement des officiers en lieu et place du pavillon classique.
À l'extrémité nord, le bâtiment formant une aile en retour d'équerre et son avant-corps gauche sont toujours visibles.
La caserne est presque entièrement détruite pendant la Première Guerre mondiale. Dans le procès verbal établi en 1921 lors de la remise des bâtiments militaires à la ville du Quesnoy (AD Nord, 66J1834), elle est ainsi décrite : "D'une contenance totale de 13 ares 92 centiares dont 7 ares 80 centiares de surface bâtie (...) comprenant quatre bâtiments. Bâtiment A : affecté au logement de la troupe avec sous-sol pavé en grès, rez-de-chaussée dallé, premier étage et second étage mansardé ; bâtiment en maçonnerie de briques. Incendié pendant l'occupation allemande. Bâtiment B de 4,50x2,50 mètres à usage de latrines pour la troupe : détruit. Bâtiment D de 16,5x5 mètres à usage de cuisine ; maçonnerie de briques, charpente en bois à un pan, couverture en ardoises à moitié démolie. Cour pavée en grès. Le bâtiment C, à usage de latrines pour les sous-officiers, compris dans la fortification, est réservé". L'ensemble est estimé à 15 000 francs.
Elle reconstruite à l'identique, ainsi que le montre une carte postale postérieure au conflit où la caserne apparait derrière le kiosque à musique (ill.).
Elle est transformée en appartements dans les années 1980.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 18e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 3e quart 17e siècle , daté par travaux historiques
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Dates
- 1762, daté par travaux historiques
- 1729, daté par travaux historiques
Le bâtiment est toujours aujourd'hui situé à proximité du remblai du rempart côté sud, et vient buter sur un bâtiment en retour d'équerre côté nord. Il est précédé d'une esplanade sur laquelle est installé un kiosque à musique.
Le bâtiment est construit en brique, avec des chaines d'angles harpées. Les façades, organisée en travées, sont percées de fenêtres couvertes par un arc segmentaire dont les sommiers, la clef, le milieu et la base des pieds-droits sont en moellons de grès. Cependant, compte-tenu de la déclivité du sol, les élévations des façades avant et arrière sont très différentes.
Ainsi, seule la façade avant présente un soubassement en moellons de grès. Elle compte un étage carré et un étage en surcroit et est couverte par une toiture à longs pans en ardoise, sans lucarnes. La façade présente trois blocs de cinq travées ordonnancés et un bloc de trois travées à l'extrémité nord où la porte est à droite - et non au centre comme c'est le cas pour les autres blocs. Cette organisation est identique à celle de la caserne antérieure. L'étage en surcroit, qui date de la transformation de la caserne en logements, est séparé de l'étage carré par une corniche moulurée en calcaire. Des traces de surélévation du bâtiment issues de la modification de la toiture brisée et des lucarnes en toiture à longs pans et étage en surcroit sont visibles sur le pignon aveugle : arrêt de la chaîne d'angle harpée en dessous de l'étage en surcroit et utilisation de briques différentes entre le tracé de l'ancienne toiture et celle actuelle. Seule cette façade est percée de portes. Ces dernières sont couvertes par un arc segmentaire appareillé s'achevant par un bord horizontal reposant sur des pieds-droits en chaine harpée.
La façade arrière prend appui sur un étage de soubassement en brique, dont la hauteur est presque équivalente à celle des deux niveaux de façade qui le surmontent. Ces derniers correspondent au rez-de-chaussée et à l'étage carré de la façade avant. Les rares baies qui perçaient le soubassement ont été murées ultérieurement à la construction (briques de couleurs différentes de celles du reste du mur). Il s'agit sans doute des accès pour les deux niveaux d'écuries mentionnés dans le mémoire sur l'état des bâtiments militaires de 1798. Il ne reste aujourd'hui qu'une porte par bloc, au niveau du sol.
Dans le niveau correspondant au rez-de-chaussée, la travée accueillant la porte est remplacée par deux petites baies verticales couvertes par un linteau en béton. Ces dernières encadrent une porte couverte par un arc segmentaire actuellement murée. L'escalier extérieur à deux volées droites convergentes qui perdure à l'extrémité sud de la façade garde l'unique trace des accès au rez-de-chaussée qui existaient depuis l'arrière du bâtiment. Ces modifications datent sans doute de la transformation de la caserne en logements dans les années 1980.
Le mur est consolidé par de très nombreux fers d'ancrage. Leur extrémité lancéolée et leur décor de feuille à mi-hauteur, que l'on retrouve sur d'autres bâtiments quercitains du XVIIIe siècle, laissent penser que cette partie du bâtiment est celle d'origine.
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Murs
- brique maçonnerie
- grès moyen appareil
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Toitsardoise
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étages1 étage carré, étage en surcroît, 2 étages de soubassement
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Couvrements
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans
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Statut de la propriétépropriété d'une société privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Bibliothèque nationale de France
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Département du Nord - Archives départementales
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Documents d'archives
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AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 66J1722, Fortifications et bâtiments militaires - Sous-direction de Valenciennes - place du Quesnoy. Mémoire raisonné sur l'état de situation de la place du Quesnoy considérée dans tous ses établissements, 6ème année républicaine - 20 brumaire.
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AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 66J1725. Mémoire sur la place du Quesnoy, rédigé en exécution de l'article 42 de l'instruction du 22 mars 1842 sur la rédaction des projets dans les places, 1846.
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AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy ; 66J1834 : Direction du génie - Direction de Maubeuge - Chefferie de Valenciennes. Procès verbal de remise à la ville du Quesnoy des bâtiments militaires de la place lui appartenant en nue propriété, 1921.
Bibliographie
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TRUTTMANN, Philippe. Fortifications, architecture et urbanisme aux XVIIe et XVIIIe siècle : essai sur l'œuvre artistique et technique des ingénieurs militaires de Louis XIV et Louis XV. Thionville : Service culturel de la ville de Thionville, 1976. (collection Études historiques, n°32).
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DEUDON, Jean-Marie. Mémoire en images : Le Quesnoy. Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alain Sutton, 2006, 128 p.
Documents figurés
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Plan du Quesnoy, dressé en 1682 (BNF-Gallica ; btv1b8445244k).
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Recueil des plans des places du Royaume divisés par province fait en l'année 1693. Plan, manuscrit, couleur, 39 x 52 cm, 1 : 1740, 1693 (BN. Cartes et plans : Ge DD 4585, t4 ; cote numérique : btv1b5967727j/f126).
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Plan du Quesnoy, [s. n.], 1792 (BNF-Gallica ; btv1b84439340).
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Plan du Quesnoy, 3ème année républicaine, [1794] (AD Nord. Série J ; Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 : Sous-série 66 : 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy).
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Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).
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Le Quesnoy - Commune du Quesnoy - Aménagement et extensions de la ville - Etat actuel - Plan, par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille, le 6 août 1921 (AD Nord ; Fi - Provenances diverses : plans concernant le département du Nord, 1581-1922 ; 50Fi2285).
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Le Quesnoy - la place verte et le kiosque, carte postale, B.F. éditeur, Paris [sans date] (AD Nord, 5Fi61).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.