Dossier d’œuvre architecture IA59005709 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Le Quesnoy centre
Porterie de l'ancien château comtal, puis prison, puis salle communale
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays de Mormal
  • Commune Le Quesnoy
  • Adresse place du Général-Leclerc
  • Cadastre 2024 E 02 0793  ; 1897 E 487 bis indiqué prison communale sur le cadastre
  • Dénominations
    porte de ville, prison
  • Précision dénomination
    porterie
  • Appellations
    porterie du château Marguerite de Bourgogne

Le premier château et son enceinte sont bâtis en 1150 par Beaudoin IV (1108-1171), comte de Hainaut. Le castrum, qui bénéficie d’une basse-cour et d’une enceinte indépendante - mais pas d'un donjon -, est bâti au sud de l’agglomération. C'est un vaste polygone d'une vingtaine de côtés, aux angles flanqués de petits contreforts plats et entouré de fossés. La porte elle-même a été construite au milieu du XIIe siècle.

Les modifications de l'enceinte urbaine demandée par Charles Quint à partir de 1533 intègrent l’enceinte médiévale dans les nouveaux aménagements. La porte qui protégeait l'entrée dans le château comtal perd ainsi son caractère de défense militaire. Elle ne figure pas sur les plans anciens : seule une interruption dans le tracé de l'enceinte matérialise l'entrée dans la cour du château comtal.

La porte apparait sur les plans de la ville à partir du XVIIe siècle (ill.) ou sur celui de Lajoue de 1721 (ill.). Un plan de 1787 (ill.) disponible sur le site de la BNF permet de voir la forme de la toiture à longs pans en ardoise qui la couvre, ainsi que l'emplacement de la prison et de la salle d'armes qui l'encadrent, respectivement numéros 84 et 87 sur les plans dressés tout au long du XVIIIe siècle.

Son aspect est "modernisé" en même temps que le logis comtal à la fin du XVIIe siècle (LIARDET, 2014). On y adjoint une salle d'armes à droite et une prison à gauche, ainsi que cela est visible sur le plan du château dressé en 1791 (AD Nord, 51Fi4 - ill.). Sur le plan accompagnant la demande travaux de M. Dronby daté de 1839, le bâtiment qui abritait la salle d'armes est signalé comme détruit.

L'état de section associé au cadastre de 1897 (AD Nord, 35P1121) indique que la porte est devenue une prison. C'est ainsi qu'elle apparait sur le plan intitulé "Petit atlas des bâtiments militaires" établi en 1908 (AD Nord, 66J1834 - ill.).

Des photos réalisées avant la Première Guerre mondiale montrent que le bâtiment sur la gauche (celui abritant la prison) est toujours debout. il est couvert par une toiture à longs pans. Au rez-de-chaussée, la façade est percée d'une porte latérale, déplacée au centre et encadrée de deux fenêtres un peu avant 1914. Toutes les baies sont couvertes par un arc segmentaire. Le second niveau, qui n'a pas été modifié, ne compte que de trois petites baies horizontales. Le bâtiment a été détruit pendant la guerre, ainsi que le montre le plan réalisé en 1921 pour établir la liste des destructions (AD Nord, 50Fi2285 - ill.) et n'a pas été reconstruit.

De toutes les fortifications médiévales, seule la porte a été conservée.

La travée à droite de la porte date de la seconde moitié du XIXe siècle : sur l'état de section de 1817, l'emplacement est indiqué comme appartenant à la brigade de gendarmerie et en ruine. Elle est peut-être ce qui reste de la salle d'armes qui jouxtait la porte. Sur l'état de section de 1987, la parcelle appartient à un particulier et contient "bâtiments et cour".

  • Période(s)
    • Principale : milieu 12e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 17e siècle , daté par travaux historiques

Située sur le côté est de la place du Général Leclerc, la porte est un bâtiment rectangulaire percé d'une travée de fenêtres et d'un passage couvert.

La porte est construite en briques posées en appareil picard sur un soubassement en grès. Dans le passage couvert, le grès monte jusqu'à la hauteur des sommiers de l'arc de la porte. Ce matériau est également utilisé pour l'entourage des baies du second niveau, ainsi que pour la réalisation d'une arche insérée dans la voûte en plein cintre qui couvre le passage couvert.

Les pieds-droits et l'arc de la porte sont constitués de moellons de calcaire posés en chaine harpée. Ceux de l'arc sont soulignés par un second rang posé en en pointe. Les moellons des pieds-droits sont taillés de manière à former un bossage plat. Les baies sont couvertes par un arc segmentaire qui s'achève par un linteau droit. Sur la façade arrière, seules de petites baies viennent percer le mur, dans l'axe des grandes baies de la façade principale, et l'arc de la porte est en brique.

La partie gauche du bâtiment est un pan de mur qui semble inachevé : entièrement en grès, c'est la dernière trace des bâtiments détruits pendant la Première Guerre mondiale. Le mur pignon est enduit.

L'accès à l'intérieur de la porte se fait par l'escalier hors-œuvre situé sur le mur-pignon.

  • Murs
    • brique maçonnerie
    • grès moellon
    • calcaire moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Techniques
    • gravure rupestre
  • Précision représentations

    La plaque rectangulaire apposée au-dessus de la porte porte l'inscription : 1914-1918 AVENUE D'HONNEUR DES NÉO-ZÉLANDAIS. Elle est bordée en haut, en-dessous et sur une partie des côtés par un faisceau de verges.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
  • Protections
    inscrit partiellement, 2016/02/02
  • Précisions sur la protection

    Sont protégés au titre des Monuments Historiques : inscription par arrêté du 2 février 2016 : les vestiges de l'ancien château comtal en totalité, comprenant la caserne Cernay (ancienne grande salle du château et pavillon du XVIIIe siècle avec leurs caves médiévales), la tour-porte d'entrée corps de garde, les vestiges des deux tours, les sols des cours, les fossés et les vestiges qu'ils renferment, selon le plan annexé à l'arrêté (cad. E 793, 805 à 807, 1763 ; une partie de la place du Jeu de Balle, de la place du Général-Leclerc, de l'avenue des Néo-Zélandais).

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35P1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897 [état de section].

    AD Nord : 35P1121
  • DRAC Nord-Pas de Calais. Le Quesnoy (Nord) - vestiges de l'ancien château comtal (caserne Cernay, tour-porte d'entré/corps de garde, vestiges archéologiques) : dossier de recensement. Dossier établi par Olivier LIARDET, recenseur Monuments historiques. Lille, 2014.

Bibliographie

  • DEUDON, Jean-Marie. Mémoire en images : Le Quesnoy. Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alain Sutton, 2006, 128 p.

  • GILOTEAUX, Paulin (abbé). Histoire de la ville de Le Quesnoy : des origines à nos jours. Réédition. Paris/Autremencourt : Office d'éd. du livre d'histoire, 1997. (collection Monographies des villes et villages de France ; 1643).

    Première édition : Le Quesnoy : chez l'auteur, Œuvres charitables, 1960. 175 p.-24 pl.

Documents figurés

  • Plan du Quesnoy, [fin XVIIe siècle et avant 1712 et la construction de l'ouvrage à cornes autour du faubourg de Fauroeulx] (BNF - Gallica ; btv1b53030010j).

    BNF-Gallica : btv1b53030010j
  • Plan du Quesnoy [en ligne], dressé par Lajoue en 1721 (BNF-Gallica ; btv1b52053849).

    Tiré de : LAJOUE, Places du Haynault françois, 1721-1722.

    BNF-Gallica : btv1b52053849
  • Plan du Quesnoy, [s. n.], 1787 (BNF-Gallica ; btv1b8443936t).

    BNF-Gallica : btv1b8443936t
  • Plan des bâtiments cour et jardins du ci-devant gouvernement de la ville du Quesnoy pour servir à indiquer les parties à occuper par l'administration du district de cette ville, château du Quesnoy, dressé par DELEBERT le 2 novembre 1791 (51Fi - Plans extraits des séries des AD Nord, arrondissement d'Avesnes 1668-1828 ; sous-dossier Le quesnoy : bâtiments du Gouvernement du Quesnoy et des parties à occuper par l'administration du district : plans ; 51Fi4).

    AD Nord : 51Fi4
  • [Plan] Le Quesnoy - section E dite de la ville en 3 feuilles, 2ème feuille, 1897 [avec l'état des destructions reporté par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille en août 1921] (Série R : Affaires militaires, organismes en temps de guerre ; sous série 10RA : Dossiers produits dans le cadre de la loi Cornudet ; 10RA1202 : Plan d'aménagement : étude sommaire approuvée par le préfet, plan de l'agglomération au 1/1000è (1922), état parcellaire estimatif, avant projet financier, délibérations, décision et avis ; 10RA1202).

    AD Nord : 10RA1202
  • Fragment de plan relatif à la demande en permission de bâtir du Sr Dronby en date du 22 janvier 1839, [plan établi le] 16 février 1840, [par] Juhel, chef de bataillon du génie en chef (AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy ; 66J1865).

    AD Nord : 66J1865
  • Petit atlas des bâtiments militaires - plan d'ensemble de la place du Quesnoy, 1908 (AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy ; 66J1834).

    AD Nord : 66J1834
  • Le Quesnoy - Commune du Quesnoy - Aménagement et extensions de la ville - Etat actuel - Plan, par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille, le 6 août 1921 (AD Nord ; Fi - Provenances diverses : plans concernant le département du Nord, 1581-1922 ; 50Fi2285).

    AD Nord : 50Fi2285
  • Vue aérienne du Quesnoy réalisée en 1934 (IGN. Photothèque nationale. 1934).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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